Nous croyons que la promesse faite au peuple d'Israël d’être libéré de son joug a trouvé son accomplissement définitif en Christ

Publié le par Michel Durand

Nouveaux modes de vie : nouvelles politiques. Vivons sobrement et écologiquement tout simplement pour que d’autres puissent vivre dignement

Nouveaux modes de vie : nouvelles politiques. Vivons sobrement et écologiquement tout simplement pour que d’autres puissent vivre dignement

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Que pensent les jeunes de l’Eglise ? L’institution Eglise et le peuple Eglise - les baptisés.

La conférence avec des militants de la JOC et du MRJC prévue au Prado de Lyon le 6 février 2018 porte sur le regard des jeunes vis-à-vis de l’Eglise. Elle est ainsi présentée : « A propos du synode 2018 sur Les jeunes et la foi. - Qu’en disent les jeunes des milieux populaires ? Comment voir le discernement à propos des choix de vie. Le pape François a dit : “écoutez ce cri qui monte du plus profond de vous“. 

Je pense que le livre dont j’ai déjà parlé, plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien et l’article de La Croix du 8 novembre, Ce que les jeunes disent à l’Eglise de France entrent dans ce propos. Alors, je suis heureux de vous en parler pour alimenter la réflexion portant sur un tournant que, chrétiens, nous avons à prendre. 

Afin de faciliter la lecture du journal La Croix, au cas où l’accès soit limité, je le recopie ci-dessous.

Puis, pour inviter à lire le Plaidoyer, je livre ce paragraphe (p. 47) : « Nous gardons l'intime conviction que nous ne saurions faire justice à la foi évangélique en donnant au christianisme dont nous vivons les atours d'une contre-culture, qui ne serait que le revers d'un conservatisme tout à fait classique. L'événement de la Résurrection, ce point où l'histoire se dérobe à elle-même pour laisser Dieu se manifester pleinement aux hommes et au monde, est pour les chrétiens la Bonne Nouvelle qui doit être annoncée - et cette dernière n'aura de cesse de prendre de court les imaginaires collectifs qui irriguent les sociétés au sein desquelles les chrétiens vivent, du Panthéon romain des premiers siècles à « l'incroyance » contemporaine. Autrement dit, l'acte de foi a toujours été (et sera toujours) irréductible non seulement aux différents contextes culturels à l'intérieur desquels il vient à être exprimé, mais aussi aux formes de la religion instituée qui le rendent possible grâce au continuel renouvellement de la tradition apostolique. Dans cette optique, défendre l'idée que, face à l'effet corrosif de la sécularisation, c'est avant tout la préservation du patrimoine chrétien (ou, alternativement, des « racines chrétiennes ») qui sera garante de la possibilité d'une foi authentiquement vécue, relève selon nous d'un conservatisme aride. En se montrant méfiant vis-à-vis de l'instabilité fondamentale qui caractérise l'expérience de foi, celui-ci préfère la figer en délimitant d'avance son répertoire d'expression - au risque d'assécher ses sources vives.

En tant que chrétiens, nous croyons en effet que la promesse faite par Dieu au peuple d'Israël de le libérer de son joug a trouvé son accomplissement définitif dans le Christ (Ga 4, 1-5), avant d'être maintes et maintes fois réitérée par le témoignage d'hommes et de femmes marchant à sa suite. Pourtant, comme nous l'avons évoqué, cette aspiration à la liberté s'est, depuis le début de la modernité, largement perpétuée hors des formes instituées de la religion (si ce n'est contre elles !) pour prendre la forme d'une quête d'émancipation le plus souvent dénuée de toute référence à Dieu. »

Pierre-Louis Choquet, Jean-Victor Elie, seront à Lyon, au café Le Simone, 45 rue  Vaubecour, 69002, le 11 décembre à 20 h 

 

Ce que les jeunes disent à l’Église de France

La Croix, Gauthier Vaillant , le 07/11/2017

La contribution de l’Église de France à la préparation du synode des évêques sur « les jeunes, la foi et le discernement des vocations » a été rendue publique mardi 7 novembre. Elle avait été présentée samedi aux évêques, réunis à Lourdes (Hautes-Pyrénées), par Mgr Laurent Percerou, évêque de Moulins (Allier) et Sœur Nathalie Becquart, directrice du service national pour l’évangélisation des jeunes et les vocations (Snejv).

En vue de cet événement convoqué par le pape François à Rome, en octobre 2018, des jeunes, croyants ou non, ont été consultés dans les diocèses de France et par divers mouvements. En tout, 115 réponses sont parvenues à la Conférence des évêques de France, dont celles de 72 diocèses. Ce document d’une trentaine de pages résume le message que l’Église a reçu de la part des jeunes.

Quelle Église dans le monde d’aujourd’hui ?

