Miséricorde et soucis d'autrui

Publié le par Michel Durand

« Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux »Luc, 6,36

 

Voilà effectivement plusieurs jours que ma méditation est prise par cette réalité de l'amour du prochain, de l'attention à ses besoins.

« Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c'est la loi et les prophètes » (Matthieu 7,12).

« Frères, s'il arrive à quelqu'un d'être pris en faute, c'est à vous, les spirituels, de le redresser dans un esprit de douceur ; prends garde à toi : ne peux-tu pas être tenté, toi aussi ? Portez les fardeaux, les uns des autres ; accomplissez ainsi la loi du Christ » (Galates 6,1-2).

Ce verset de la lettre de Paul aux Galates m'incite à penser que  dans l'Église, malgré des principes nettement déterminés, il ne peut y avoir aucune intransigeance, ni en morale sexuelle, ni en morale politique. L'Église dans sa pratique se montrerait plutôt intransigeante vis-à-vis de toutes les questions qui concernent le domaine privé, morale sexuelle, familiale et laxiste pour les affaires publiques, morale sociale, économique et politique.

« C'est un devoir pour nous, les forts de porter l'infirmité des faibles et de ne pas chercher ce qui nous plait. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain en vue du bien, pour édifier » (Romains 15,1-2).

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jean 13,34-35).

« Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n'a d'amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu'il aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur reste dans l'ignorance de ce que fait son maître ; je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu auprès de mon Père, je vous l'ai fait connaître.        

Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure : si bien que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera. Ce que je vous commande c'est de vous aimer les uns les autres » (Jean 15,12-17).

L'amour commande la miséricorde et s'écarte d'une attitude intransigeante. En toute circonstance ne devons-nous pas nous demander : « qu'as-tu fait de ton frère ? »

J'aime beaucoup ce texte d'Isaac de l'étoile :

« Pourquoi sommes-nous si peu soucieux de chercher des occasions de salut les uns pour les autres, de façon à nous secourir davantage entre nous, là où nous voyons que ce serait plus nécessaire, et à porter mutuellement, en frères, nos fardeaux ? L'Apôtre nous y exhorte lorsqu'il dit : Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi loi du Christ. Et ailleurs : Supportez-vous les uns les autres avec amour. C'est bien la loi même du Christ.

Lorsqu'en mon frère je perçois quelque chose d'incorrigible, par suite de difficultés ou d'infirmités physiques ou morales, pourquoi ne pas le supporter avec patience, pourquoi ne pas l'en consoler de tout cœur, selon la parole de l'Écriture : leurs enfants seront portés sur les bras et consolés sur les genoux. Serait-ce qu'elle me manque, cette charité qui supporte tout, qui est patiente pour soutenir, indulgente pour aimer ? Telle est en tout cas la loi du Christ. Dans sa passion, il a vraiment porté nos souffrances et, dans sa miséricorde, il s'est chargé de nos douleurs, aimant ceux qu'il portait, portant ceux qu'il aimait. Celui qui, au contraire, se montre agressif envers son frère en difficulté, celui qui tend un piège à sa faiblesse, quelle qu'elle soit, se soumet à la loi du diable et l'accomplit. Soyons donc mutuellement compatissants et pleins d'amour fraternel, supportons les faiblesses et poursuivons les vices.

...

Tout genre de vie qui permet de s'adonner plus sincèrement à l'amour de Dieu et, pour lui, à l'amour du prochain - quels que soient l'habit ou les observances -, est aussi plus agréable à Dieu. La charité : c'est pour elle que tout doit se faire ou ne pas se faire, changer ou ne pas changer. La charité : c'est le principe par lequel il convient que tout soit dirigé. II n'y a aucune faute dans ce qui, en toute vérité, se fait pour elle et selon son esprit. Daigne nous l'accorder celui à qui sans elle nous ne pouvons plaire et sans qui nous ne pouvons rien, lui qui vit et règne, car il est Dieu, pour les siècles sans fin. Amen.


Publié dans évangile

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