L’habitude a été prise de prendre plus de temps avec les nouveaux présents, les présents de passages, les fréquentants occasionnellement l’eucharistie du dimanche

Publié le par Michel Durand

2012-0579.jpg8 décembre à Saint-Polycarpe


Au dernier Conseil pastoral de la paroisse Saint-Polycarpe des pentes de la Croix-rousse (mardi 22 mai 2012), nous avons abordé la vie de l’Église locale en regardant ce que chacun des membres présents vivait au nom du Christ. Cette méditation partagée se situe dans la ligne d’une approche de l’Église comme sacrement universel de salut. Voir, par exemple les homélies de ces dernières semaines de mai : ici ; ici ;

ou même d’avril : ici

Il importe aussi de dire que la dynamique de diaconia 2103 imprégna l’orientation de l’échange.

 

La rencontre fut ainsi annoncée :

« L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, » LG 1

 « L’Église du Christ (cf. Mat. 16, 18) : c’est le Christ, en effet, qui l’a achetée de son sang (cf. Act. 20, 28), emplie de son Esprit et pourvue des moyens adaptés pour son unité visible et sociale. L’ensemble de ceux qui regardent avec la foi vers Jésus auteur du salut, principe d’unité et de paix, Dieu les a appelés, il en a fait l’Église, pour qu’elle soit, aux yeux de tous et de chacun, le sacrement visible de cette unité salutaire. » LG 9,

 1 – Moi, baptisé, auprès de qui suis-je l’Église, sacrement du salut ?

Comment suis-je l’Église ?

 2 – Pour réaliser cette mission baptismale, comment puis-je me nourrir spirituellement au sein de notre Église locale, la paroisse ?

Projets pour 2012-2013

3 – Renouvellement des institutions paroissiales

l’EAP – mise en œuvre des décisions du conseil pastoral  - voir toutes les actions pastorales – le conseil des affaires économiques- patrimoine- entretien des locaux- gestion des revenus du culte- le service des registres.

Je ne peux rendre compte de tout ce qui a été dit mais j’en dégage, avec tout le risque de ma subjectivité, ce que j’estime d’essentiel.

 

- Auprès de qui suis-je l’Église ?

- « Dans mon voisinage immédiat, je tâche d’être une présence, parfois anonyme, auprès des personnes rencontrées dans l’immeuble, dans la rue, chez les commerçants. Je prends le temps de l’écoute et je me dispose à apporter aux gens qui souffrent le réconfort souhaité ».

« Au sein d’une association qui à l’origine a placé la dimension chrétienne en son sein, je mène une présence effective pour que cette référence ne disparaisse pas. La tendance à la sécularisation est constante. Je fais tout ce que je peux pour encourager à maintenir une place à la prière chrétienne ; une eucharistie annuelle. Quand l’occasion se présente, je témoigne de ma foi en Christ. »

- « En présence des amis, je cherche à créer du lien. Je me déclare facilement chrétienne, voire catholique. Mes amis le savent. J’ai le souci que la relation juste, équitable ; que l’un ne prenne pas le dessus dans la conversation. Dans un échange, je veille au temps de parole pris par les uns et les autres. Il me semble important que la convivialité soit vécue avec l’expérience de l’unanimité ».

Pour répondre à la question que nous avons posée, une personne parle des divers cercles de sa vie quotidienne. Il y a le cercle de sa famille. Être mère ou grand-mère. Savoir privilégié les temps familiaux de rencontre comme étant des moments privilégié d’échange. Il y a le cercle de l’immeuble où j’habite. Collaborer à sa gestion. Favoriser les rencontres d’information. Il y a le cercle des amis qui fonctionne beaucoup avec le téléphone. Il y a la fidélité à l’engagement pris avec une famille (alors « sans papiers » qui vivait dans le quartier au moment du baptême de l’enfant : être un parrain effectif en veillant à sa formation chrétienne au catéchisme. Cela a conduit à prendre une part active avec la catéchiste. Il y a le cercle du quartier ; cela passe par une présence aux diverses réunions de quartier, de l’association d’habitant au comité (municipal) de quartier. Toutes ces rencontres : vente de plantes et fleurs, vide-grenier, repas convivial sur une place… créent du lien entre les gens et favorisent une bonne ambiance. Les pentes de  la croix-rousse gardent une bonne et belle ambiance entre les habitants.

