Les modernes contre les anciens. Nouvelle bataille d'Hernani ?

Publié le par Michel Durand

Il me vient ce matin une question : à l’intérieur de l’Eglise le conflit inter générationnel est-il inéluctable ? Est-ce inévitable que les nouvelles générations s’opposent aux anciennes ?
Il me semble que le problème se pose aujourd’hui plus qu’avant. Je n’ai pas en effet, l’impression que pendant mes premières années de vie active il y eut autant de différence que maintenant. Mais ceci n’est peut-être qu’illusion, mauvaise perception de mon propre passé. À des amis j’ai demandé si les difficultés de dialogue ou de travail avec les anciens, se reproduisaient, selon eux, tous les 25 ou 30 ans ; on m’a répondu que la situation actuelle relevait d’un problème beaucoup plus profond. Il semblerait que les difficultés que les chrétiens des générations 68 rencontrent désormais, les chrétiens qui émanent entre autres des mouvements d’action catholique sont plus qu’une nouvelle bataille d’Hernani. En 1830, les anciens et les modernes ne s’opposent, ou ne s’accordent, à Victor Hugo que sur la forme. Ce que nous constatons aujourd’hui concerne le fond. Les diverses conceptions relèvent non d’une mise en scène différente (parlons de nouvelle pédagogie, nouvelle évangélisation), mais d’une autre théologie.
Il suffit en fait d’observer les divers lieux de formation. Si les jeunes ne souhaitent pas se glisser dans les chemins tracés par les anciens ce n’est pas seulement parce que les âges sont différents, c’est avant tout parce que les théologies enseignées à la base sont autres. J’ai plusieurs témoignages de laïcs à ce propos, dont une lettre récemment reçue d’une personne ayant reçue une formation qui pousse à l’esprit critique. Si celle-ci me le permet, je publierai volontiers sa lettre.
Quel courant théologique reçoit aujourd’hui le plus de suffrages ? Quels sont les plus en vus ? Je dirai : les Jésuites. Mais, suis-je objectif, ayant été moi-même leur élève à l’université Grégorienne dans les années 60 ?
Dimanche soir, jour de Pâques, j’ai regardé une émission sur la formation de séminaristes à Rome. La plupart du reportage se passait, si je ne me trompe, dans des universités religieuses tels l’Opus Dei, les Légionnaires du Christ, l’Angelicum (Dominicains). Une toute petite part fut donnée à la vénérable université pontificale des jésuites, la Grégorienne, où l’on a écouté un étudiant malgache de la Société de Jésus. Pour alimenter ce débat, il me faudrait avoir des informations sur les séminaires de France : quelle théologie y est privilégiée ?
Certains pensent que les jeunes générations ont un trop-plein de dynamisme et que grâce à lui, il n’y a pas de problème. « Une génération se lève, elle a un punch incroyable ». Et l’on évoque que cette nouvelle vitalité va permettre de sortir des cadres et des structures anciennes qui étaient en perte de vitalité.
On pense donc que dans l’Église il n’y aura pas de problème parce des jeunes arrivent. En réalité, ces jeunes ne sont pas, malgré tout, assez nombreux. Ils ne peuvent répondre à toutes attentes, surtout s’ils tentent d’y répondre avec une théologie étrangère à ce qui se vit communément. Autrement, dit, il ne s’agit pas seulement de « relever » des anciens, il est également et surtout question de contenu théologique en adéquation avec une culture XXIe siècle.

