Homélie du 10 octobre 2010

Publié le par Michel Durand

Aujourd'hui, je place ici le texte de l'homélie de ce jour, car, sans comprendre pourquoi, je n'arrive pas à accéder au site de la paroisse Saint-Polycarpe.

 

Jésus et le lépreux samaritain

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Après l'homélie, à l'orgue : Jean-Philippe Dubor


Lecture du second livre des Rois : 5. 14 à 17 : « Il n’y a pas d’autre Dieu sur toute la terre, que celui  d’Israël. »

  Psaume 97 : « Acclamez le Seigneur, Terre entière! »

Lecture de la seconde lettre à Timothée : 2. 8 à 13 : « Afin qu’ils obtiennent eux aussi le salut par Jésus-Christ, avec la gloire éternelle ».

Evangile selon saint Luc : 17. 11 à 19 : « Pour revenir rendre gloire à Dieu, il n’y a que cet étranger. »

 

Jésus fait route vers Jérusalem. Il passe de village en village. Il guérit. Il enseigne partout où cela est possible (Luc 13,22ss).

Il parle tantôt en un langage direct : à celui qui l’avait invité,  il dit : « quand tu donnes un festin, invite des pauvres » (14, 13), tantôt en paraboles : la pièce retrouvée (15,8), le fils retrouvé (15,13) : l’argent trompeur (16,9)… Paraboles qui enseignent sur le sens de la vie, le Royaume : parabole du riche et de Lazare (16,19).

Il invite ses disciples à se mettre à sa suite et précise l’importance de la miséricorde : « si ton frère vient à t’offenser, reprend-le ; et s’il se repend, pardonne-lui à chaque fois qu’il t’offense » (17,4).

Les apôtres comprennent tout cet enseignement. Mais ils témoignent de la difficulté à l’appliquer. Ils ne font pas assez confiance, leur foi n’est pas assez grande. Le travail qu’ils font est bien fait, utile, mais ils constatent que, sans le Seigneur Jésus, l’essentiel  n’est pas atteint. Le disciple demeure un serviteur quelconque, utile, mais non indispensable (17,10). Il faut la présence active du maître.

La marche vers Jérusalem continue.

Il semble qu’il faille rectifier l’évangile de Luc et dire : il passa à travers la Galilée et la Samarie, Jésus venant probablement du nord de la Palestine.

Juste avant d’entrer dans le village (on ne sait pas lequel), un groupe de dix lépreux s’approche de lui. Nous constatons dans cet événement que tous respectent la Loi ; ils se tiennent à distance. Jésus, ici, ne les touche pas. Il indique seulement qu’ils doivent aller se montrer aux prêtres lesquels constateront la guérison et pourront ainsi les réintégrer dans la communauté, à l’intérieur du village.

Un seul revient auprès de Jésus, l’étranger, non soumis à la loi. Libre, il reconnaît la gloire de Dieu dans l’acte de Jésus. La première lecture développe ce même dynamisme.


Pourquoi l’évangéliste, et l’Eglise à sa suite, insiste tant sur le fait qu’il s’agisse d’un étranger comme Naaman le Syrien ?

Je tente d’expliquer.

Dimanche dernier, je me trouvais en situation de développer l’importance du repos dans notre vie de chrétien.

Le repos (otium, loisir, positif) est une nécessité vitale, basique, universelle. Pour inciter à mettre un terme à une activité productrice de richesses matérielles, activité lucrative (le négoce, negotium = non loisir, négatif), je parlais de la joie, du plaisir d’abandonner l’acte financier pour entrer dans la louange gratuite. Une invitation à contempler la beauté et la bonté du monde et des personnes. Le bonheur de la convivialité où Dieu est présent. Le repos est un temps où se joue à fond l’acte de rendre grâce, de remercier, d’admirer. Une telle exaltation n’est pas possible dans la contrainte

Mon exposé suivait la présentation par un rabbin de l’interdit du travail le jour du Sabbat. Il énumérait les quelque 600 règles à suivre pour plaire à Dieu, les 39 travaux interdits le jour du sabbat. Le respect de la Loi ainsi présenté pesait sur mes épaules comme une chape plomb et je ne pu, pour garder un dialogue courtois avec le représentant du judaïsme, que maladroitement parler de Jésus libérant radicalement du poids de la Loi. Jésus n’est jamais tendre par rapport aux pharisiens legalolâtre. En fait, je me suis senti heureux d’appartenir à une Assemblée, l’Eglise, qui place le plaisir de la rencontre pour la louange avant l’obligation  du respect de préceptes. Quoique, l’Eglise catholique, très (trop) souvent se présente –est perçue- sous cet aspect d’imposition. C’est le lot des religions de se montrer, d’être vues sous les catégories du : il faut, il ne faut pas ; ç’est permis, c’est interdit.

Heureusement le Christ libère de cette attitude conventionnelle en plaçant en premier lieu, l’amour, la mission, le pardon.

L’étranger, homme libre de toutes contraintes vis-à-vis de la Thora, a su reconnaître en Jésus l’auteur de sa guérison. Il rebrousse chemin pour remercier l’unique auteur de son salut.

Il se prosterne devant lui : « relève-toi et va, ta foi t’a sauvé ».


Publié dans Eglise

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