Les plus défavorisés sont signes d’une espérance vivante !
Les occasions pour actualiser cette "nouvelle" sont multiples.
Je choisis : STRASBOURG - Dix tentes de l'association des Enfants de Don Quichotte ont été installées samedi matin à l'intérieur de la cathédrale de Strasbourg (Bas-Rhin), près de la crèche, a-t-on appris de source policière.
Elles abritent une quinzaine de sans-abri qui ont refusé, à l'initiative de leur président au niveau local, Alexandre Glardon, de quitter les lieux.
Aucun ordre d'évacuation n'avait été ordonné en fin de matinée.
Il s'agit d'une action symbolique destinée à sensibiliser l'opinion sur le sort des SDF.
Les sans-abri souhaitent avoir l'autorisation d'implanter leur tente, quai Sturm, non loin de là. AP
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
Et paix aux personnes que Dieu aime ! » (Lc 2,14)
Chers Frères et Sœurs,
Une salutation fraternelle !
La fête de Noël, comme célébration de la naissance du Seigneur, est toujours un temps qui parle beaucoup au cœur de chaque personne de « bonne volonté » qui s’ouvre à plus de fraternité, d’amour, de solidarité avec les autres, tout spécialement avec les plus défavorisés.
Quand le temps de Noël approche, tout le monde se sent concerné et se bouge. Nous ne pouvons pas, évidemment, nier tout l’aspect commercial autour de cette fête ! Cette ambiance de consommation, nous pousse à nous questionner : Comment pouvons-nous travailler davantage le sens spirituel de Noël ? Comment encourager la disponibilité des personnes pour se réunir, partager, participer, se faire solidaire ? Comment aider nos communautés et nos familles à vivre Noël, comme un temps réellement spécial de communion, de spiritualité, de rencontre, d’ouverture et de partage ? Ainsi, il y a beaucoup à faire pour retrouver la véritable signification de cette fête.
Et pour chacun de nous, quelle est notre expérience personnelle de la nativité ?
Noël, pour notre famille pradosienne sera toujours quelque chose de très intense, spécial, avec un fort et mystérieux pouvoir de nous toucher , de nous enthousiasmer, de nous donner une profonde et vraie joie, de nous porter vers plus de fraternité, de solidarité, d’engagement avec ceux et celles qui subissent la pauvreté et connaissent la souffrance. Enfin, Noël nous met en contact avec le magnifique mystère de l’Incarnation. « C’est le mystère de l’Incarnation qui m’a converti. C’est à Saint André qu’est né le Prado. C’est en méditant, la nuit de Noël, sur la pauvreté de Notre Seigneur et son abaissement parmi les hommes que j’ai résolu de tout quitter et de vivre le plus pauvrement possible. Ma vie fut désormais fixée. » affirme le Père Chevrier.
Nous savons pourtant, que ce fut devant la crèche, contemplant l’enfant Jésus si dépouillé, semblable aux plus pauvres de la Guillotière, que le Père Chevrier a reçu une grande réponse à ses angoisses pastorales, de la part de l’Esprit Saint : Quels chemins prendre pour évangéliser ces gens tant aimés de Dieu mais qui continuent à se perdre ? Voilà l’origine de la grâce particulière de notre vocation dans l’Eglise. Avec le Père Chevrier, nous sommes attirés par cette Parole qui s’est faite chair. Dieu s’est mis à la portée des petits, à travers le Christ dépouillé, humble et pauvre au milieu des pauvres. Suivons-le de plus près ! Nous sommes invités à mieux le connaître, à l’aimer davantage, à le servir plus fidèlement, afin d’être plus capables de participer à sa mission.
Lors de notre dernière Assemblée Internationale à Limonest en France, au mois de Juillet 2007, nous avons fait un tour du monde en nous demandant : Que voyons-Nous ? D’un côté, nous trouvons la réalité d’un « monde déchiré », marqué par des tensions, des inégalités sociales, des injustices, des conflits, des défis anciens et nouveaux à résoudre.
Nous nous apercevons que les contextes sociaux culturels et politiques sont différents. Mais il y a comme un courant souterrain qui nous unit à travers la globalisation. Les changements ont une amplitude globale et affectent la terre entière. Le monde est devenu comme un village. En voici la réalité : « Globalisation, économie de marché, fossé entre riches et pauvres qui se creuse de plus en plus, corruption en tous genres, migrations avec tous les murs qu’on élève pour les retenir, les nouvelles pauvretés qui surgissent, les nouvelles formes d’individualisme, le désir de confort à tout prix, le sécularisme qui envahit nos cultures, la perte des valeurs, la violence dans la vie sociale... » (lettre finale de l’Assemblée)
D’un autre côté, nous pouvons constater avec satisfaction : les plus défavorisés, ici et là, sont signes d’une espérance vivante ! Ils maintiennent leur joie et leur confiance en Dieu, gardant leur idéal pour s’organiser, créer des alternatives de travail. Ils sont actifs, ils collaborent, ils aiment la fête, célèbrent et sont persévérants ! Nous pouvons constater aussi avec joie que notre famille est bien présente au milieu de tous ces gens, les soutenant et les accompagnant dans plus de cinqquante pays différents.
Tout cela vient nous montrer que nous avons encore beaucoup à apprendre de la « crèche ». Cent cinquante et un ans se sont écoulés depuis la nuit de Noël qui a tant marqué le Père Chevrier. La réalité sociale du monde et l’évangélisation continuent de rester un grand défi ! Réapproprions-nous l’illumination prophétique de la nativité du Seigneur qui peut nous convertir et nous dynamiser davantage. Ainsi, chacun de nous, là où nous sommes, sera un meilleur instrument de l’Esprit du Ressuscité, pour alimenter l’espérance, pour concrétiser l’amour du Christ vers les gens, pour soutenir la vie et annoncer la joie de la Bonne Nouvelle de la libération et de la paix. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux personnes que Dieu aime ».
De tout cœur, à tous, nos vœux de joyeuse et sainte fête de Noël !
Robert Daviaud
Xose Xulio Rodriguez et José Aristeu Vieira