le style d'un blogue non débridé
Suite à une conversation à propos du blogue « En manque d’Église », j’ai envie de préciser quelques points que j’ai peut-être déjà eu l’occasion de noter. Le choix de mon style de blogue tente d’associer parole personnelle et parole objectivée.
Engagement personnel
Hier, la personne qui me parlait, une amie, me signalait son accord avec mes textes. Elle m’expliquait que son engagement dans l’Église, engagement qui ne date pas d’aujourd’hui, s’est toujours accompagné d’une réelle liberté face aux « obligations » de l’Institution. Ce ne sont pas exactement ses mots, mais je ne pense pas trahir sa pensée. Si tel était le cas, toute liberté existe pour apporter dans un commentaire les corrections nécessaires.
Non que cette personne ne prenne des « devoirs chrétiens » que ce qui lui plait, mais elle se fait un devoir de réfléchir afin de voir l’opportunité de ce qui est annoncé comme « obligation » en tenant compte de la propre parole du Christ. Autrement dit, et encore une fois, je traduis sa pensée prenant le risque de la trahir, toute parole hiérarchique n’est pas parole d’Évangile.
Ainsi, en ce qui me concerne, à la suite d’une homélie, j’invite souvent les fidèles auditeurs à prendre une distance par rapport à mes propres paroles afin de rappeler que ce qui compte avant tout, c’est ce que Dieu, par le Christ, veut nous dire ou nous inviter à faire et non le commentaire que le prêtre est convié à proposer. Le contenu de l’homélie peut être nul, jamais celui de l’Évangile.
Blogue construit
Viennent ensuite dans la conversation des questions pour savoir comment sont écrits les textes du blogue.
J’emploie la première personne. Le « je » est de rigueur dans ce genre littéraire qui se rapproche du journal. Pourtant, ce que j’écris et assume à la première personne du singulier ne relève pas d’un journal intime où j’épancherai mes états d’âme. Si je suis l’actualité –c’est elle qui me pousse à la réflexion- jamais je ne ma laisse aller à l’écriture spontanée. Du reste, je crois que je n’en suis pas capable. Écrire pour simplement écrire par plaisir de dire des choses ne me semble pas assez motivant. Je ne peux écrire et durer dans l’écriture que si un sens, de texte en texte, différent les uns des autres, se dégage.
Donc, le « je », en soi intime, ne dois pas laisser penser que je me défoule dans l’écriture, alignant des mots en les prenants tels qu’ils se présentent. Je m’efforce de soigner ma rédaction non par esthétisme, là encore je me sens incapable de gestes purement littéraires, mais par désir de communication. Le texte est réfléchi, non spontané. Les idées avancées contrôlées. Les points d’histoire, notamment les dates, vérifiées. Un véritable labeur accompagne chaque rédaction et je fais l’expérience que le blogue, comme m’avait prévenu un professionnel en la matière, est véritablement mangeur de temps. Il me parlait du « blogue chronophage ».
Anti blogue ?
Cela dit, exposer ma pensée, en démontrer le plus sérieusement et le plus objectivement possible les racines, est source de joie. Tout tenter pour se rapprocher de la Vérité n’appartient-il pas aux « obligations » banales du chrétien chercheur, parmi d’autres, de sens ? Lutter contre les formules toutes prêtes, mille fois répéter, décaper les pensées personnelles répond à un appel profond que je ressens et qui me réjouit.
D’autres amis m’ont interrogé sur ce manque de spontanéité. Un blogue ne peut être trop sérieux. Il faut se lâcher, répondre sans trop réfléchir. « Quand les phrases manquent de corrections grammaticales, on a le sentiment de la vie au quotidien, celle qui s’exprime dans la rue, entre deux portes. S’enfermer dans son bureau pour travailler ses phrases enlève du dynamisme ». Est-ce cette retenue qui empêche les blogueurs de s’exprimer facilement, notamment dans les réponses possibles via les commentaires ? Possible. Mais je ne sais pas faire autrement. Le « je » n’est pas enchaîné aux libres propos non contrôlés. Enfin, telle est la voie que je pense suivre.
A suivre
Un autre jour, je développerai l’idée de ce blogue avec le cadre du débat démocratique construit. En, effet, actuellement, une vérité ne peut s’énoncer que dans le contexte d’un dialogue où chacun doit pouvoir dire son mot, quel qu’il soit pourvu qu’il soit raisonnable. Je trouve inhumains les courageux blogueurs anonymes qui s’insultent sans ménagement.
