Souvenir d’une retraite dans un monastère copte du Wadi Natrum (Egypte), premier pas vers la solitude de l’ermitage (même urbain)
En hiver 1997, au cours d’un voyage en Égypte, j’ai eu la joie de pouvoir passer une semaine de « retirement », dans un monastère copte. Des amis chrétiens du Caire, quartier de Choubra, avaient téléphoné au Deir Abu Makar afin de prévenir de mon arrivée. J’étais informé que ce monastère recevait peu de pèlerins, les autres du Wadi Natrum étant davantage ouvert. Mais, selon les connaissances que j’en avais, c’est dans celui-ci que je voulais vivre quelques jours et pas dans un autre.
Photos, Michel Durand
C’est en découvrant une vidéo sur internet que j’ai repensé à ce bref séjour dans le désert. En voir la bande annonce. Et si, je rédige aujourd’hui cette page, dans le retirement urbain de ma retraite post75 ans, c’est essentiellement pour inviter à regarder ce reportage qui montre merveilleusement bien le lieu où j’ai eu la joie de prier, réfléchir, méditer en communion avec des frères qui ne permirent pas que je m’approche de la table eucharistique. Nous étions au début de mois de janvier. Je garde un vif souvenir de la nuit de la fête de l’Épiphanie. Nuit de louanges de 19h à 7 heures. Je ne comprenais pas tout. Notamment, les nombreux litres d’eau bénite que l’on m’invitait à prendre. J’ai appris plus tard, par la bouche d’une religieuse copte, qu’enfant, elle avait vu des hommes sortir de l’église et revenir tout trempés. Une eau pour se purifier de tout mal et/ou péché. Je n’ai pas creusé le sujet et je peux vraiment être dans l’erreur me laissant trahir par des souvenirs incomplets.
Par contre, je peux affirmer qu’il m’était possible de suivre la liturgie. Certes, sans comprendre vraiment. Le culte copte est rédigé en langue démotique et non avec l’alphabet arabe. Le terme démotique (du grec δημοτικά / dêmotiká « populaire »), désigne tout à la fois un type d'écriture avec l’alphabet grec et l'état de la langue égyptienne qu'elle note, par opposition à l'écriture hiératique et celle des hiéroglyphes. L’écriture en démotique montre que les Coptes sont les véritables descendants des Égyptiens. Dans les paroisses, l’arabe remplace le démotique, langue morte au même titre que, pour nous, le latin.
Bref, écrivant tout cela je m’égare, car je souhaite surtout vous montrer des photos du lieu où, avec audace, j’ai eu la joie de séjourner quelques jours.
Pour rejoindre le wadi (ouadi) natrum, j’ai dû quitter Le Caire en car, prendre un taxi collectif qui m’a conduit au monastère des Syriens, puis, à ma demande, là où je voulais me rendre. Le taxieur l'accepta tout en m’expliquant que je ne pourrais pas y être reçu. Devant ma détermination, une fois la course payée, je lui ai signifié qu’il pouvait partir. Ce qu’il fit. Et je suis resté plus d’une heure à attendre devant la première porte du monastère. On voit sur la vidéo la solennité de l'ouverture.
Une longue attente. Le portier s’informait pour savoir quoi faire. Enfin une voiture est venue. Nous étions plusieurs à attendre. On nous conduisit à l’entrée spécifique du monastère. J’explique ma demande, le contact téléphonique pris grâce à des amis. Je passe la porte pour découvrir un très bel espace ombragé.
Puis une nouvelle longue attente ; plus de deux heures ! On m'expliqua par la suite, que c'est ainsi que ces moines fonctionnent habituellement. Une façon d'éprouver les désirs profonds. Je ne me souciais de rien, j'étais à l'intérieur et il n'y avait pas de taxi à proximité pour un éventuel retour en ville. La nuit arrivait.
Un jeune moine, Irénée, parlant un très bon français - bien mieux que moi l’anglais - m’écoute et me montre ma chambre. Je suis le seul hôte.
Voilà. À vous maintenant de découvrir les lieux. Cette vidéo me permet de découvrir plein de choses qui m’avaient échappé.
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