Il importe de ne pas soulager que matériellement, mais aussi d’écouter les personnes soulagées. Penser à Dieu, au Père Créateur du monde
« On mangera, et il en restera » (2 R 4, 42-44)
Tu ouvres la main, Seigneur : nous voici rassasiés. (Ps 144, 145)
« Un seul Corps, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ep 4, 1-6)
« Ils distribua les pains aux convives, autant qu’ils en voulaient » (Jn 6, 1-15)
Homélie en l’Église Saint-Maurice / Saint-Alban, LYON 8
Pour vivre cette liturgie eucharistique, je me remémore deux événements.
26 juillet : Ouverture des Jeux Olympiques, Paris 2024
28 juillet : 4ème journée mondiale des grands parents et des personnes âgées.
Si jeunesse savait, si veilleuse pouvait.
Liberté, égalité, fraternité, sororité, humanité, minorité, réfugié. Que ces mots soient pas que des mots.
Message de François, 4ème journée mondiale
L’année liturgique B, est une lecture de l’évangile selon Saint Marc. Cet évangile est court. On lui ajoute des récits d’autres évangélistes. Ainsi, aujourd’hui, nous entreprenons, la lecture de l’Évangile selon Saint-Jean ch. 6 qui se terminera le 25 Août.
Essayons d’entrer dans la psychologie de la foule qui suit Jésus. Pour cela, observons-nous et nous comprendrons les sentiments des gens que Jésus rencontrent.
Que voulons-nous ? Par exemple quand il est question d’élire un président, des députés ? Que voulons-nous ?
- Une forte croissance économique pour demeurer parmi les plus riches ?
- Un armement dissuasif pour que soit garantie la paix en Europe ?
- Une confortable retraite ? Une sécurité sociale apte à résoudre les besoins de tous et de toutes ?
Une grande foule suivait Jésus, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades.
Nos attentes et les attentes des contemporains de Jésus sont semblables. Ce qu’il répond à ses proches nous est également adressé. Comme eux, ne voulons-nous pas, souvent, plus de biens matériels ? Voilà ce que nous entendrons dimanche prochain, verset 26 :
Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Que peut faire de Fils de Dieu constatant qu’il n’est pas écouté sur le bon registre ?
Mais Jésus savait qu’ils étaient sur le point de venir le prendre de force et de faire de lui leur roi, alors de nouveau, il se retira, seul, dans la montagne.
Les signes, ils les ont vus. Ils ont été témoins des guérisons mystérieuses. Ils ont compris que, par eux, Jésus (Dieu) leur demande de se convertir - se retourner pour marcher avec lui. Les signes sont une invitation à faire le bien autour de soi comme Jésus faisait le bien.
Que voulons-nous ? La nourriture, la santé, la paix… ?
L’Église, c’est-à-dire l’Assemblée des chrétiens, favorise ce désir quant elle ne voit dans le Christ que l’homme caritatif, l’humanitaire, qui fait du bien autour de lui. Elle provoque une attente exclusive de nourriture terrestre quand elle se montre exclusivement sous le visage de l’institution qui organise des secours pour les pauvres. Certes, cela fait partie de sa mission. Mais, quand nous mettons exclusivement l’accent sur le progrès matériel, nous risquons de ne regarder le Christ que comme un grand humanitaire ?
À mon avis, il ne faut pas en rester à ce seul aspect. Le matériel ne résout pas tous les problèmes tout en étant un élément de l’existence à ne pas négliger. Jésus a bien dit :
J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait… ou pas fait. (Mt 25)
Mais, il importe de ne pas soulager que matériellement. Il faut, avec respect, entrer dans la vie des personnes soulagées. Il faut penser à Dieu, au Père Créateur du monde. Nous n’aurons une juste vision de l’Église que quand nous n’oublierons pas que c’est le Souffle de Dieu qui constitue le monde. De même que Jésus, le Fils, ne peut être séparé de Dieu, le Père, ainsi, l’Église ne peut être coupée de l’Esprit qui agit dans le monde pour le sanctifier. L’Esprit Saint ne peut être oublié dans l’acte humanitaire. L’action des chrétiens sur terre ne peut être dissocié du but qu’ils poursuivent : construire le Royaume.
Par l’action de bienfaisance envers les affligés nous sommes invités à témoigner de la Vérité du Père qui s’est révélé à nous en Jésus-Christ afin que nous sachions le rejoindre. Agissant ainsi, notre communauté sera véritablement l’Église de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, né de Marie, en Palestine, pour prendre soin des corps, des esprits et des âmes, de tout ce qui constitue le centre indéracinable de l’humain, centre qui va se prolonger mystérieusement en vie éternelle. Le Royaume n’est pas à venir. Il est dés maintenant.
Voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. Lc 17,21
Autrement dit, nous devons être attentif à recevoir tout le don de Dieu. Nous suivons Jésus pour obtenir de lui le Royaume qui est ce que Dieu le fait être par nos modes de vie.