Ressentons l’affection de Dieu pour nous, bénéficions des ses dons, mettons-nous au service de l’Amour
- « Le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire » (Ex 32, 7-11.13-14)
- Psaume : Ps 50 (51), 3-4, 12-13, 17.19 - Oui, je me lèverai, et j’irai vers mon Père.
- « Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Tm 1, 12-17)
- « Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15, 1-10)
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De l’époque de Moïse à aujourd’hui, Dieu s’adresse à ses fidèles disciples, à ses prophètes, aux chrétiens pour leur donner une mission :
Va, descends, car ton peuple s’est corrompu, lui que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre ! Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui.
Aujourd’hui, notre veau d’or est sans contexte l’argent que les puissants de ce monde veulent sans cesse servir au mépris de la dignité de l’homme et de ses droits. Dans L’Evangile de la joie (Evangelii gaudium), François écrit :
« La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n’avons pas encore acheté… (55) Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l’argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés… Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. »
Oui, aujourd’hui, que voyons-nous ?
Une humanité immense, toujours éloignée de l’Amour universel et du respect d’autrui. Un pouvoir civil qui confine l’Évangile dans les sacristies en surveillant que le religieux soit strictement cultuel tout en se permettant des « sorties » politiques auprès du « religieux ». Une foule qui soutient des candidats au gouvernement, des candidats qui veulent satisfaire le peuple en promettant de construire des murs pour se protéger des étrangers.
A l’époque de Jésus, les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Au XIXe siècle, Antoine Chevrier disait :
« Que voyons-nous ? Que de pécheurs il y a dans le monde ! Les hommes continuent à se damner. Alors, je me suis décidé à suivre Notre Seigneur Jésus Christ de plus près, pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes, et mon désir est que vous-mêmes, vous suiviez aussi Notre Seigneur de près » (P 2, p. 98).
Nous souhaitons être avec Jésus, nous laisser former par lui, afin de pouvoir montrer à toutes et à tous, la joie de Dieu quand l’homme (la femme) égaré retrouve le chemin de la Vérité. Une Vérité qui s’écarte de ce que les puissants disent. À l’époque du Christ, nous constatons que les pharisiens ne supportent pas le bon accueil que Jésus réserve aux pécheurs ; il mange avec eux. Impensable ! Or pour Paul, pour nous, c’est un émerveillement. Jésus fait confiance aux 99 brebis de la bergerie pour aller chercher l’unique qui s’est perdue.
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.
Mais, disant cela n’oublions pas que chacun de nous est autant le juste parmi les 99 que ce pécheur invité à donner de la joie au ciel par sa conversion. Conversion, nous le savons, signifie un changement de direction, un véritable demi-tour : nous tournions le dos à Dieu, et désormais, nous nous retournons vers lui. La conversion est permanente, comme du reste la formation à l’école du Christ.
Ainsi, la vocation de l’Église est d’accomplir l’audace de se rendre auprès de celui qui s’est perdu. Le chrétien, membre actif de l’Église est comme un berger qui s’éloigne des siens avec le désir d’aller chercher la brebis perdue. Il annonce la Bonne Nouvelle.
Vient ensuite le devoir de maintenir, dans la vérité, l’unité de la communauté en prenant, chaque jour, soin de chacun des membres. Il y a dans la tâche du pasteur le souci de sanctifier, rendre meilleur, en insérant chaque disciple du Christ davantage dans la vie divine. Tel est l’appel de tous à la sainteté.
Quelles sont les idoles que nous avons à abandonner ?
Dans une ambiance sécuritaire comme celles que nous connaissons, je pense que nous avons, intelligemment, à abandonner tout ce qui nous empêche de rencontrer et d’accueillir les autres, principalement ceux qui sont différents de nous. La société impose des lois de sécurité. Par exemple, pour la sécurité des touristes, il n’est pas bon de permettre à de jeunes zonards de faire la manche sur la voie publique. Des Roms vivent chez nous au bord des autoroutes, ça fait désordre alors on détruit (au lieu de les rendre viables) les bidonvilles. Mais on ne se demande pas pourquoi ces gens sont ici.
Autrement dit, alors que l’Europe, par besoin de sécurité, impose inconsciemment l’immobilisme, le confinement, le Christ nous demande d’oser. Il s’agit de reconnaître son erreur et d’oser un retour vers celui que l’on a quitté, Dieu-Amour, toujours débordant de tendresse à l’adresse de celui qui fait un pas vers lui.
Il s’agit dans sa vie de ressentir l’affection de Dieu pour nous, de bénéficier des dons que Dieu nous donne et de nous mettre, ainsi converti (retourné), au service de l’annonce de la Bonne Nouvelle partout où nous vivons.
La première tâche du disciple de Jésus est d’aller à la rencontre de la personne perdue pour lui signifier la tendresse de Dieu. Afin de réaliser cette mission, nous avons un précieux outil, l’exhortation apostolique de François L’Évangile de la joie. J’invite à constituer des groupes de lecture de ce riche document ; de fait, il se peut que ces groupes existent déjà.