Attention ! Solitude.
Comment se fait-il donc que l'homme se soit rendu parfois aussi ennemi ou tout du moins autant adversaire de l'homme, dans notre monde, dans notre société - y compris ici, en France, j'insiste bien : en France... Mon pauvre Jean-Marie, tu te fais là bien des idées : Il y a une certaine solidarité en France, un nombre incalculable d'associations, et puis on ne laisse personne mourir de faim, etc. (- ça rassure...)
- Et de solitude ? on ne meurt pas ?!
- Et de désespoir ? on ne meurt pas ?!
- Et d'indifférence caractérisée ? on ne meurt pas ?!
- Et de condescendance vaguement teintée d'un paternalisme qui n'en n'a plus même ni le goût ni l'odeur ?! on ne meurt pas ?!
Si. On en meurt.
Mais la personne qui en meurt ne sait parfois même pas qu'elle meurt de ça... Elle s'est sentie si souvent « exclue », - mot-valise un peu fourre-tout, « coupable » également (mais coupable de quoi ?!)... Et elle ne sait même plus pourquoi il lui semble si difficile et même insupportable de vivre... alors, elle « meurt », psychiquement, intellectuellement, spirituellement, affectivement ; en vrai parfois !
Je dis souvent autour de moi : quand on n'est pas en mesure de voir certaines souffrances qui nous entourent (d'encaisser le choc) - eh bien ok, pas de problème (si je puis dire), il faut se sauver soi même, parer au plus pressé, sauver sa propre peau en se protégeant au mieux.
Mais quand on est en mesure de voir et de comprendre que nous vivons dans un monde injuste, violent, dont l'injustice et la violence sont diffuses, cachées (pas toujours !), à peine murmurées parfois, mais extrêmement « actives » finalement, ici en France (et bien ailleurs également) ; et quand nous ne faisons rien pour la dénoncer et la combattre, cette injustice, et cette violence qui en découle, eh bien nous sommes responsables de cet état de fait, coresponsable, nous nous montrons approbateurs et collaborateurs avec ce climat d'injustice et de violence qui ne montre pas toujours son nom, son nez, mais qui frappe, qui fait mal, et qui tue parfois.
On pense assez souvent et légitimement à demander des comptes à la personne exclue, à la personne pauvre, sur ses démarches, sur ses projets, sur ses initiatives.
- Pense-t-on tout aussi souvent à demander des comptes aux élus politiques, aux décideurs, aux responsables d'associations ? (Sur leurs démarches, leurs projets, leurs initiatives) ; et surtout et finalement, oui : les met-on en fin de compte sur le même plan (humainement parlant), que nous, nous les pauvres, les exclus, pour tenter de trouver ensemble, je dis bien ensemble, mais vraiment ensemble, des raisons de vivre les uns avec les autres sans fossé imposé ni souhaité ? En sachant que les enjeux ne seront pas les mêmes pour les uns et pour les autres (tout du moins dans un premier temps ?)... Ce sont des questions, mais je pense que de simples questions ne seront peut-être plus à même de combler une colère certaine et grandissante ainsi qu'une immense soif d'un avenir meilleur !
Attention -
Jean-Marie Delthil. 21 juillet.