Pourquoi se battre pour sauver l'Institution Église ?
Des auteurs de fiction tracent le visage de l'Église. Ils appartiennent à des courants spirituels, institutionnels déterminés et, dans le genre littéraire qui est le leur, n'hésitent pas à développer quelques outrances.
Les cas qu'ils décrivent ne peuvent-ils pas servir de révélateurs de l'état de l'Église et de la réception de l'Évangile aujourd'hui ?
Il me semble qu'il serait intéressant, après avoir dressé la liste de toutes ces fictions, d'organiser un colloque qui prend en compte d'une façon critique les divers points de vue. Un théologien ne pourrait-il pas prendre au sérieux les idées et jugements émanant de ces récits. Comme exemple je donne à lire un élément de la fin de l'intrigue de Jacques Neirynck, dans "La prophétie du Vatican" :
Justement, répliqua Colombe, laissons les morts enterrer les morts, le mort spirituel Bertini (pape imposteur), occuper cette espèce de catafalque qu'il prend pour un trône. Nous ne pensons pas tellement de bien de l'institution. Pourquoi s'y accrocher comme si c'était la mission d'Emmanuel (pape authentique) de la ressusciter à toute force, épurée peut-être mais intangible dans son principe, immuable dans son organisation ? On ne ressuscite pas une organisation mourante. Jésus n'est pas venu fonder cette Église-ci plutôt qu'une autre, qui aurait pu être tout à fait différente. Celle-ci appartient au passé, elle a bien rempli son rôle, elle s'est usée à la tâche. Oublions-la. Une institution tout à fait différente surgira dans la mesure où nous croyons en l'Église invisible, inspirée par l'Esprit. Il n'y a plus grand-chose de commun entre l'Église médiévale et celle que nous connaissons. Faisons confiance."