Sérénité
Dans une homélie, j'avais dit :
- Des moines bouddhistes ayant vécus plusieurs mois au sein du monastère bénédictin de « La Pierre qui vire » ont déclaré au cours d'un colloque monastique inter-religieux : « Finalement, il est préférable de ne pas aimer son prochain, car, quand on aime autrui, on manque de sérénité personnelle. » Aimer son voisin, avoir de l'attention pour lui, c'est se faire du soucis à son égard, s'inquiéter avoir peur pour lui. Cela trouble la paix intérieure.
Bonjour (Michel Durand)
Je suis un simple catéchiste du Puy de Dôme qui prépare sa réunion de KT demain matin.
Pour la prière je voulais prendre le texte "si deux ou trois d'entre vous sont réunis en mon nom..."
Alors, je le recherche sur Internet, et je tombe sur votre homélie.
Je ne sais pas si cela vous fait plaisir, mais, je trouve formidable que les homélies des prêtres aient la possibilité d'être lus par le monde entier. Merci pour ce travail d'écriture, et de publication, qui, je m'en doute bien, demande de l'énergie supplémentaire.
Je suis estomaqué par la citation que vous donnez des moines bouddhistes. Puisque vous l'avez mise entre guillemets, c'est que vous l'avez trouvé telle quelle. Je suis intéressé par le dialogue entre religieux, pouvez-vous donc me dire où vous avez trouvé cette citation, pour me permettre de mieux approfondir ce lien dont vous parlez, entre l'amour des autres et la sérénité.
Merci pour votre réflexion.
Je suis en union de prière avec vous. Bruno
Ma réponse :
Bruno
Oui cela fait toujours plaisir de voir que les textes que l'on écrit soient lus attentivement.
Mon plaisir fut grand de vous voir préparer avec tant de soin une rencontre de catéchisme.
C'est dans le journal "la Croix" que j'ai trouvé la citation qui indique qu'avoir du souci pour son prochain c'est plutôt négatif parce qu'on y perd en sérénité. Un bénédictin, à l'issue de rencontres interreligieuses, soulignait cette immense différence dans la perception de l'amour entre moine chrétien et moine bouddhiste. Je n'ai pas noté le jour de cette publication. Il me semble que ce fut cet été. Personnellement, je n'ai pas creusé cette question. Mais, es moines bénédictins de "la Pierre qui vire" ont une longue pratique du dialogue monastique interreligieux. C'est vers eux qu'il faudrait se tourner pour discerner de l'exactitude de ce triste constat.
Pour contrôler ce "jugement" j'ai fouillé dans le "GOOGLE"
"La notion de charité est étrangère au Bouddhisme primitif ; Gautama n'ordonne pas tant d'aimer son prochain que de ne pas le haïr ; il éveille et entretient des dispositions bienveillantes à l'égard du monde entier, mais sans oublier qu'attacher son coeur à d'autres êtres, c'est se condamner à souffrir. D'ailleurs, venir en aide au prochain est incompatible avec cette quiétude qui, pour le Bouddhisme, est le bien suprême ; aux yeux du bouddhiste en effet la vie qui conduit au nirvâna n'est pas une vie d'activité passée dans le tumulte du monde, mais une vie de solitude et de calme contemplation (27). Et puis, soigner les malades, subvenir aux besoins des nécessiteux, c'est contribuer à confirmer les malheureux dans leur attachement illusoire à l'existence individuelle, la chose même que le Bouddhisme cherche à faire disparaître".
Texte d'Emile Besson, Bouddhisme et christianisme, 1925. Il faudrait savoir qui est Emile Besson.
Cela me faire encore plus réfléchir que les quelques mots que j'ai écrits.