Raphaël Buyse : Jésus n'a pas cherché à s’appauvrir : le croire serait Lui faire injure. Il n'a jamais cherché la croix. Il a seulement voulu être fidèle
Des chrétiens vivant dans le quartier où je vis, membres reconnus dans la communauté, Église locale Saint-Maurice/Saint-Alban, viennent de me donner à lire AUTREMENT DIEU de Raphaël Buyse. J’ai terminé hier ces 150 petites pages.
Je ne peux que reconnaître que sa façon d’écrire et bien différente de la mienne. Des phrases souvent très courtes dont je ne perçois pas toujours leurs enchaînements. Mais je me suis laisser porter par leur contenu et je ne peux qu’affirmer que ce témoignage, ce regard sur le vécu rejoint ce que j’ai vécu grâces entretiens avec Goulven. Une « révision » de sa vie pour y déceler les traces véritables de la présence, des appels de Dieu. Le désir d’être moine de Raphaël Buyse tout en se laissant interroger par le vécu de Madeleine Delbrêl rejoint mon engagement d’ermite urbain fortement marqué par l’âge de la même vivant en EHPAD, peut organiser sa vie comme étant dans un ermitage. La bienfaisante solitude de sa chambre. L’heureuse convivialité de l’entourage.Agissons pour qu’il en soit toujours ainsi ! Amen.
« Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » Mt 6, 6
Je ne connaissais pas R. Buyse et avec cette page de blogue, je remercie le couple qui m’a prêté cet ouvrage dont je recopie une page qui traduit mon éternel (depuis l’adolescence) désir de simplicité, de pauvreté et sobriété.
« Ne pas chercher la pauvreté. Elle vient toute seule, à son heure, déguisée : santé volée, amour déçu, travail perdu ou enlisement bien malgré soi dans la profonde nuit de la foi et des doutes sur soi-même. La pauvreté ne se revendique pas. Les vrais pauvres sont ceux qui sont dépossédés même de ce qu'ils n'ont plus.
Pour être plus humain, se défaire des richesses qui sont — finalement — ce que nous n'avons pas réellement assimilé, tout ce qui n'est pas passé dans notre être : le « trop ». La richesse, ce n’est rien d’autre que tout ce qui aurait dû nous servir mais qui est finalement devenu notre maître : les biens, le pouvoir et le savoir aussi. Elle est boursouflure, exagération, enflure et gonflement de l'âme. Comme un abcès, une tumeur. Elle nous encombre. Elle peut tuer.
Jésus n'a rien pu vivre avec les riches, avec les satisfaits d'eux-mêmes, les sûrs de leurs connaissances, les trop contents de leurs pratiques. Lorsqu'on est riche de soi-même, il n'y a pas de vie possible avec les autres. Rien d'authentique. Tout est dans le paraître et le semblant…
Consentir à la pauvreté
Jésus n'a pas cherché à s'appauvrir et è souffrir : le croire serait Lui faire injure. Il n'a jamais cherché la croix. Il a seulement voulu être fidèle à ce qu'll portait au plus profond de Lui : la conviction tranquille et exigeante que la vocation foncière de l'homme, c'est d'être frère et d'être fils. Il a cherché à vivre ancré dans la présence au Père et à aimer les hommes et les femmes que la vie Lui faisait rencontrer. La croix n'a pas été une construction sortie de sa menuiserie, pas plus qu'une volonté du Père qui aurait eu besoin de sang pour racheter l'humanité. C'est seulement Sa cohérence qui L'a conduit à se faire arrêter, juger et condamner à mort. Sa Passion - appauvrissement ultime — n'a été que la conséquence de Sa fidélité ». (P. 102… 104)
Ce qui me touche profondément dans ce récit AUTREMENT, DIEU, c’est le retour permanent à la personne de Jésus. Il n’y a pas d’autre chemin à suivre que celui de l’Évangile. Sans cesse revenir à la Bonne Nouvelle de Jésus, le Christ.
« J'ai appris de Jésus, à ne plus croire que Dieu serait au-dessus de nous, mais qu'il habite dans l'intime de nous-mêmes. Discret et silencieux. C'est son esprit qui inspire d'aimer, de créer et d’oser. Son silence ouvre le possible et rend l'homme responsable. » (p. 54)
À le contempler, on comprend que ne sont vraiment humains que ceux qui, comme lui, se savent pauvres dans leur cœur ; que ceux qui, comme lui, consentent à la petitesse de leur terre, à l'ordinaire, des jours ; que ceux qui, comme lui, osent laisser couler leurs larmes ; que ceux qui, comme lui, préfèrent la douceur à la violence ; que ceux qui, comme Lui, risquent leur vie pour la justice ; que ceux qui, comme lui, savent pardonner ; que ceux qui, comme lui, gardent leur cœur pur ; que ceux qui, comme lui, chercher la paix ; que ceux qui, comme lui, son prêts à endurer l'insulte et le mépris pour demeurer fidèles. (p. 58)
Il me reste à lire maintenant, AUTREMENT l’ÉVANGILE.
J’invite à écouter ce que dit Raphaël Buyse