La condition des soies (structure sociale municipale), mosaïque café (lieu associatif) sont des lieux d’écoute naturels où il est bon d’être présent. Une personne exprime son étonnement de constater que le regard porté sur l’Église – et le bâtiment église- est souvent négatif. On a peur de l’Église. On dit que cela n’est pas utile de s’en occuper, d’y être présent. « Alors je m’explique sur ce que nous faisons à l’église, à quoi cela sert ; je montre le respect que nous devons avoir vis-à-vis de ces lieux sacrés ; je dis pourquoi on ne mange pas, ni de boit ou fume, dans une église. On n’y fait pas n’importe quoi ».

Ce genre de conversation est fréquent avec les jeunes qui pratiquent un certain commerce sur le parvis. Ces jeunes sont du reste très polis avec les « gens d’Église », comme le constate celui qui nettoie régulièrement le parvis.

Dans le quartier, il y a des sorties touristiques organisées. Y participer est une occasion de rencontrer autrement ses voisins. « Les familles qui y participent, témoignent une personne, nous reconnaissent comme catholiques. Nous sommes repérés. C’est une occasion de dialogue.

Les chrétiens des pentes (ou ceux et celles qui en sont proches) sont également repérés par et dans le temps donné au soutien scolaire des jeunes. L’association « apprendre et comprendre » qui reçoit élèves et étudiants dans les locaux paroissiaux est connue de toutes les familles maghrébines des pentes. Nombreux bénévoles donnent du temps à des enfants de l’école primaire aux classes terminales. Il y a même, avec le temps, un suivi dans le parcours universitaire.

Auprès de qui suis-je l’Église ?

On témoigna alors, au cours de cette rencontre, de la connaissance des gens du quartier obtenu grâce à la présence dans des associations HLM de rénovation de l’habitat. Divorce, regroupement familial augmentent le besoin d’appartements. « Je suis l’Église dans ma présence auprès des demandeurs de logements dans la façon dont nous traitons leur demande ». Écoute, respect de leur dignité.

Rebondissant sur ce témoignage, vient alors celui-ci : « Je souhaite être disponible aux divers et nombreux imprévus qui se présentent, que cela soit au sein de la famille ou dans la rue avec des gens connus ». « Il me faut prendre le temps de l’écoute et cela sollicite mon engagement. Je dois faire un effort pour mettre en acte les conséquences concrètes de la rencontre ».

Une autre personne exprima que si, au paravent elle avait des engagements très précis, elle se trouve actuellement sans engagement. Dans ce qu’elle aurait tendance à considérer comme un vide, elle s’aperçoit que, désormais, son engagement est permanent. Elle en a pris conscience en lisant la conférence de François Soulage. Cet engagement permanent, c’est sa disponibilité, sa manière d’être, son écoute. Au lieu d’avoir du pouvoir, du savoir, des responsabilités, il s’agit d’être. « Je construis l’Église quand, quelle que soit mon action, je communique l’Espérance ». Tel est le témoignage de la foi. Dans ce récit, nous comprenons alors l’importance de la prière. Il faut être enraciné dans le Christ pour le rendre présent là où l’on vit, pour être l’Église.

Est ensuite, brièvement abordé, l’appel à explicitement proclamer sa foi en Christ. L’évangélisation.

« Dans la sécularisation que nous vivons, je ressens un problème avec l’évangélisation. J’ai trop peur par mes paroles de donner un contre témoignage. Il me faut d’abord vivre ». Être d’abord ce que l’on est au nom du Christ. Après on peut expliquer, surtout si on le demande.

Chacun parle en fonction du lieu où il se trouve. Ainsi, en contact avec de nombreux « sans-papiers», « sans-papiers» lui-même, un membre du conseil pastoral témoignera de son désir d’être Église en étant proche des laissés pour compte. Il est important de parler avec les gens de la rue, ceux et celles qui sont en grandes difficultés, sans logement, sans travail. Être l’Église en étant proche des exclus de la société. Suite à la rédaction de son « journal d‘un demandeur d’asile », ce témoin précise l’appel qu’il ressent de contacter les députés pour obtenir plus de dignité dans la façon de traiter les personnes en demande d’asile en France (en Europe). Son engagement de formateur au CPU (cours de langue française aux étrangers) entre dans cette dynamique.

Enfin, cette proximité avec « la rue » passe également avec les actions menées au nom de la paroisse sur les trottoirs : vente de boissons chaudes le 8 décembre, opération vide-grenier avec les associations du quartier, repas pris avec des amis dans les restaurants africains du quartier.

