Sacerdoce
"Le mot "sacerdoce" dit, Joseph Moingt, n'est employé dans le Nouveau Testament qu'à propos du peuple chrétien, du peuple des fidèles, c'est le
seul cas ! Et on ne fait aucun cas dans l'Église du Sacerdoce des fidèles".
Toutes les références au sacerdoce presbytéral, au cours d'une ordination, sont prises dans l'Ancien Testament. "Évidemment, poursuit Joseph Moingt, puisqu'il n'y en a pas dans le Nouveau !"
Donc, le sacerdoce des prêtres a été inventé, du reste avec de bonnes raisons. Mais cette invention appelle des transformations, car des limites existent pour que l'on puisse s'en passer.
Face à ce problème, Joseph Moingt souhaite "attirer l'attention sur le caractère sacerdotal du peuple chrétien, et faire valoir que c'est un devoir de foi de le prendre très au sérieux, de le mettre à l'épreuve et d'en tirer parti. On peut essayer de lui donner une véritable représentativité ou efficacité… Le ministère consacré n'est pas tout puissant et n'est pas la seule forme du sacerdoce chrétien ! On ne peut pas soutenir que le chrétien ne peut pas vivre en chrétien sans le prêtre, donc voyons ce que l'ont peut transférer du sacerdoce ministériel dans le sacerdoce des fidèles" (Croire quand même, p. 170s).
Comment situer, l'un par rapport à l'autre, prêtres et laïcs ?
J. Moingt : "Le rôle du sacerdoce ministériel chrétien… c'est de maintenir le lien avec l'événement historique de Jésus, et
je n'en fais pas une question de pouvoir… Dans toutes les religions, des ministres ont un pouvoir lié à l'autorisation d'effectuer certains rites qui paraissent nécessaires. Ce que je vois dans
le rôle du prêtre, c'est premièrement de maintenir le lien avec l'événement historique de Jésus ; c'est de garder le sens que le sacrement est un don ; autrement dit, ce serait bien qu'on retire
au prêtre l'exclusivité du sacrement, mais attention à ne pas voir des laïcs s'arroger le pouvoir dans leurs communautés, et un pouvoir que serait le même, aussi omnipotent que celui des curés du
passé…
Il faut éviter de poses la question en termes de pouvoir ; que le prêtre comprenne son ministère vraiment en termes de service et non pas de pouvoir sur des personnes est une chose que je trouve très bonne".(p. 186)