Christiens là où je vis en quoi suis-je signe d’Amour? Signe d’être celui qui aime Dieu qui aime l’humanité et prend soin de la création?
- « Même sur les nations païennes, le don de l’Esprit saint avait été répandu » (Ac 10, 25-26.34-35.44-48)
- Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations. (Ps 97, 2)
- « Dieu est amour » (1 Jn 4, 7-10)
- « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 9-17)
La liturgie eucharistique de ce temps pascal nous donne chaque jour à lire l’évangile selon Jean.
Je dresse une liste depuis le 30 avril.
- « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-6)
- « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 7-14)
- « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)
- « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas ! » (Jn 14, 6-14)
- « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27-31a)
- « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)
- « Demeurez dans mon amour pour que votre joie soit parfaite » (Jn 15, 9-11)
- « Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn 15, 12-17)
- « Vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde » (Jn 15, 18-21)
Autant de mots qui dévoile une vraiment Bonne Nouvelle : Dieu nous aime. Dieu aime sa Création. Il protège la Terre, la maison commune à tous les humains ; il protège chacun et par cela nous invite à vivre dans une réelle fraternité. Disant cela, je vois dans la pandémie - on en parle régulièrement, chaque jour chaque instant - une invitation à agir pour que demain ne soit pas comme hier. Sortons de notre anthropocentrisme, sortons de l’économico-centrisme pour voir en l’autre le frère à aimer, cet autre étant autant, le minéral, le végétal, l’animal, l’humain à aimer. Ainsi, avec ATD 1/4 Monde, agissons pour qu’advienne une meilleure représentation des plus pauvres au Conseil économique, social et environnemental (CESE) … et ailleurs !
« Qui aime Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force aime aussi l’humanité et prend soin de la création de Dieu comme la maison bénie de l’humanité », écrivait le patriarche Bartholomaios Ier dans sa lettre au pape François le mardi 28 juin 2016.
Nous lisons dans cette lettre : « Nous exprimons notre joie et notre satisfaction pour l’appréciation ample qu’a suscitée votre encyclique Laudato si’, qui a délicatement fait référence aux initiatives écologiques du patriarcat œcuménique ainsi qu’à l’accent que nous mettons sur les racines spirituelles et morales de la crise écologique avec le besoin de repentance, d’une conversion radicale de l’attitude et de la conduite, nécessaires à sa résolution. »
Crise écologique, crise sanitaire, crise climatique, crise économique, politique que nous ne pouvons que vivre en prenant conscience que tout cela ne fait qu’un. Un sérieux appel à prendre les moyens d’un changement substantiel pour que s’installe l’amour. Dieu nous aime et veut que nous nous aimions les uns les autres. Il a envoyé son Fils (qui ne s’est pas dérobé devant le supplice mortel de la croix) - le Verbe fait chair - il a envoyé son Fils pour cela, pour que cet immense amour soit réellement le ciment qui unit les humains entre eux, quelque soit leur terre de naissance et pour que cette Terre qui nous abrite soit sauvegardée.n
Mais, il importe de le souligner, il y a là une si dense expression de l’amour que toute une vie est bien nécessaire, ou qu’une ne suffit pas pour en comprendre toute la puissance. Ne sommes-nous pas invités à regarder du côté de l’éternité, de la vie aimante de Dieu, Père, Fils, Esprit ?
Je parle de présence pour me tenter de me faire comprendre.
Celui qui aime est présent auprès de l’aimé(e). L’époux est présent auprès de l’épouse. Les parents auprès des enfants. L’ami(e) auprès de l’ami(e). Le Christ est présent auprès de son Père et de ses frères et sœurs. Aimer, c’est tout simplement être content, heureux de se trouver en présence de l’être aimé. Il n‘est pas utile de se parler. On se sent bien d’être tout simplement là. Ainsi pourquoi demeurer en compagnie de l’aimé sinon, tout simplement, parce que je l’aime. C’est ainsi que je définis la prière silencieuse devant Jésus Christ eucharistie. Jésus nous dit :
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » (Jn 15,9)
L’apôtre Pierre exprime l’universel de cet amour alors qu’il se rend chez Corneille.
« Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ; mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes… » (Ac 10,25 ss)
Disciples missionnaires par le baptême, devenus christiens, nous voilà placés au sein du cosmos dans la demeure de Dieu. Autrement dit, l’Esprit saint constitue par nous les pierres vivantes qui édifient l’Église du Christ au milieu des hommes. Il est, en nous, présence aimante de Dieu, Père-Fils-Esprit. Au milieu du monde. Nous sommes signe de l’amour de Dieu pour tous. Que Dieu-Père, avec un amour plein de miséricorde, aime chacun et chacune, désormais - par le baptême qui est suivie de la confirmation, l’onction de l’Esprit (Chrismation) - cela passe par nous.
Il importe alors de se questionner : « moi, baptisé, confirmé, eucharistié en quoi suis-je, là où je vis, signe d’Amour ? Signe que ma demeure est établie en Dieu puisque Dieu demeure en moi ? Signe que je suis celui (celle) « qui aime Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force ; signe que je suis celui (celle) qui aime l’humanité et prend soin de la création ?
« C'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jn 15,16).