Election. Les évêques par l’absence d’une déclaration commune ont d’abord étalé publiquement leurs divisions
J’estime que le courrier des lecteurs publié dans La Croix du 18/05/2017, mérite sa place dans le « dossier » que j’ai rempli pour rendre compte de nombreux avis émis à propos de l’élection présiendentielle. Alors le voici :
Ainsi, Mgr Pontier, président de la Conférence épiscopale, en ne prenant pas position contre le Front national au second tour (alors que responsables protestants juifs et musulmans de France on signé une déclaration commune dans ce sens) juge, lui, légitime la pluralité des opinions au sein du catholicisme français. Comme si la comparaison des « valeurs » défendues par les candidats du deuxième tour, pouvaient faire hésiter les croyants dans leur choix.
Pour justifier ce retrait, il fait aussi référence à des prises de paroles de l’épiscopat il y a près d’un an, puis à la publication d’un texte « fondamental » il y a sept mois. Il fait allusion aussi à la doctrine sociale de l’église.
Qui parmi les croyants ont accès à ces textes et les lisent ? Probablement les bac + 5 en majorité.… Et encore, ces textes sont si ennuyeux et font référence à des données intellectuelles telles, que peu parmi nous sommes susceptibles d’y faire référence dans l’isoloir. Cela me fait penser à la plupart de ces encycliques qu’une toute petite minorité attend pour éclairer leur discernement – il y a actuellement quelques exceptions. Et on se demande souvent s’il y a un rapport entre ces textes très intellectuels, dont l’audience dépasse rarement le cercle d’un tout petit nombre, et les évangiles… Par contre quand le pape François déclare « qui suis-je pour juger les homosexuels ? » ou encore « la spéculation financière est le fumier de Satan ! », ces déclarations que chacun comprend ont fait le tour du monde, bien au-delà de la sphère catho.
Emilie Tardivel terminait sa tribune publiée le 4 mai par cette sentence : « La recherche du bien commun impose de toujours préférer une chance incertaine à la certitude du chaos. » Les évêques par l’absence d’une déclaration commune ont d’abord étalé publiquement leurs divisions et si Mgr Pontier appelle le nouveau président « à travailler à la cohésion et à la réconciliation », cet objectif concerne aussi et surtout, en l’occurrence, les membres de la Conférence épiscopale qui devraient se rappeler qu’en tant que « bergers » ils ont la charge de guider leur peuple.
Quant aux cathos beaucoup trop nombreux, qui estiment que les « valeurs » du Front national méritent leur vote, je crois qu’il serait intéressant de sonder la proportion parmi ceux-ci qui devraient être classés sous la rubrique « cathos athées ».
Jean de la Selle
Pour entrer dans le « dossier » en question, il convient de se rendre sur ce blogue au 30 avril ; 3 mai ; 4 mai ; 5 mai ; 6 mai ; 7 mai ; 10 mai ; 11 mai