La peur du monde moderne
de Jacques Dieudonné, diacre, sculpteur
A propos de la tendance actuelle de l’Eglise à se replier sur sa vie interne, je reçois ce mot que j’ai plaisir à vous transmettre.
Merci, Michel, pour ton article du 5 novembre 2010 ; je ne puis que souscrire à ta « revendication ».
Ton mot rejoint mes préoccupations sur l'évolution actuelle des aménagements liturgiques et ce qu'ils disent de notre relation à Dieu, de notre conception de Dieu. Et bien souvent l'inconscience règne où s'impose une volonté de ne pas se remettre en question...
Comme me le disait un prêtre que je visitais afin de réaménager son église :
« M e s p a r o i s s i e n s m e d i s e n t “l a i s s e z n o u s t r a n q u i l l e a v e c v o t r e é v a n g i l e, l a i s s e z n o u s p r a t i q u e r n o t r e r e l i g i o n c o m m e o n v e u t ! ” »
Ce n'est presque pas croyable, mais je te jure que je n'invente rien !
Que faire ? je me sens tellement démunis…
Et certains membres de notre clergé ont des conceptions tellement rétrogrades que l'on se demande quand ils sont nés… En fait, cela n'a rien à voir et je me demande si le coeur de beaucoup n'est pas encombré par des peurs et angoisses telles qui les mènent vers une attitude frileuse, que dis-je frigorifiée, congelée ! Et pourtant notre monde est plein de gens dynamiques, engagés, prêts à agir et agissants ! Je ne comprends pas comment l'Eglise peut avoir peur du monde moderne. Il n'est ni meilleur ni pire que les précédents et c'est à ce monde que Jésus nous envoie, pas à une petite gang (et non gangue, voir le commentaire) peaufinée et figée sur le passé. Comme je le dis parfois : « vous avez raison, en 40 c'était tellement mieux, les gens s'aimaient, se rendaient service, s'entraidaient ; il y avait un grand respect des religions, de la différence... »
Bref, je retourne dans mon atelier, c'est peut-être là ce que j'ai de mieux à faire.