Engagement personnel
Hier, la personne qui me parlait, une amie, me signalait son accord avec mes textes. Elle m’expliquait que son engagement dans l’Église, engagement qui ne date pas d’aujourd’hui, s’est toujours accompagné d’une réelle liberté face aux « obligations » de l’Institution. Ce ne sont pas exactement ses mots, mais je ne pense pas trahir sa pensée. Si tel était le cas, toute liberté existe pour apporter dans un commentaire les corrections nécessaires.
Non que cette personne ne prenne des « devoirs chrétiens » que ce qui lui plait, mais elle se fait un devoir de réfléchir afin de voir l’opportunité de ce qui est annoncé comme « obligation » en tenant compte de la propre parole du Christ. Autrement dit, et encore une fois, je traduis sa pensée prenant le risque de la trahir, toute parole hiérarchique n’est pas parole d’Évangile.
Ainsi, en ce qui me concerne, à la suite d’une homélie, j’invite souvent les fidèles auditeurs à prendre une distance par rapport à mes propres paroles afin de rappeler que ce qui compte avant tout, c’est ce que Dieu, par le Christ, veut nous dire ou nous inviter à faire et non le commentaire que le prêtre est convié à proposer. Le contenu de l’homélie peut être nul, jamais celui de l’Évangile.
Blogue construit
Viennent ensuite dans la conversation des questions pour savoir comment sont écrits les textes du blogue.
J’emploie la première personne. Le « je » est de rigueur dans ce genre littéraire qui se rapproche du journal. Pourtant, ce que j’écris et assume à la première personne du singulier ne relève pas d’un journal intime où j’épancherai mes états d’âme. Si je suis l’actualité –c’est elle qui me pousse à la réflexion- jamais je ne ma laisse aller à l’écriture spontanée. Du reste, je crois que je n’en suis pas capable. Écrire pour simplement écrire par plaisir de dire des choses ne me semble pas assez motivant. Je ne peux écrire et durer dans l’écriture que si un sens, de texte en texte, différent les uns des autres, se dégage.
Donc, le « je », en soi intime, ne dois pas laisser penser que je me défoule dans l’écriture, alignant des mots en les prenants tels qu’ils se présentent. Je m’efforce de soigner ma rédaction non par esthétisme, là encore je me sens incapable de gestes purement littéraires, mais par désir de communication. Le texte est réfléchi, non spontané. Les idées avancées contrôlées. Les points d’histoire, notamment les dates, vérifiées. Un véritable labeur accompagne chaque rédaction et je fais l’expérience que le blogue, comme m’avait prévenu un professionnel en la matière, est véritablement mangeur de temps. Il me parlait du « blogue chronophage ».
Anti blogue ?
Cela dit, exposer ma pensée, en démontrer le plus sérieusement et le plus objectivement possible les racines, est source de joie. Tout tenter pour se rapprocher de la Vérité n’appartient-il pas aux « obligations » banales du chrétien chercheur, parmi d’autres, de sens ? Lutter contre les formules toutes prêtes, mille fois répéter, décaper les pensées personnelles répond à un appel profond que je ressens et qui me réjouit.
D’autres amis m’ont interrogé sur ce manque de spontanéité. Un blogue ne peut être trop sérieux. Il faut se lâcher, répondre sans trop réfléchir. « Quand les phrases manquent de corrections grammaticales, on a le sentiment de la vie au quotidien, celle qui s’exprime dans la rue, entre deux portes. S’enfermer dans son bureau pour travailler ses phrases enlève du dynamisme ». Est-ce cette retenue qui empêche les blogueurs de s’exprimer facilement, notamment dans les réponses possibles via les commentaires ? Possible. Mais je ne sais pas faire autrement. Le « je » n’est pas enchaîné aux libres propos non contrôlés. Enfin, telle est la voie que je pense suivre.
A suivre
Un autre jour, je développerai l’idée de ce blogue avec le cadre du débat démocratique construit. En, effet, actuellement, une vérité ne peut s’énoncer que dans le contexte d’un dialogue où chacun doit pouvoir dire son mot, quel qu’il soit pourvu qu’il soit raisonnable. Je trouve inhumains les courageux blogueurs anonymes qui s’insultent sans ménagement.