Pas facile, disent les intéressés, d’être chrétiens aujourd’hui. « Pour les jeunes croyants, construire et affermir sa foi chrétienne dans un monde pluriculturel et plurireligieux reste un grand défi », constate la synthèse. L’époque présente à leurs yeux de nombreux défis, au premier rang desquels l’écologie, la pauvreté et la paix. En revanche, le sujet de l’interreligieux, et en particulier de l’islam, « est relativement peu relaté dans les contributions ».

Dans ce contexte, qu’attendent les jeunes de l’Église ? Rien, répond la synthèse, dans la grande majorité, dès lors qu’ils ne sont pas croyants. Le texte indique d’ailleurs, quelques pages plus tard, que « dans la réalité, beaucoup d’acteurs/lieux pastoraux ont du mal à vraiment rejoindre et rencontrer les jeunes dont l’Église est loin ».

D’autres attendent toutefois que l’Église porte « un message d’espérance ». Quant aux jeunes plus impliqués, ils expriment des attentes variées, mais ont en commun une exigence : celle d’une Église « exemplaire », « cohérente » et « irréprochable ». Difficile de ne pas voir, derrière ces adjectifs, comme un rappel à l’ordre après les différents scandales de pédophilie ayant entaché l’image de l’Église ces dernières années.

« Vocation », le grand malentendu ? *

En parlant de « discernement vocationnel » dans l’intitulé du thème du synode, l’Église voulait poser la question de la vocation au sens large, celui du sens donné à la vie de chacun. Cette subtilité de langage a manqué son objectif auprès d’un public pour lequel « vocation » n’évoque rien d’autre que la vie religieuse. « Le mot vocation est dans les réponses souvent réduit à sa seule dimension d’appel au ministère de prêtre ou à la vie consacrée », reconnaît ainsi la synthèse. De fait, il n’y est pas question de vie familiale, affective ou sexuelle, pas plus que de leur vie professionnelle.

Et pour ce qui est de la vocation religieuse, elle suscite « une certaine méfiance »dans les familles, qui vont « jusqu’à redouter cette vie pour leur enfant », même lorsqu’elles sont pratiquantes. Le mot est même, dit la synthèse, « parfois synonyme d’enfermement, de recrutement ou d’embrigadement », et la vie des prêtres pâtit d’une image « dégradée chez certains et sublimée pour d’autres ».

Le défi du dialogue intergénérationnel

Les relations entre les générations sont parfois compliquées dans l’Église. Parmi les raisons de ces difficultés, la synthèse mentionne « décalage technologique, regard parfois désabusé des anciens s’opposant au désir des jeunes d’aller de l’avant et de s’insérer, difficulté pour les aînés de leur laisser la place ». Les prêtres eux-mêmes n’échappent pas au décalage générationnel : selon le texte, la trop grande différence d’âge fait partie des raisons pour lesquelles certains pasteurs ne font pas d’accompagnement spirituel personnel de jeunes.

La question des nouvelles technologies et de la connexion n’est pas le moindre de ces obstacles. Alors que ce changement culturel « fait vraiment partie du quotidien des jeunes », peut-on lire, « les parents et certains accompagnateurs, ne comprennent pas ce monde et en ont très peur ». Et pourtant, les jeunes interrogés par les diocèses manifestent une prise de recul avec l’univers numérique qui déjoue les clichés : « les jeunes eux-mêmes perçoivent l’hyper-connexion comme porteuse d’opportunités, mais craignent une accélération et une déconnexion de l’instant présent. »

Les initiatives qui marchent

Les auteurs de la synthèse ont fait le choix de signaler à Rome trois exemples d’initiatives et activités en lien avec la foi plébiscitée par les jeunes. En premier lieu, les pèlerinages à Taizé : le succès de la communauté œcuménique de Bourgogne, fondée en 1940, ne se dément pas et reste un lieu « particulièrement marquant » dans le parcours spirituel des jeunes.

Deuxième élément, les « années pour Dieu », qui reçoivent environ 200 jeunes par an. Ces expériences de vie en communauté, sorte d’années sabbatiques spirituelles, marquent profondément ceux qui y participent. Elles sont d’ailleurs en plein essor : sur les 21 lieux existants, 4 ont vu le jour entre 2014 et 2017.

Enfin, plus récente, l’expérience des « bars cathos », lieux de vies permettant de se retrouver mais aussi de toucher un public plus éloigné de l’Église, plaît aux jeunes croyants. En l’occurrence, la synthèse a retenu l’exemple du « Comptoir de Cana » à Lille, mais on pense aussi au café « Le Simone », à Lyon, ou au « Dorothy », qui doit ouvrir prochainement à Paris. À ces trois expériences concrètes, on peut ajouter le succès inoxydable du scoutisme, mentionné dans toutes les contributions.

Gauthier Vaillant

 

* En septembre, un confrère m’avait exprimé ses doutes quant à la réception de ce sondage auprès des jeunes. « Le climat en est trop vocationnel, m’a t-il dit. Il incite trop à penser à  la vocation religieuse et sacerdotale ».

 

 

programme des conférences au Prado de Lyon Les mardis de la salle du Prado

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