Nous sommes appelés toute notre existence à vivre selon la vérité de l'amour, à grandir dans tous les sens en lui qui est le chef, Christ

Publié le par Michel Durand

Ephésiens , 4, 14-16 : 
Alors, nous ne serons plus comme des petits enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d’idées, au gré des hommes qui emploient la ruse pour nous entraîner dans l’erreur. Au contraire, en vivant dans la vérité de l’amour, nous grandirons pour nous élever en tout jusqu’à celui qui est la Tête, le Christ. Et par lui, dans l’harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux articulations qui le maintiennent, selon l’énergie qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l’amour.

 

Aujourd’hui encore j’ai relu le discours de François aux membres de la Curie. Je demeure étonné de l’audace de son langage.

Quand on s’adresse à des jeunes, on peut estimer que nos paroles seront suivies d’effets. Les personnes au seuil de la vie active sont chargées de dynamisme, de désir de changement, de conversion. Les idées que l’on a pour se rendre meilleur et améliorer le monde peuvent être concrétisées quand on est jeune. Mais, âgés, ces mêmes idées de conversion existent sans qu’elles rencontrent la force de les mettre en œuvre.

Les ecclésiastiques auxquels François s’adresse sont vieux. Ils ont pour la majorité mon âge. Voir sur la vidéo, ci-dessous.

François appartient à cette tranche d’âge. Et voilà qu’il n’hésite pas solliciter la conversion.

La Curie étant un corps dynamique, elle ne peut pas vivre sans se nourrir et sans se soigner. En fait, la Curie - comme l'Église - ne peut pas vivre sans avoir une relation vitale, personnelle, authentique et solide avec le Christ. Un membre de la curie qui ne s’alimente pas tous les jours avec cette Nourriture deviendra un bureaucrate (un formaliste, un fonctionnaire, un pur employé) : une branche qui s’assèche et peu à peu meurt et sera jetée de côté. La prière quotidienne, la participation régulière aux sacrements, spécialement l'Eucharistie et la Réconciliation, le contact quotidien avec la Parole de Dieu et la spiritualité traduit en charité vécue sont les aliments essentiels pour chacun de nous. Qu’il soit clair pour nous, que sans Lui nous ne pouvons rien faire (cf. Jn 15,5).

Cette exhortation est valable pour tous les baptisés. Je la prends pour moi. Je dirai également que les prêtres doivent la prendre pour eux avec encore plus d’énergie. Je veux être encore plus précis. Pradosien, ayant opté pour une consécration spécifique, je dois me sentir plus que jamais interpelé par cette mise en garde : attention, pris par la routine, vous risquer de n’être que des fonctionnaires du culte, des poseurs d’actes sans âme.

Soumis à l’usure du temps, est-ce que je ne risque pas de refuser les soins que nécessitent les 15 maladies de la Curie ?

De la Curie ? Mais François indique très justement que tous les disciples du Christ sont concernés.

Frères, ces maladies et ces tentations sont bien sûr un danger pour chaque chrétien et chaque curie, communauté, congrégation, paroisse, mouvement d’église, et peuvent frapper tant au niveau individuel que communautaire.

Il me semble qu’un tel discours devrait être pris personnellement et communautairement au sérieux. Comment présenter une tel examen de conscience à ma tranche d’âge, à mes frères, à moi-même pour en faire un réel exercice de conversion ? Comment ne pas se dire, les jeux sont faits, la réforme n’est pas possible ? Comment inviter les personnes convaincues d’être dans la bonne direction –peut-être moi-même- à faire le nécessaire pas de côté ? Bref, je  verrai bien là, un thème de récollection pour les pradosiens de l’Église à Lyon.

Suivons Antoine Chevrier

Il y a trois sortes de chrétiens dans le monde : les bons, les mauvais et les parfaits.

Il y a aussi trois sortes de prêtres dans l'Eglise : les bons, les mauvais et les parfaits.

Les bons sont ceux qui accomplissent leur devoir de prêtre, qui suivent les lois de l'Eglise, disent leur messe, leur bréviaire, prêchent quand c'est le moment, évitent le péché mortel, le scandale, font le bien qui se rencontre ; en un mot, on n'a rien à dire contre leur conduite, ils sont même édifiants.

Les mauvais sont ceux qui vivent dans le péché et l'indifférence de leur devoir, négligent les devoirs sacrés de leur ministère et donnent souvent, que trop malheureusement, le scandale à l'Eglise.

Il y a les mauvais scandaleux, qui font la honte de l'Eglise.

Il y a aussi les mauvais cachés, qui vivent dans le péché, sans être connus, et ne font pas moins de mal aux âmes par leur négligence et leur oubli de la prière et de toute vie spirituelle.

Les parfaits, ou plutôt ceux qui tendent à la perfection,
qui cherchent à suivre Notre Seigneur de plus près
qui ont le désir de travailler à la gloire de Jésus-Christ,
qui sentent en eux son amour
et désirent l'imiter dans sa pauvreté, dans sa douceur, dans sa charité,
dans son zèle pour les âmes,
dans ses souffrances, dans sa croix.

Il y a une grande différence entre les bons prêtres et ceux qui cherchent à être parfaits : les bons restent dans cet état, mais ne cherchent point à suivre Notre Seigneur de près, à l'imiter sérieusement ; ils repoussent même la pauvreté, le dévouement et le sacrifice ; ils ont encore soin de leur personne et ne veulent pas s'opposer trop au monde et aux goûts de leurs confrères, tandis que celui qui cherche la perfection ne voit que Jésus-Christ, il aime Jésus-Christ et fait passer Jésus-Christ avant tout. Il aime et cherche à imiter le plus fidèlement celui qu'il aime.

C'est donc à cette perfection que Jésus-Christ nous appelle et non à un état seulement bon, qui est l'état du grand nombre.

La perfection est l'état du petit nombre.
Il y en a peu qui le suivent ainsi.
Cependant un prêtre saint fait plus de bien que cent prêtres bons seulement.
Un prêtre saint procure plus de gloire à Dieu que cent autres
et il convertit plus d'âmes à Dieu que cent autres n'en convertissent à eux seuls.

C'est donc à la perfection que Jésus-Christ nous appelle, à devenir de véritables disciples.

Les grâces particulières dont nous avons été l'objet nous le prouvent assez clairement. Grâce de choix, vocation particulière, soins tout particuliers de la Providence, spirituels et temporels, tout nous engage à suivre Jésus-Christ dans sa vie parfaite.

Ce vocabulaire peut paraître étrange et pourtant….

 

Pour en savoir plus : Radio Vatican

Le texte du discours en Italien

La Croix, documentation catholique en a publié la traduction ; mais je n'ai pas trouvé.

Publié dans Eglise, évangile

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