Tendance simoniaque de l’Église catholique
Qui l’eut cru ? et en 2011
Certes, vous allez vous précipiter sur un dictionnaire pour savoir ce que simoniaque veut dire. Je vous encourage à le faire pour contrôler mes dires.
Autun, chute de Simon le magicien
Simon le magicien veut se faire de l’argent en utilisant les efficaces pouvoirs observés chez les apôtres. Nous lisons dans les Actes des Apôtres :
« Quand Simon vit que l'Esprit Saint était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent. "Donnez-moi, dit-il, ce pouvoir à moi aussi : que celui à qui j'imposerai les mains reçoive l'Esprit Saint." Mais Pierre lui répliqua : "Périsse ton argent, et toi avec lui, puisque tu as cru acheter le don de Dieu à prix d'argent ! Dans cette affaire il n'y a pour toi ni part ni héritage, car ton coeur n'est pas droit devant Dieu.Repens-toi donc de ton mauvais dessein et prie le Seigneur : peut-être cette pensée de ton coeur te sera-t-elle pardonnée ; car tu es, je le vois, dans l'amertume du fiel et les liens de l'iniquité." Simon répondit : "Intercédez vous-mêmes pour moi auprès du Seigneur, afin que rien ne m'arrive de ce que vous venez de dire ». (8,18 et suivants)
La prière vécue avec un prêtre se doit d’être gratuite.
C’est au moins ce que dit Antoine Chevrier. Écoutons-le :
« Notre Seigneur, donnant ses instructions à ses apôtres, leur dit aussi ces paroles : "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement". (Mt 10,8)
Nous demandons donc la permission d'exercer le ministère gratuitement et de ne recevoir, dans nos fonctions saintes, que ce que les fidèles voudront bien nous donner librement et spontanément, et de ne jamais rien exiger pour les fonctions de saint ministère, afin de mettre en pratique cette parole de Notre Seigneur : Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement et de conformer notre conduite à celle de saint Paul qui travaillait de ses mains plutôt que de demander et qui se faisait une gloire et un bonheur d'évangéliser gratuitement.
Nous mettrons donc un tronc dans la sacristie et dans l'église, destiné à recevoir les offrandes des fidèles à l'occasion de l'administration des sacrements et du Saint Sacrifice de la messe ».
Et alors ?
Vous vous demandez pourquoi je ressors ce vieux désir pradosien d’un culte gratuit qui n’a jamais vraiment pu se concrétiser. Voilà :
Imaginez qu’une dame, juste avant de mourir demande à l’Eglise de dire 3125 messes pour les défunts de sa famille, donc aussi pour elles-mêmes. Pensez-vous que sa demande sera prise au sérieux ?
Par contre si cette dame donne 50 000 euros avec comme « dispositions particulières » la nécessité de dire 3125 messes pour les familles G.-V. que va-t-il se passer ?
« L’Association Diocésaine de Lyon vient d’accepter un legs dont les dispositions particulières stipulent que 3125 messes soient dites » avant la fin 2011.
La personne a été prise au sérieux ; il convient d‘honorer sa demande. C’est pour cela que tous les prêtres du diocèse (curés vicaires et prêtres auxiliaires à ma connaissance) ont reçu une lettre les invitant à célébrer dix messes : « Compte-tenu de l’ampleur de cette demande, je demande à chaque prêtre du diocèse de bien vouloir célébrer 10 messes cette année 2011 pour cette intention ».
J’appelle cela une note de service telle qu’il doit en exister dans les entreprises. Deux lignes suffisent ; rentabilité et efficacité sont de rigueur. Seulement qui va contrôler que les messes sont effectivement dites ?
Germain Fromageau, Janvier 1700 :
Or, quand il s’agit de Benefices, toute convention est simoniaque ; Omnis pactio circa spiritualia aut connexa spiritualibus labem semper continet simonia, dit le Pape Urbain III… Il est inutile de dire qu’on accroît le culte Divin en fondant un Bénéfice, parce qu’il ne faut point honorer Dieu par de mauvais moyen (Cf Innocent III). Dire une messe dans une chapelle pour avoir un revenu fixe … (Canonicat)
Sur ce site vous avez les tarifs des messes. Une offrande aux prix fixé.