Notons aussi ceci : « le fait que je sois sacristain de la paroisse me tourne vers la prière et l’interne de l’Église ; le rencontre dans l’intimité du Christ ».

Beaucoup de choses sont dites et les personnes qui désormais prennent la parole le font plus brièvement pour éviter les répétitions. Je souligne la présence d’une infirmière agissant dans le quartier  Sa profession est primordiale pour signifier sa présence auprès de gens, être à leur écoute, de leurs difficultés.

Nous avons aussi parlé de l’importance des échanges qui se font au cours de l’apéritif qui suit chaque eucharistie dominicale. Nous pouvons ainsi dire que notre Assemblée eucharistique dure chaque dimanche deux heures. Une heure à l’intérieur de l’église, autour de la table de la Parole et de la table du corps eucharistique du Christ.  Une heure à l’extérieure, surtout s’il ne pleut pas, en échangeant avec les uns et les autres. L’habitude a été prise de moins se saluer entre connaissances afin de prendre plus de temps avec les nouveaux présents, les présents de passages, les fréquentants occasionnellement l’eucharistie du dimanche, les voisins qui répondent à l’invitation de boire un verre de l’amitié. Cette rencontre post messe est aussi l’occasion de passer des livres, de faire des échanges d’articles, de nouvelles, de débat sur les importantes questions politiques, économiques actuelles. Questions de société comme celle que développe « toi d’écoute », ouverture de la paroisse par des conférences-débats aux questions d’actualités.

Il se trouve que pendant cette soirée, les deux personnes en charge de la pastorale sur le quartier avec une lettre de mission ont pris la parole en dernier. C’est vraisemblablement par désir de ne pas occuper le terrain de l’échange en laissant les autres parler tout en ayant, quand même bien la volonté de dire ce qu’ils vivent, à leurs niveaux « fonctionnels ». La personne laïque en mission pastorale témoigna de son souci d’être l’Église par son travail de catéchiste auprès des enfants du primaire et du collège. C’est une merveilleuse occasion de dialogue avec les parents. « Que ce soit avec eux, avec les amis, avec les membres de sa famille, il faut être à leur écoute ».

Rédacteur de cette note, je terminerai donc avec mon témoignage. Curé à Saint-Polycarpe des pentes de la Croix rousse, habitant l’immeuble où se trouve la maison paroissiale, je prends conscience que je suis marqué par le lieu où je vis et travaille, les gens que je rencontre soit parce qu’ils ont un lien avec l’Église, une demande sacramentelle, soit parce qu’ils profitent de l’usage des locaux, soit parce qu’ils ont entendu parler des actions que nous menons. Il me faudrait parler longuement des contacts que j’ai grâce aux artistes qui fréquent le théâtre, le lieu d’exposition d’art plastique, les membres de Confluences pour des voyages ou des conférences, les contacts avec le service diocésain arts cultures et foi, les migrants hébergés (sans papiers), les habitants des logements sociaux sous la responsabilité de la mairie propriétaire de l’immeuble… et plein de contacts dont il a déjà été question. Je ferai une mention spéciale avec les cercles de silence dont le « siège officiel » est Saint-Polycarpe et les demandes que les Associations s’occupants des personnes en difficultés nous adressent dans l’espoir de trouver une solution à des problèmes urgents, souvent des demandes de logements que nous ne pouvons pas satisfaire.


Pour conclure je rappelle que tous ce que nous vivons de proximité auprès des gens, cela est l’Église du Christ auprès d’eux. Les sept sacrements symbolisent aux sept moments clés de chaque existence la naissance (baptême), l’éducation de la jeunesse (eucharistie, confirmation), la mission de l’âge mûr (mariage, presbytérat), la reconnaissance tout au long de la vie de notre péché (réconciliation), la fin de vie, maladie, mort (sacrement des malades) ce que nous vivons à chaque instant dans notre présence auprès des hommes et des femmes de ce temps.

Les autres questions 2 et 3 méritent également d’être traitées. Cela devrait se faire ultérieurement.

À la question 2, il a été signalé l’importance d’avoir des groupes bibliques, groupes de lecture d’Évangile, groupe de prière.

On souhaite le maintien des dimanches autrement, des liturgies de semaines saintes où la qualité artistique intensifie la prière, la contemplation.

On parle de classe de chant pour réguler une harmonie d’une célébration à l’autre

de temps spécifiques pour préparer à Noël, à Pâques

Chant de Noël populaire en décembre

ouverture du 8 décembre

Publié dans Eglise

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