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C
                                            Modernité  et   Foi<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />                 Jean-Claude Guillebaud, chroniqueur dans la revue : La Vie,  s’exprime ainsi :<br /> <br />  <br /> <br />             « Je ne récite le Credo que du bout des lèvres. J’ai du mal à articuler certaines phrases dont je ne comprends pas vraiment le sens : Ressuscité d’entre les morts ou Notre Père qui êtes aux cieux. Qu’est-ce que cela veut dire les cieux ? Si le texte de l’Evangile reste lumineux, la phraséologie de nos messes me reste opaque. La célébration de l’office dans la langue de tous les jours n’a fait que rendre plus explicite encore cette perplexité. Notre envie de comprendre n’est plus anesthésiée par la douce et indéchiffrable musique du latin…Devrais-je renoncer une fois pour toutes à me poser ces questions de sens ? La vraie foi est-elle à ce prix ? J’ai du mal à m’y résoudre. Je me sens trop fils des lumières, de la raison, de la modernité pour simplement répéter des formulations dont le sens m’échappe. Charles Péguy lui-même ne refusait-il pas de réciter certains passages du Credo dont le sens exact lui échappait ?...Comment se joindre à une prière commune sans adhérer explicitement à ce qu’elle dit ?...Est-il imaginable d’arriver à surmonter ces problèmes de forme, de syntaxe, d’intelligibilité ? A cette question, j’ai quelquefois l’impression de trouver la réponse. Ou presque. Je me dis que ces mêmes formules dont l’obscurité m’arrête sont sans doute porteuses d’un sens caché dont, sans le savoir, nous sommes les transmetteurs. Peut-être réclame-t-il que nous grattions la surface des mots, que nous enlevions une à une les concrétions sémantiques accumulées au cours des siècles. Si le message est vivant, alors il doit pouvoir être relu et déchiffré par les hommes et les femmes d’aujourd’hui avec les mots, la sensibilité et les connaissances de leur époque. C’est là, dans cette reconquête d’un langage intelligible, que se joue probablement l’avenir du christianisme. »<br /> <br />  <br /> <br />             Dans un passé déjà lointain, nous étions portés par tout un conditionnement socio culturel qui n’avait pas encore évacué le sens du sacré ni une certaine confiance, parfois très formelle, en un Dieu et une Eglise dont nous ne contestions pas encore les valeurs ni les représentants. L’éducation morale et religieuse qui nous était donnée par nos parents ou nos enseignants se trouvait conditionnée par le fait que peu de choses encore étaient remises en question. La conscience collective prenait donc appui sur un héritage judéo-chrétien qui se transmettait tout naturellement de générations en générations, en harmonie avec le cycle des saisons et l’organisation du monde autour des rites, du sol natal et de la famille. Il existait une sorte de religion sociologique fonctionnant comme un intégrateur des micro communautés ( quartiers, paroisses, mouvements d’action catholique, etc…) Cette situation avait pour effet soit de nous forger une vie spirituelle capable de nous donner un idéal et de faire face aux épreuves de la vie, soit de nous enfermer au contraire, dans une intériorisation de nos conflits pouvant déboucher plus tard sur le rejet pur et simple de cet héritage parfois lourd à porter.<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />          De nos jours certes et depuis Vatican II, on assiste à une sorte de révolution culturelle selon laquelle l’individu « libéré » doit recréer et reconstruire à chaque instant un sens à sa propre vie. La croyance religieuse tend à se transformer en levier critique contre l’évolution chaotique du monde actuel qui est conditionné par une accélération toujours plus grande des progrès de la science. Cet homme contemporain des nanotechnologies, a simplement besoin de comprendre avant de croire. Effectivement ne sommes-nous pas un peu en panne de dialectique ?<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />          Marcel Gauchet, à propos des monothéismes, parle du christianisme comme étant, je le cite : « la religion de la sortie de la religion ». Le philosophe évoque le fait de l’incarnation qui constitue le pivot de la métaphysique chrétienne. Dieu ne parle pas par sa propre bouche et ne dicte pas sa loi. Il envoie son Fils, un homme qui est en même temps dieu. Cela implique que le domaine humain a son originalité irréductible et ainsi qu’il existe une séparation de l’ici-bas, autonome par rapport à l’au-delà. Dans ces conditions, la religion n’a plus de fonction politique ni de fonction éducative déterminante pour le futur d’un être humain. L’expérience religieuse ne se produit pas nécessairement dans l’observance volontaire et régulière de pratiques rigides bien que l’engagement demeure une vertu fondamentale. Tout homme possède une histoire qui est faite de progrès et aussi d’échecs, voire de rejets des institutions en place et de tragédies les plus diverses. Cette expérience pourra avoir lieu, à un moment inattendu, comme une lumière qui vient brusquement donner un sens à l’obscur. On sort effectivement de la religion lorsque c’est Dieu qui vient habiter en nous, à l’endroit même où nous nous étions perdu.  <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />          Reprenant ce terme d’autonomie cité plus haut, j’en déduis que la science est elle-même autonome, c'est-à-dire indépendante de toute référence théologique qui voudrait par exemple affirmer que la grâce divine s’inscrit dans une organisation holistique du Monde, ou bien que la matière est douée d’une conscience de nature universelle. Je fus durant très longtemps passionné de science, depuis l’esthétique des mathématiques jusqu’à l’extraordinaire portée scientifique des équations de Maxwell. Je fus également passionné de pédagogie et désireux de transmettre aux autres des connaissances diverses. Mes études favorites à l’université portaient sur la « mécanique rationnelle » ; est-ce la raison pour laquelle mon grand plaisir consiste à forger des techniques intellectuelles d’organisation du monde ?  Cependant les hommes ont la propension détestable de juger leurs semblables d’après ce qui se voit. C’est oublier qu’au-delà des apparences, tout être possède une complexité, une structure intime qui transcende le visible et qui ne se raconte pas. La connaissance scientifique permet de découvrir ce qu’il y a de merveilleux dans la Création. Ecrire les pages d’un essai me suggère parfois l’idée que je suis en train de modeler mentalement une icône. Mais avant de ressentir cette intuition de bonheur, il faut avoir connu un jour ou l’autre la détresse et l’apaisement, la souffrance et la guérison…et un peu la connaissance de ce qui fait sens alors que beaucoup d’autres n’y décèlent que déchéance de l’humain.<br />  <br /> <br />             <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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M
Monsieur, Il semble que je ne puisse  intervenir sur votre rédaction ce qui est une bonne garantie de respect des commentaires. Par courriel, vous apportez quelques précisions pour comprendre votre intervention que je tiens à reprendre ici. Le texte de J-C Guillebaud se termine avec ... l'avenir du christianisme". Vient ensuite votre propre commentaire : "dans un passé lointain..."Je partage votre analyse sur le changement rapide que nous connaissons vis-à-vis de la perception du religieux. Un exemple. Dans les années 50, la prière pour la pluie ou le soleil (les rogations) se pratiquait sans trop de problèmes. En 70, on devenait nettement plus critique. Cette forme religieuse serait-elle possible aujourd'hui sans quelle soit, au nom de la culture, critiquable ? Je ne le pense pas. La force de Vatican II est de nous inciter à un regard non craintif devant l'autonomie des sciences. Celles-ci ouvrent depuis peu des champs complètement inconnus et très inquiétants. Les recherches en biologie demandent de nouvelles positions éthiques et ce n'est pas en reproduisant les anciennes croyances que l'on trouvera satisfaction. Il nous faut accepter la question de la possibilité pour l'homme de créer la vie, même si la foi en un unique Créateur affirme que seul Dieu est Créateur et tenir en cette foi. Je ne partage pas votre point de vue quand vous dites que "Dieu ne parle pas par sa propre bouche". En effet, quand l'homme Jésus parle, c'est Dieu qui s'exprime ; certes, en une langue limitée par la petite ethnie galiléenne. Mais c'est quand même bien Parole de l'Eternel. Il me faudrait, ici, parler longuement du mystère de l'incarnation  où se joue à fond l'expérience religieuse chrétienne. Cette réserve émise, je rejoins votre pensée en affirmant que le tout du religieux n'est pas l'observation de pratiques rituelles, morales, observances institutionnelles qui relèvent souvent d'une tradition relative à seulement quelques siècles. Pour rejoindre la fondamentale tradition du Christ, il faut régulièrement pratiquer une sortie du religieux culturellement marqué par une époque. Certains protestants affirment du reste que le christianisme n'est pas une religion mais une vie, une mise à la suite du Christ. Je partage cet avis ; ce qui me met en marge des philosophes athés qui placent le christianisme dans une sortie athée du religieux. L'athéisme n'a pas sa source dans le christianisme (Ernst Bloch) car la mise à la suite du Ressuscité ouvre sur une expérience mystique qui rencontre Dieu au-delà de formes religieuses pourtant utiles à une vie en société. L'intelligence et l'intuition humaine sont telles que, allant au bout d'elles mêmes, elles perçoivent par des voies différentes l'insaisissable Amour absolu. Que tout est dit bien rapidement sans les prudences d'usage ! C'est ce que je crois : ému par la beauté, l'homme, sincère, découvre en lui-même une vérité qui ne peut s'opposer à ce que Dieu dit de l'homme dans la Révélation.
