Vous m’avez accueilli. Les gestes d'amour, les services manifestant la présence de Dieu en nous, comptent absolument au regard du Christ
Christ-Roi, Chapelle de La Bourgonnière - BOUZILLE 49530 OREE D'ANJOU* - Image projetée dans l'église de St Alban - LYON 8ème
Références bibliques :
Lecture du livre d'Ezékiel. 34. 11 à 17 :"C'est moi qui ferai paître mon troupeau, c'est moi qui le ferai reposer."
Psaume 22 : "Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer."
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 1 or. 15. 20 à 28 : "Il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis et ainsi, Dieu sera tout en tous."
Evangile selon saint Matthieu. 25. 31 à 46 : "Comme le berger sépare les brebis des chèvres.
Ma prise de parole en ce moment précis de la liturgie eucharistique est, peut-être, plus une méditation personnelle qu’une homélie. Alors, si c’est le cas, je compte sur votre indulgence, surtout si je ne colle pas vraiment à la vie précise de la paroisse.
Selon ma perception, l’évangile de ce jour est une parabole et doit être lue comme telle et non pas comme une prédiction terrifiante.
Le Christ sera Roi : « Il siégera sur son trône de gloire ».
Une année liturgique s’achève. Une autre commence. Que dire sur ce changement ?.
Le changement se produit chaque jour et il est heureux d’en avoir conscience pour l’accompagner, voire le devancer. Ne pas progresser, ne pas grandir, ne pas vieillir, stagner, ne correspond ni à la vie réel, ni à l’appel de tous à la sainteté. Oui, rappelons-le, cet appel à la sainteté est adressé à tous baptisés. Etre parfait ! Devenir saint.
« Soyez parfait comme mon Père céleste est parfait »
Devenir parfait est une invitation qui ne doit pas nous faire peur puisque ce n’est pas nous-mêmes, par nous-mêmes qui devons saints. Nous devenons saints par le don de l’Esprit saint qui agit en nous. Nous sommes sanctifiés.
Quel est ce royaume saint vers lequel nous nous dirigeons alors que le Christ, tel le Maître universel de toutes choses, observe nos existences pour savoir si nous entrerons auprès de lui ? Tous obtiendrons l’éternité ; mais tous ne seront pas dans les béatitudes éternelles.
Mathieu 25, 31-46
Ce passage heurte nos sensibilités. Il parle d’un « Jugement dernier », alors que, de nos jours, personne n'a envie d'entendre parler d'un Dieu juge, encore moins d'un Christ juge ! Cette manie de séparer les bons des méchants, de récompenser les uns et de punir les autres ne cadre pas avec l'idée que nous nous faisons de la miséricorde du Père ou de l'amour de Jésus-Christ.
Pourtant, derrière ce langage dur et ces images dépassées, il y a un message essentiel à découvrir si nous voulons retrouver l'essence même du christianisme.
Le scénario de cette parabole vise à nous montrer le sens des valeurs voulues par Dieu.
À quoi reconnaît-on un véritable disciple du Christ ?
Il donne du pain aux affamés, il donne à boire aux assoiffés, il accueille les étrangers, il habille les sans-abri, il visite malades et prisonniers… Voilà ce qui montre notre authentique portrait de famille.
Avez-vous remarqué que nulle part dans cette parabole il n'est dit : « vous avez prié souvent », « vous avez beaucoup jeûné », « vous avez fréquenté le Temple » ? Messes, chapelets, neuvaines, pèlerinages et sacrements ne sont pas cités comme devant être l'essentiel d'un disciple du Christ. Certes, prière et contemplation sont indispensables pour une bonne pénétration de tout son être par l’Evangile. Mais, seuls les gestes concrets d'amour, seuls les services des autres qui manifestent la présence de Dieu en nous, comptent aux yeux de Dieu et aux yeux du Christ.
Examinons nos façons de vivre. Dans nos actions en Église, où mettons-nous notre énergie ?
Pouvons-nous dire que le monde d'aujourd'hui est juste ? Que faisons-nous pour susciter une organisation des réalités terrestres allant dans le sens du message du Christ, sa Bonne Nouvelle ?
Faisons de Jésus notre Roi ! Révisons nos valeurs ! Ne perdons pas le jugement ! Sachons discerner ! Seulement alors, le Christ «siégera sur son trône de gloire». Et seulement alors le monde finira par lui ressembler.
« j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli »
« tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? »
« tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
« tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? »
Le monde, par l’action du chrétien qui agit en lui comme le levain agit pour que lève le pain, deviendra parfait, sanctifié par l’acceptation en lui de l’esprit du Christ.
* A l'intérieur, la chapelle a conservé son décor riche en couleurs avec un retable surmonté de magnifiques statues (attribuées au sculpteur Michel Colombe), des vitraux "en grisaille" et un étonnant Christ-Roi polychrome, richement vêtu, adossé à la Croix, non pas cloué mais seulement posé. Cette iconographie est remarquable et mérite à elle seule un détour.
La propriété étant privée, la chapelle se visite uniquement sur rendez-vous.