Homélie du dimanche 3 février 2008

Publié le par Michel Durand

Lecture du livre de Sophonie : 2. 3 et 3. 12 et 13 : « Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays, qui faîtes sa volonté. »

Psaume 145 : « Le Seigneur est ton Dieu pour toujours. »

Lettre de saint Paul aux Corinthiens : 1. 26 à 31 :
« Ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelques chose. »

Evangile selon saint Matthieu : 5. 1 à 12 : « Ils verront Dieu ! »

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Institution de l'eucharistie

Jean Mansel, fleur des histoires
Bibliothèque nationale de France,
Département des Manuscrits,
Division occidentale, 15e s.








Le monde dont nous parlent Sophonie, Paul et Matthieu n’existe assurément pas. Nous sommes devant un rêve. Plus exactement, une utopie ; car ce monde devrait exister et il existera. « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume est à eux ».
Un monde sachant renoncer au mensonge. Un monde qui ne commettra plus l’iniquité. Un monde qui, s’étant confié au Christ, trouvera en Dieu la sagesse, la justice, le bonheur. Un monde de frères !
C’est ainsi que je définirai le royaume de Dieu : Dieu, notre Père, veut que nous soyons tous frères. Et, quand nous posons des gestes fraternels, nous sommes frères les uns des autres. « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ». Tel est notre bonheur.
Mercredi dernier, les enfants ont tracé la chaîne de leur désir. Utilisant les outils ordinaires de la consommation, ils ont découpé dans des catalogues publicitaires l’image de l’objet (des objets) qu’ils aimeraient avoir pour être heureux. Ces images, ils les ont collées sur la chaîne que voici.
À quoi conduit cette chaîne ?
Vers qui se dirige-t-elle ?
Nos désirs quand ils sont comblés conduisent-ils au bonheur ?
Je pense qu’au moment même de l’achat du « jouet » -fut-ce une belle voiture ou une grande maison- nous croyons sincèrement être heureux. Puis, peu de temps après, il est oublié et l’on souhaite autre chose. La chaîne des désirs est sans fin et  nous comprenons bien que nous devons mettre ailleurs que dans l’accumulation des biens matériels nos attentes de bonheur. « Heureux les doux » !
Ce n’est pas en regardant nos richesses que nous trouverons la joie, mais en nous confiant au Christ qui nous demande d’être dans la vérité. Pour cela, il est parfois utile de diminuer notre avoir. « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort ».
Je ne peux cacher –vous l’avez sans doute déjà senti- que les textes de la liturgie de ce jour me comblent de joie dans leur exigence même. Certes, je ne les mets pas en pratique comme il faudrait ; mais, ils alimentent ce qui me paraît essentiel pour tous chrétiens : répondre positivement à l’appel à la pauvreté volontaire selon l’Évangile.
Alors que le monde offre la possibilité de tout avoir, à la suite du Christ nous comprenons qu’une résistance à la consommation est la clé du bonheur. Il s’agit d’accrocher la chaîne de nos désirs au Christ, au lieu de nous concentrer sur nous-mêmes. Il s’agit de se laisser étreindre par l’Amour du Christ qui est mort pour tous les hommes.
Ressentir dans notre vie la présence aimante du Seigneur et nous laisser modeler par lui afin que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, mais pour le ressuscité.
Vivre pour l’Amour. ! C’est mettre en place le royaume en construisant la fraternité. Nous le faisons bien simplement avec cette eucharistie où  nous nous efforçons de ne plus nous mettre au centre, mais de mettre Jésus-Christ au centre. La vie est d’abord une vie pour le Christ. C’est de lui que l’on reçoit le bonheur, la vérité. Nous le dirons tout à l’heure à la prière eucharistique ; chaque fois qu’une communauté se réunit pour le repas du Seigneur, les effets de la mort et de la résurrection sont actualisés pour chaque croyant. Réunis autour du Christ, les croyants, fidèles du Christ montrent que Dieu Père a du prix dans leur vie et qu’ils appartiennent au corps du Christ.
En Église, Jésus-Christ  nous montre l’homme qui réussit pleinement sa vie, l’homme des béatitudes. Il inaugure une nouvelle génération humaine : l’humanité fraternelle des pauvres selon la Parole de Dieu (voir Robert Daviaud, Prado).
Oui, j’allais l’oublier. Tout ce que je viens de dire, ce n’est pas nous les hommes qui l’avons inventé. C’est ce que Dieu nous a révélés dans ce livre très précieux que l’on appelle la Bible et que les enfants du catéchisme ont particulièrement découvert ce mois de janvier. Des terres où se trouvait la ville de Byblos, la Parole divine s’est répandue sur toute la Terre pour que tous les hommes dans une saine pauvreté deviennent Frères. Bienheureux les pauvres de cœur.
Je dois m’arrêter de parler pour donner la parole aux enfants qui vont nous dire leur idée du bonheur.
Être heureux, c’est offrir quelques choses aux autres.
Être heureux, c’est faire pour eux.
Être heureux, c’est vivre en paix.
Être heureux, c’est avoir une famille.
Être heureux, c’est vivre d’amitié et d’amour avec les autres.
Être heureux, c’est partager. Jouer avec les autres,s’amuser avec eux.
Être heureux, c’est passer un bon moment avec les amis, les cousins.
Mes vrais bonheurs à moi, c’est de lire des livres intéressants.
C’est courir à la campagne ou faire de grandes randonnées avec mes amis, mes parents.
Mes vrais bonheurs, c’est faire des gâteaux et préparer de jolies tables pour la famille et les amis.
Enfin, j’aime bien rigoler avec mon grand-père.
Me coucher et m’endormir vite quand j’ai très sommeil.

Cette dernière phrase me fait penser au psaume : Ps 127 2
C'est en vain, vous aussi, que vous vous levez tôt,
que vous vous couchez tard,
et que vous peinez à gagner votre pain.
Le Seigneur en donne autant
à ses bien-aimés pendant qu'ils dorment.

Publié dans Eglise

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