C
                                            Modernité  et   Foi<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />                 Jean-Claude Guillebaud, chroniqueur dans la revue : La Vie,  s’exprime ainsi :<br /> <br />  <br /> <br />             « Je ne récite le Credo que du bout des lèvres. J’ai du mal à articuler certaines phrases dont je ne comprends pas vraiment le sens : Ressuscité d’entre les morts ou Notre Père qui êtes aux cieux. Qu’est-ce que cela veut dire les cieux ? Si le texte de l’Evangile reste lumineux, la phraséologie de nos messes me reste opaque. La célébration de l’office dans la langue de tous les jours n’a fait que rendre plus explicite encore cette perplexité. Notre envie de comprendre n’est plus anesthésiée par la douce et indéchiffrable musique du latin…Devrais-je renoncer une fois pour toutes à me poser ces questions de sens ? La vraie foi est-elle à ce prix ? J’ai du mal à m’y résoudre. Je me sens trop fils des lumières, de la raison, de la modernité pour simplement répéter des formulations dont le sens m’échappe. Charles Péguy lui-même ne refusait-il pas de réciter certains passages du Credo dont le sens exact lui échappait ?...Comment se joindre à une prière commune sans adhérer explicitement à ce qu’elle dit ?...Est-il imaginable d’arriver à surmonter ces problèmes de forme, de syntaxe, d’intelligibilité ? A cette question, j’ai quelquefois l’impression de trouver la réponse. Ou presque. Je me dis que ces mêmes formules dont l’obscurité m’arrête sont sans doute porteuses d’un sens caché dont, sans le savoir, nous sommes les transmetteurs. Peut-être réclame-t-il que nous grattions la surface des mots, que nous enlevions une à une les concrétions sémantiques accumulées au cours des siècles. Si le message est vivant, alors il doit pouvoir être relu et déchiffré par les hommes et les femmes d’aujourd’hui avec les mots, la sensibilité et les connaissances de leur époque. C’est là, dans cette reconquête d’un langage intelligible, que se joue probablement l’avenir du christianisme. »<br /> <br />  <br /> <br />             Dans un passé déjà lointain, nous étions portés par tout un conditionnement socio culturel qui n’avait pas encore évacué le sens du sacré ni une certaine confiance, parfois très formelle, en un Dieu et une Eglise dont nous ne contestions pas encore les valeurs ni les représentants. L’éducation morale et religieuse qui nous était donnée par nos parents ou nos enseignants se trouvait conditionnée par le fait que peu de choses encore étaient remises en question. La conscience collective prenait donc appui sur un héritage judéo-chrétien qui se transmettait tout naturellement de générations en générations, en harmonie avec le cycle des saisons et l’organisation du monde autour des rites, du sol natal et de la famille. Il existait une sorte de religion sociologique fonctionnant comme un intégrateur des micro communautés ( quartiers, paroisses, mouvements d’action catholique, etc…) Cette situation avait pour effet soit de nous forger une vie spirituelle capable de nous donner un idéal et de faire face aux épreuves de la vie, soit de nous enfermer au contraire, dans une intériorisation de nos conflits pouvant déboucher plus tard sur le rejet pur et simple de cet héritage parfois lourd à porter.<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />          De nos jours certes et depuis Vatican II, on assiste à une sorte de révolution culturelle selon laquelle l’individu « libéré » doit recréer et reconstruire à chaque instant un sens à sa propre vie. La croyance religieuse tend à se transformer en levier critique contre l’évolution chaotique du monde actuel qui est conditionné par une accélération toujours plus grande des progrès de la science. Cet homme contemporain des nanotechnologies, a simplement besoin de comprendre avant de croire. Effectivement ne sommes-nous pas un peu en panne de dialectique ?<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />          Marcel Gauchet, à propos des monothéismes, parle du christianisme comme étant, je le cite : « la religion de la sortie de la religion ». Le philosophe évoque le fait de l’incarnation qui constitue le pivot de la métaphysique chrétienne. Dieu ne parle pas par sa propre bouche et ne dicte pas sa loi. Il envoie son Fils, un homme qui est en même temps dieu. Cela implique que le domaine humain a son originalité irréductible et ainsi qu’il existe une séparation de l’ici-bas, autonome par rapport à l’au-delà. Dans ces conditions, la religion n’a plus de fonction politique ni de fonction éducative déterminante pour le futur d’un être humain. L’expérience religieuse ne se produit pas nécessairement dans l’observance volontaire et régulière de pratiques rigides bien que l’engagement demeure une vertu fondamentale. Tout homme possède une histoire qui est faite de progrès et aussi d’échecs, voire de rejets des institutions en place et de tragédies les plus diverses. Cette expérience pourra avoir lieu, à un moment inattendu, comme une lumière qui vient brusquement donner un sens à l’obscur. On sort effectivement de la religion lorsque c’est Dieu qui vient habiter en nous, à l’endroit même où nous nous étions perdu.  <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br />          Reprenant ce terme d’autonomie cité plus haut, j’en déduis que la science est elle-même autonome, c'est-à-dire indépendante de toute référence théologique qui voudrait par exemple affirmer que la grâce divine s’inscrit dans une organisation holistique du Monde, ou bien que la matière est douée d’une conscience de nature universelle. Je fus durant très longtemps passionné de science, depuis l’esthétique des mathématiques jusqu’à l’extraordinaire portée scientifique des équations de Maxwell. Je fus également passionné de pédagogie et désireux de transmettre aux autres des connaissances diverses. Mes études favorites à l’université portaient sur la « mécanique rationnelle » ; est-ce la raison pour laquelle mon grand plaisir consiste à forger des techniques intellectuelles d’organisation du monde ?  Cependant les hommes ont la propension détestable de juger leurs semblables d’après ce qui se voit. C’est oublier qu’au-delà des apparences, tout être possède une complexité, une structure intime qui transcende le visible et qui ne se raconte pas. La connaissance scientifique permet de découvrir ce qu’il y a de merveilleux dans la Création. Ecrire les pages d’un essai me suggère parfois l’idée que je suis en train de modeler mentalement une icône. Mais avant de ressentir cette intuition de bonheur, il faut avoir connu un jour ou l’autre la détresse et l’apaisement, la souffrance et la guérison…et un peu la connaissance de ce qui fait sens alors que beaucoup d’autres n’y décèlent que déchéance de l’humain.<br />  <br /> <br />             <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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S
Salut,<br /> Si les plus âgés semblent plus progressistes, c'est justement^parce qu'ils ont acquis ce "fil rouge" historique, cette  culture chrétienn qui leur permet d'avoir une critique constructive. Les plus jeunes, quant à eux, étant à la recherche de nouveaux repères; ont besoin "d'ordre juste" (...) et ne sont pas, encore, en capacité de pouvoir être acteur de la critique et restent dans une "rigidité" de leur nouvelle croyance. Aux anciens aussi de tendre la main pour leur amener ce regard sur l'Eglise
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S
Bonjour<br /> <br /> Conflit des générations dans l'église ? Aujourd'hui, il existe, mais il me semble que ce sont les plus agés qui sont plus progressistes et plus rentre-dedans; alors que les plus jeunes sont souvent plus rigides, plus ancrés dans le ritualisme.<br /> Cela va à l'encontre de l'image moderne comme quoi les jeunes doivent "bousculer" les vieux toujours considérer comme réac.<br /> Moi, dans des assemblées d'église, je suis souvent pas très rassurér par les jeunes.<br /> Cela ne vaut pas pour tout le monde, évidemment !
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M
Il est vrai que dans l’exemple d’Hernani ce sont les jeunes qui poussent les anciens à aller vers du neuf. Aujourd’hui, certains jeunes empêchent les anciens d’avoir l’audace d’un renouvellement. Ces jeunes inviteraient plutôt à retrouver ce qui date d’avant les années 60.
S
Bonjour,<br /> Il faudrait aussi, peut-être, orienter l'interrogation comparative sur l'entrée en église des anciennes générations et l'entrée en église des nouvelles générations. Il me semble que les facteurs historiques, familiaux et culturels (les héritages divers pour faire vite) influençaient de façon majeure l'entrée en église des anciennes générations. De nous jours, cette entrée est sans doute plus influencée par la recherche de repère, la crise sociétale et identitaire (l'environnement social pour faire vite). Si évidemment il ne faut pas tomber dans ces simplismes réducteurs, on peut en déduire que l'Eglise n'accueille pas obligatoirement des jeunes avec un héritage judéo-chrétien ancré mais des jeunes méfiants, voire inquiets, face à une société de plus en plus matérielle et impitoyable, avec l'espoir de trouver des réponses dans cette entrée. D'où parfois l'incompréhension, voire le refus, du dogme chrétien, et un attrait à mélanger des croyances avec le risque du brouillage du message. Donc, si l'Eglise doit évidemment adapter son message aux réalités du 21ème siècle, elle ne doit pas céder au "jeunisme". Le risque du "perdant-perdant" serait trop important.
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