Lettre de novembre de Robert

Publié le par Michel Durand

beauveryrR. BEAUVERY

18, rue Sœur Bouvier

69005  LYON

 


 

Lyon,  Novembre 2010

 

 

 

 

Aux frères et sœurs, amis et membres de communautés religieuses…

Ainsi  qu’aux internautes inconnus …

Vous acceptez, depuis bientôt deux ans, d’intercéder auprès de Dieu

Afin que je porte l’épreuve du cancer humblement, évangéliquement

Un grand merci !

Vos messages, écrits ou téléphonés me sont bienfaisants

 

 

EVOLUTIONS :

Les séances de radio et chimiothérapie se passent correctement, sans ennuis spéciaux.

Sauf exceptions, rapidement traitées par des analgésiques appropriés, je ne connais pas de souffrances aigües ; en revanche, j’ai habituellement affaire à des souffrances latentes, comme l’épuisement physique, l’essoufflement dans le climat social actuel partagé avec mes concitoyens…vis-à-vis  desquelles il n’existe pas de remèdes immédiats. Elles mettent à mal la résistance nerveuse qui peut connaître des pannes

 

EDUCATION SUR LE TAS : UNE ECOLE D’HUMANITE…

Dans la salle d’attente de radiothérapie l’ambiance est aujourd’hui lourde : une des machines ne marche pas et les retards s’accumulent…

Une patiente, ma voisine, ayant déjà perdu ses cheveux, protège du froid son crâne nu, et, peut-être aussi, des regards indiscrets, par un foulard noué derrière la nuque. Elle est remarquablement calme, absorbée dans la lecture. Je me permets de l’interrompre pour lui demander de l’aide : calmer mon impatience gagnée par une nervosité incontrôlée. Elle me réponds volontiers par un sourire et quelques paroles apaisantes.

Sans être totalement libéré du stress, je découvre – et c’est là l’essentiel – que demander directement un secours à Dieu que l’on ne voit pas est une chose ; demander le même secours à un être humain que l’on voit est une autre chose, cf. 1 Jn. 4,20 ; que mendier, non seulement du pain mais aussi de l’apaisement, est un acte de dépendance, de pauvreté personnelle, cf. Luc 11, 5-8 ; un acte de confiance en la personne sollicitée, cf. Jn. 4,7ss ; un acte d’actualisation de la solidarité entre malades, cf. Ac.4,32 ;  1 Tim. 6,18 ; un acte d’ouverture à la grâce divine qui passe par des gestes simples mais de la vie quotidienne, fussent-ils limités dans l’étroitesse d’une salle d’hôpital.

Pour compléter la leçon d’humanité, le manipulateur de la machine enfin réparée, témoin de mon impatience me confie que lui aussi connaît le même phénomène lorsqu’il attend des quarts d’heures, voire une heure chez le dentiste ou le médecin. Il me tend la main !

 

CONCLUSION :

Comme l’artiste, le malade a une propension du développement de l’Ego, du moi : repli sur soi, sur son art ou sa maladie ; isolement par rapport à la vie des autres, du monde et de l’Eglise. Dans le calme, le repos et la relecture évangélique, je suis émerveillé par tout ce que je reçois en cette école d’humanité sise dans les salles d’attente des hôpitaux.

Grand merci fraternel.

 

R. Beauvery


Publié dans Témoignage

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