L'été écologiste 1977

Publié le par Michel Durand

Il y a longtemps que je n'ai pas publié ces textes qui datent de plus de 30 ans .

Il me faut le faire cet été.

Nous les retrouvons tous dans la catégorie : "Il y trente années... "

 

Je m'en fus à Malville 77 et je pense me rendre sur les plateaux du Larzac, " la Mecque des écologistes ", titrent les journaux.

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Je suis arrivé à rejoindre Die , à travers les barrages de police, où j'ai prié avec la famille et les amis, très nombreux, proches et lointains, inconnus mêmes, de Vital Micha1on, mort à Malville sous l'explosion d'une grenade.

Que de questions sont posées puissant et pesant ! Que l'écrasement semble lourd,

Marche non-violente offensive. Marche silencieuse. Sit-in, Marche non-violente. Grève de la faim… La communauté chrétienne, l'Eglise, le peuple gardera-t-il le silence ? Ce n'est pas précisément au nucléaire que « cette croisade de jeunes » s'attaque, c'est à une manière de vivre, c'est à une forme de croissance.

En fait, il est bien que l'Eglise officielle ne dise rien. Par qui sa parole, ses discours seraient-ils entendus ? Mieux vaut agir. Comment ? Voilà le problème.

Je renouvelle l'appel que j'ai déjà formulé : qu'une concertation s'établisse ; qu'on ne dise plus, comme le font certains syndicats, « çà ne nous concerne pas car les ouvriers ne comprendraient pas ». Au contraire, que l'on cherche à savoir, à connaître de l'intérieur les divers éléments de ces mouvements. Il est impossible de nous satisfaire ou de nous donner bonne conscience grâce à quelques prises de positions favorables aux contestataires. Je crains par exemple que l'office eucharistique et funèbre de Die n'incite pas à une action ultérieure. L'espérance chrétienne y était merveilleusement exprimée ; le sens de la nouvelle société désirée nettement tracé… Ne va-t-on pas en rester là ?

Seul l'amour peut nous sauver. Seul l'amour peut donner au monde la chaleur qui lui manque. Comme le criait un jeune dans son mégaphone, près de Faverges, à quelques kilomètres de la centrale nucléaire :  « Restons bien ensemble, les flics chargent, çà pleut fort, mais on s'en fout parce qu'on s'aime beaucoup ». Et la foule hurla son adhésion.

A suivre

Publié dans Il y a 30 années...

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