Les autorités spirituelles, empêtrées dans un loyalisme allant au-delà de l’obéissance traditionnelle, demeurent dans une attitude conformiste
Cf Olivier de Berranger, évêque de Seine-Saint-Denis, 30 septembre 1999, déclaration de repentance
---- > dernier § de l'article
Le travail que nous avons accompli à l’occasion de l’année Alfred Ancel invite naturellement à regarder l’histoire de l’Église au XXe siècle. Voir également ce que nous en disons sur le site du Prado, notamment à propos de l’exposition que nous avons réalisée et qui ne demande qu’à circuler en divers lieux.
Comment Alfred Ancel, dans la ligne d’Antoine Chevrier s’est-il situé dans une Église marquée par la deuxième guerre mondiale ? Pour répondre à cette question, j’invite à ouvrir le site de l’Église catholique de France afin de lire le N° 15 de Document Episcopat : Mgr ALFRED ANCEL, UN ÉVÊQUE LYONNAIS DANS SON SIÈCLE.
Souvent, là où je vis, j’entends des chrétiens catholiques s’interroger sur la droitisation de l’Église.
Par exemple, lire cet article et il y a en beaucoup d’autres.
À ce sujet, Robert Divoux, prêtre retraité qui fut prêtre ouvrier, a envoyé à ses contacts ses réflexions. Je trouve opportun de donner en ce lieu son texte.
<< Depuis plusieurs mois dans mon entourage une question surgit sous une forme ou sous une autre : pourquoi ce silence presque général des évêques et cadres de l’Église en France face à l’extrême-droite, alors qu’il y a une opposition radicale entre le sens profond de l’Évangile et les choix de société de l’extrême-droite, par exemple du Rassemblement National (le RN) ? Le vote RN monte, tout particulièrement chez les catholiques (40 %), et l’Église en France semble fermer les yeux…
Cette question me taraudait l’esprit. Et le hasard m’a fait tomber sur quelques lignes du pape François, à propos de "la mémoire", dans sa lettre-encyclique de 2020, "Fratelli tutti"
(Tous frères). En particulier celles-ci :
§ 225 « Repartir de la vérité »
§ 248 et 249 : « Nous ne pouvons pas permettre que les générations présentes et nouvelles perdent la mémoire de ce qui est arrivé, cette mémoire qui est garantie et encouragement pour construire un avenir plus juste et plus fraternel. (…) On ne progresse jamais sans mémoire, on n’évolue pas sans une mémoire complète et lumineuse. »
Du coup j’ai ravivé la mienne et approximativement je me suis souvenu que pendant les années de guerre 1939-1945 il y avait eu le silence de dizaine d’évêques et personnalités (et même hélas quelques assentiments…) sur le projet ignoble de Vichy.
J’ai alors fait une petite recherche, et j’ai trouvé dans Wikipédia un article de 29 pages intitulé : « Église catholique en France pendant la Seconde Guerre mondiale ».
Sa rédaction est vraisemblablement le fruit de plusieurs universitaires (il y a 109 références proposées !) ; elle révèle l’ensemble des situations rencontrées, et leur complexité. Je me suis retrouvé dans ce texte. C’est une lecture instructive à faire, car elle peut aider à faire aujourd’hui une analyse "analogique" de notre situation, et permettre d’en tirer les conséquences…
« La vérité vous rendra libre » dit Jésus en Jean 8,32
@ + >>
J’ai pris le temps de cette lecture indiquée par Robert. Elle m’a permis de bien me situer, même depuis l’enfance dans cette histoire européenne et mondiale.
De plus, ayant rencontré Armand Creus et terminé la lecture de son livre « sincèrement et sans ornements », equi-librio itinéraires, 2013, je comprends mieux, comment l’Église, en Espagne et en France, a pu se situer du côté des droites politiques.
J’invite donc à lire attentivement l’article de Wikipedia : Église catholique en France pendant la Seconde Guerre mondiale