Qui partage le gros gâteau ? Personne - alors, pourquoi produire plus...
Décidément, l’actualité me bouscule sans cesse à propos des bonnes raisons de parler de décroissance.
Alors que ce matin je repensais au discours de l’économiste Gilbert Blardone, je l’ai eu comme professeur en 1977 ou 79, je reçois l’article de Nicolas Blanc publié en septembre 2010 dans la revue Évangile et liberté.
Gilbert Blardone, Croissance des Jeunes Nations, était persuadé qu’avec le développement économique, tous les problèmes de pauvreté seraient résolus. « Il suffit, expliquait-il, d’augmenter la taille du gâteau, ainsi chacun aura plus de chance d’avoir sa part ». Je lui répondais que cette pensée était une illusion parce que jusqu’à maintenant, on ne constatait pas la volonté des riches au partage. Les riches augmentent leur réserve sous le nez des pauvres. Le développement ne se présente pas comme la solution adéquate et les incitations au partage des Églises semblent bien peu efficaces. Ne faudrait-il pas aborder la question en partant de l’art de vivre des habitants des pays anciennement colonisés ? Mes propos n’étaient, disait-on, pas recevables.
Cette même question est aujourd’hui reformulée avec l’objection de croissance. Je l’écrivais ici même hier. Et aujourd’hui voici que je lis sous la « plume » de Nicolas Blanc : « Les objecteurs de croissance ne sont pas des dissidents sans bases de réflexion, ils nous ouvrent un champ de pensée créatrice, évolutive. Non seulement parce qu’ils refusent de se laisser écraser par des doctrines économiques dépassées (par ce que la science nous a apporté) mais encore par souci d’une meilleure redistribution des ressources. Loin de refuser le progrès, la science, ils veulent réfléchir à l’impact de notre consommation pour qu’elle soit un outil et non un but en soi ». Il convient de lire l’ensemble de l’article et, dans cette ligne, interroger de nouveau les auteurs de « Oser un nouveau développement ».