Témoignage chrétien. Un vent de contestation souffle contre la direction où on voit une idéologie personnelle hors référence chrétienne

Publié le par Michel Durand

Témoignage chrétien. Un vent de contestation souffle contre la direction où on voit une idéologie personnelle hors référence chrétienne

J’ai trouvé cette semaine dans ma boite courriels plusieurs textes – lettres envoyées à Témoignage chrétien - qui ne peuvent que nous interroger.

De Goulven :

Dans la « lettre » du 8 décembre 2016 de Témoignage chrétien, Bertrand Rivière tresse des lauriers au quinquennat finissant de François Hollande.

Il assure que son « bilan » est « très largement positif » en mentionnant notamment la « lutte contre le chômage », la « compétitivité des entreprises » et les « réformes institutionnelles ». On croit rêver !

Le chômage n’est-il pas en hausse franche et massive sur l’ensemble du quinquennat ? Le PS a-t-il jamais fait autre chose que de contribuer à nous enliser dans la crise sociale et économique ?

Louer la « compétitivité des entreprises », en reprenant le vocabulaire du MEDEF et des idéologues libéraux, est-ce sous-entendre que la « loi travail » aurait été une avancée positive pour le pays ? Elle l’a certes été pour les patrons, mais il est clair que les salariés y ont perdu. Vous a-t-il échappé que cette loi a été massivement contestée, dans la rue, par le peuple de gauche ?

Enfin, les « réformes institutionnelles » ont été timides, et on voit surtout les manques impardonnables dans la mise en œuvre du programme : le refus de renégocier les traités européens, l’immobilisme en matière écologique, l’oubli de donner le droit de vote aux étrangers, etc. Et on ne parle pas, bien évidemment, de l’état d’urgence !

Mais Bertrand Rivière continue allègrement son panégyrique en estimant qu’Hollande « a montré que la social-démocratie pouvait perdurer au sein de la mondialisation, que la France pouvait être moteur dans l’établissement de la paix du monde, que l’Europe pouvait fonctionner malgré les nationalismes ».

Voilà probablement de l’humour ou du second degré !

Il est clair en effet que le pseudo-compromis social-démocrate, dans tous les pays occidentaux, a complètement basculé du côté du capital. Comment comprenez-vous, sinon, le discrédit massif qui frappe (de façon plus que méritée !) ces forces politiques ?

Il est tout aussi clair qu’Hollande a été un va-t-en-guerre presqu’aussi efficace que son prédécesseur, et la seule signature des contrats avec le maréchal Sissi devrait vous interdire d’écrire d’aussi grosses énormités.

Enfin, sur quelle planète vivez-vous pour ne pas voir que les nationalismes vont bon train dans une Europe qui craque malheureusement de toutes parts ?

Dans la suite de son discours, d’une façon scandaleusement réductrice, B. Rivière assimile tout ce qui se veut à gauche (de la social-démocratie) à « l’étatisation de l’économie », à la « fin des libertés » et à la « pauvreté généralisée », en invoquant le « Cambodge de Pol-Pot » ou le « Venezuela de Chavez », et il prêche implicitement le consentement à l’ordre en place. Le Figaro n’aurait pas dit mieux.

La social-démocratie ne fait pas partie de la solution à la crise, mais constitue une bonne partie du problème. Il devient urgent d’ouvrir les yeux, sinon la « pauvreté généralisée » est effectivement ce que sera le prix de notre acceptation du système inégalitaire actuel. Acceptation invraisemblable quand on se dit chrétien !

Déçu par les coups de barre à droite de « La Vie », je me suis abonné à votre journal pour avoir un point de vue « chrétien de gauche » sur l’actualité. Je constate avec effarement qu’économiquement, vous êtes du côté du manche (que ce manche soit hollandais ou macronien).

Dans quel marasme les chrétiens sont-ils en train d’embarquer notre société ? Je m’insurge contre ce conservatisme, et vais relire de ce pas Anarchisme et christianisme de Jacques Ellul…

Heureusement, le très bon article de Christine Pedotti sur l’IVG, dans la même « lettre », sauve un peu la mise…

Ma réponse à Goulven :

Je partage ton avis sur TC. Et il se peut que j'en fasse échos dans mon blogue.

Il y a plusieurs années je me suis désabonné surtout à cause du manque de dialogue que les membres de la direction avaient avec les journalistes. 

Chrétien et pic de pétrole m'en a fait connaître plusieurs et j'ai participé à Lyon à quelques rencontres TC. 

Bref, je ne me sentais pas de soutenir la direction. Sans plus d'analyse. Il me semblait que l'âge des "propriétaires" de TC posait (pose) un vrai problème. 

Mais, vu mon âge, je me condamne en disant cela. 

De Henri :

Abonné de longue date à TC, j'ai soutenu à plusieurs reprises la poursuite d'une revue soucieuse de cohérence de ses articles avec la radicalité de l'évangile.

Aujourd'hui, je suis écœuré du soutien inconditionnel que vous affichez envers une pseudo-gauche qui a trahi les valeurs portées par plusieurs générations.

En tant qu'animateur d'un collectif d'associations et membre de l'association Chrétiens et pic de pétrole j'envisage de stopper mon abonnement si vous persistez dans cette dérive.

Avec mes vifs regrets pour cette désastreuse évolution.

De lectrices, lecteurs lyonnais de TC :

Dans un compte rendu des lecteurs de Témoignage chrétien à Lyon on lit : « Des lecteurs sont mécontents suite à la prise de position de Jean-Pierre Mignard qui a décidé de soutenir Emmanuel Macron. Christine Pedotti est aussi bienveillante envers Macron. Cela nous pose question.

Nous allons écrire une lettre à TC pour exprimer notre colère.

Voici la lettre :

Nous, lecteurs lyonnais de TC, nous nous réunissons régulièrement depuis le lancement de la nouvelle formule. Nous partageons nos souhaits, nos réflexions sur ce que nous apporte la lecture de "notre" journal ; dans l'ensemble nous trouvons que la ligne éditoriale est parfois floue, même si elle se situe toujours en gros, à gauche, dans ses commentaires de la vie politique française.

Nous aimerions bien qu'elle soit plus clairement résistante au pouvoir de l'économie financiarisée. Les législateurs et les gouvernements ont, peu à peu depuis l’ère Thatcher/Reagan, abandonné leur pouvoir de régulation de cette économie, cédant sous la pression continue de ses lobbyistes. Et nous faisons partie des citoyens français, bien déçus, en particulier dans ce domaine, par le quinquennat de François Hollande et un certain nombre des ses conseillers et ministres, en particulier Emmanuel Macron.

Nous respectons, bien entendu, la liberté de Jean-Pierre Mignard quand il décide d'apporter son soutien à ce dernier ; mais nous demandons que la rédaction de TC indique clairement dans le journal et sur le site internet, que cette position n'est pas celle de TC.

Avec la plus grande fermeté, nous regrettons également, au sujet d'Emmanuel Macron,  l'article bien trop bienveillant, à notre goût, de Christine Pédotti. Et nous accueillons le portrait hagiographique de François Hollande paru dans la dernière livraison de la feuille hebdomadaire comme la goutte d'eau qui va faire déborder le vase et pousser plusieurs d'entre nous à se désabonner.

 

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