Noël 2021 m’invite fortement à prendre conscience que sortir de l’économisme universel est l’unique chemin possible pour maintenant et demain

Publié le par Michel Durand

Bruno Gratas, nativité

Bruno Gratas, nativité

Source de la photo

Plus que jamais, je médite cette semaine de préparation à Noël sur l’importance de l’acte décroissant économiquement parlant. Autrement dit, ce Noël 2021 m’invite à reprendre les dossiers de Chrétiens et pic de pétrole (CPP). Il en reste quelques traces sur la toile. Voir ici.

« CPP est convaincu que le message du Christ est consubstantiel de cette recherche d’équilibre et que le bien vivre de tous, et particulièrement des plus pauvres, passe par cet harmonieux équilibre et donc par la sortie du productivisme et du consumérisme destructeurs. »

Sans aucun doute, c’est la rencontre du mardi 14 décembre au Prado de Lyon avec Joseph D’Halluin et Pierre Louis Choquet qui a ravivé le souvenir des travaux de CPP.

Je note que même l’extrême droite politique catholique ne fut pas indifférente aux recherches théologiques et spirituelles de CPP.

Mais, il y a plus sérieux avec Patrice de Plunkett.

À vous de continuer les recherches sur la toile.

 

 

Moins de biens pour plus de liens

Sobriété heureuse, vie simple non encombrée de multiples productions et consommations… les expressions sont nombreuses pour indiquer le chemin de nouveaux modes de vie. Elles effraient moins que le mot décroissance. Pourtant que faut-il pour maintenant ? Que nous sortions de la vision économiste qui fait de la croissance économique le perpétuel outil du bonheur. Paul Ariès s’exprima au tout début de CCP : « L’idée de base pourrait en être “Moins de biens, plus de liens”. Cela veut dire que, nécessairement, il va falloir apprendre à vivre avec beaucoup moins, à avoir un rapport différent aux objets, à privilégier le temps lent sur le temps rapide. Il y a une culture à réinventer. »

Toutes ces idées, Martin Kopp les présentent dans les deux enregistrements vidéos que je place en cette page. Il a terminé sa thèse en théologie en 2018.

Et j’en viens à ma méditation de ce Noël 2021.

 

Dieu qui entre dans notre humanité

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.

Philippiens 2,6-11

Dieu est rendu présent dans un bébé, un tout nouveau-né. Pourquoi agit-il ainsi ? Tout simplement pour nous parler de lui. Afin que les humains puissent entendre la pensée divine, il convient que Dieu devienne humain pour parler comme les humains et être entendu d'eux. Le Verbe s’est fait chair humaine pour donner à entendre Dieu.

Entendre la pensée divine, la sagesse créatrice

Pour percevoir l’esprit de Dieu, il importe que nous sortions de l’emprise de l’économisme mondial. C’est en ce domaine qu’intervient heureusement la décroissance. Décroître en produits consommables, en productions consuméristes pour croitre en sagesse. Sans sombrer dans la misère, décroitre en biens matériels, pour croître en grâce spirituelle, divine. Donc, changer totalement de mode de vie. Il est regrettable que la pandémie, au lieu de nous aider à réussir ce retournement, suscite toutes formes de retour en arrière : que vite revienne la vie d’avant !

Noël 2021, avec force, m’invite à prendre conscience que sortir de l’économisme universel (catholique) est l’unique chemin possible pour maintenant et demain. La pauvreté de l’enfant de Dieu me parle aujourd’hui de l’urgence d’avoir moins de biens pour obtenir plus de liens. La sobriété rend heureux par l’invitation au partage qu’elle engendre. Décroitre en matériel pour croitre en spirituel, en accueil d’autrui, en fraternité universelle. Devenir artisan de paix.

Le soir de Noël 1856, alors qu’Antoine Chevrier méditait devant la crèche, il reconnaît au plus profond de lui-même une « conversion ». Il est saisi par ces mots de l’Évangile de saint Jean. « Le Verbe fait chair est le principe de toutes choses, il est le fondement sur lequel tout doit reposer, la racine d’où nous devons tirer la sève qui doit nous donner la vie, le centre vers lequel tout doit converger, la fin vers laquelle tout doit aboutir. Il est la résurrection et la vie. Voilà Jésus Christ ! »

Entrer en décroissance économiste pour gagner en croissance humaine, fraternelle et divine. Je souhaite que pour cette nouvelle année nous nous sentions tous appelés à suivre ce chemin. Prendre la route de nouveaux modes de vie dégagés de l’emprise économiste et consumériste. Révolution ! Conversion radicale. Appel du paradis de l’Amour.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article