Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître

Publié le par Michel Durand

L'Ascension et la Vierge à l'enfant trônant entre les saints et deux apôtres, VIe-VIIe siècle Fresque Sinaï, couvent  Le Caire, Musée copte

L'Ascension et la Vierge à l'enfant trônant entre les saints et deux apôtres, VIe-VIIe siècle Fresque Sinaï, couvent Le Caire, Musée copte

La Bonne Nouvelle : « Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu » (Is 52, 7-10)
Psaume : Ps 97, 1… 6 : La terre entière a vu le Sauveur que Dieu nous donne.
« Dieu nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-6)
Bonne Nouvelle : « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-18)

 

Je souligne d’emblée l’inouïe de la liturgie de Noël et vous propose une petite catéchèse. Une catéchèse qu’il nous faudrait reprendre en petits groupes d’évangile pour voir, vue ce qui vit actuellement dans le monde, comment concrétiser la Parole entendue. 

Avec Noël - ce mot indique la Nativité, la Naissance unique de Jésus, la naissance invincible de Dieu parmi nous -, c’est Dieu qui se fait homme pour que l’homme devienne Dieu.

Comment cela ?  - Par son Evangile.
C’est quoi l’Évangile ?
Ce mot, trop connu, risque d’être mal connu.
Evangile est un mot grec, εὐαγγέλιον (euangélion) tellement précis qu’il ne fut pas possible de le traduire. Un verbe s’est conjuguer à partir de ce mot. Nous traduisons évangéliser par cette phrase : « un messager très important vient annoncer la Bonne Nouvelle ». Une unique Bonne Nouvelle ! Oui, il n’y a qu’une Nouvelle qui soit Bonne et importante. 

L’Ancien Testament emploie peu cette expression. Une dizaine de fois seulement dans les livres de Samuel et des Rois. Dans ce contexte, il y a Bonne Nouvelle quand un messager vient annoncer au roi la mort d’un ennemi (2 S 18 ,19s.26), le salut de Juda. : « Voici venir sur les montagnes le messager qui annonce la paix. Recommence à célébrer tes fêtes, ô Juda, les mécréants ne t'envahiront plus, ils ont été exterminés. » (Nahoum 2,1ss) 
Il y a bonne Bonne Nouvelle car le Seigneur a rendu justice à Israël en le tirant des mains de ses ennemis.
Une Bonne Nouvelle est donc l’annonce que l’on est libéré de tout oppresseur. C’est une annonce beaucoup plus essentielle que celle-ci : «  pas de nouvelles, bonne nouvelle ».
La Bonne Nouvelle, dont il est question à Noël, est donc d’un orde différent de celui de notre quotidien chaque jour surchargé de nouvelles fraîches, de fameuses et croquantes News. Breaking news ! disent ceux qui perdent la saveur de la langue locale sous prétexte de mondialisation.
Alors, nous voyons l’immense différence qu’il y a entre ce mot biblique, au singulier, et notre usage. 

La Bonne nouvelle, c’est l’assurance d’une libération.

Le Nouveau Testament, sous une forme ou une autre, emploie très souvent cette expression. Au moins 116 fois. Le Nouveau testament est le livre de la Bonne Nouvelle.
L’ange dit au bergers : (Lc 2, 10) 

« Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, (La Bonne Nouvelle) qui sera une grande joie pour tout le peuple : il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ».

 

Regardons maintenant pourquoi il y a vraiment Bonne Nouvelle.

C’est que Dieu nous parle.
Mais je n'ai jamais entendu Dieu. 
Qui peut nous dire quel est le ton de sa voix?
Dieu nous parle. 
Mais ce n'est pas comme si je pouvais l'entendre au téléphone.
Dieu nous parle. 
Le Verbe s'est fait chair. Dieu a habité parmi nous, en nous. Sa Parole s'est glissée dans un être humain. Oui, la Parole de Dieu s'est articulée dans une bouche humaine. Elle est venue sur terre en la personne de Jésus, fils de Marie.

Dieu nous parle. 
Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous.

Disons :
la Parole divine s'est exprimée grâce à un organe humain, la langue, la bouche, le souffle de Jésus de Nazareth, né à Bethléem. « il a habité parmi nous ».
La langue de Jésus est celle d'un peuple précis de Palestine. Les Galiléens. Elle dépend de la culture de ce pays. Un peuple tout petit dont le dialecte, l'araméen, se doublait d'une langue savante, l’Hébreux, qui était la langue de la révélation de Dieu. La Bible.
Jésus, lui, parlait en Araméen.
Dieu nous parle.

Nous comprenons que nous n'entendons pas directement sa voix. N'empêche que c'est bien sa pensée qui nous parvient. Prenons-nous le temps d'écouter sa Parole, de lire cette Parole transcrite dans la Bible ?

Ecoutons la prière d'Antoine Chevrier. 

O Verbe !
O Christ !
Que tu es grand, que tu es beau. 
Efface un peu ta grande lumière ...
Ouvre mes oreilles à ta divine parole
pour que je puisse te voir et t'entendre. 
Parle, je veux t'écouter et mettre ta Parole en pratique.

« Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. »

Le Verbe qui au commencement était en Dieu est devenu notre chair pour nous parler avec nos mots. Ecoutons-le. Réunissons-nous en dehors des eucharisties pour voir comment concrétiser la Parole entendue. Au regard des nombreuses personnes qui vivent dans la rue, à quel profond retournement nous invite le Verbe fait chair ? 

Publié dans Eglise, évangile, Prado

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