La BASA 2019 aurait pu ne pas avoir lieu, l’Eglise locale ne se portant pas partenaire et l’Église St-André refusant sa présence
Concernant Résurgence(s) et la Basa, Petit rappel historique.
Avant Résurgence(s), il y a eu Confluences et, avec Confluences, la pastorale diocésaine dans le secteur du tourisme et des loisirs. Nous invitions à vivre les temps libérés par la baisse de la durée du travail salarié en considérant la force, la puissance et la beauté de toutes les créations artistiques, celles du patrimoine historique et les contemporaines.
C’est de cette orientation qu’est né le dialogue avec les créateurs et l a mise en place d’expositions dans des lieux, des architectures char- gées de transcendance, de spiri- tuel, tel que peut l’offrir le bâtiment église.
En prenant comme référence 2017, dressons un tableau historique.
La biennale d’art sacré actuel devant quitter les salles et l’église Saint-Polycarpe, il fut proposé l’église Saint-André, étant convenu que des installations nouvelles d’accrochages et d’éclairages s’avéraient indispensables. En réunion avec le vicaire général de l’Église à Lyon, nous avions constaté que le coût de l’installation des parois nécessaires à une exposition, était élevé. Il fut donc jugé que la dépense ne se justifiait qu’avec au moins deux éditions. Résurgences s’est engagé pour la BASA 2017 en ayant l’assurance de celle de 2019. La réalité étant autre, il nous semble bon d’évoquer la source de ces expositions d’art spirituel et sacré.
En 1987, l’évêque de Lyon Albert Decourtray ouvrait la Pastorale du tourisme et des réalités du temps libre ou des loisirs en donnant l’Espace Confluences-Saint-Jean, lieu d’exposition permettant de rencontrer toutes personnes se promenant dans le Vieux-Lyon, quartier touristique. Il s’agissait entre autres, redisons-le, d’unir l’attrait pour les créations artistiques anciennes (les vieilles pierres) aux créations artistiques contemporaines. Afin de faciiter les contacts avec la société civile, Mairies, Maisons de jeunes, Maisons des artistes (MAPRA)... la pastorale du tourisme, dont j’étais le délégué diocésain, s’est constituée en association loi 1901. La déclaration fut publiée au Journal Officiel le 29 juin 1988.
Après une présence de neuf années, il fallut abandonner le local de la rue Saint-Jean. Pour respecter les engagements que nous avions pris avec des artistes exposants, l’obligation de partir fut, sauf erreur, repoussée d’au moins un an.
Deux raisons ont commandé cet abandon : le doublement du prix du loyer au renouvellement du bail avec un nouveau propriétaire de l’immeuble qui exigeait de s’aligner sur le prix du marché et le non intérêt de l’Église diocésaine et du service de la pastorale des réalités du temps libre (ou des loisirs) avec un nouveau responsable, pour un tel lieu directement ouvert sur la rue.
En 2008, le président de Confluences, Marc Boissieu, accentuant sur le positif pour les arts plastiques d’un déménagement dans les locaux de l’église Saint-Polycarpe, s’est ainsi exprimé : « Ce qui m’intéresse à Confluences, à partir des expositions, mais aussi à partir des voyages, des conférences qui sont d’autres volets, c’est la volonté d’ouverture sur le quartier, d’ouverture sur la ville et d’ouverture aussi sur les plus démunis. Aussi, j’aime beaucoup le partenariat qui a été noué avec l’association Culture du cœur... Ce qui m’intéresse dans les expositions que maintenant nous avons au passage Mermet, c’est la diversité des artistes qui exposent leurs œuvres, diversité des thèmes, des techniques, des sujets... qui nous aident à illustrer notre devise, se construire par la beauté, aussi bien spirituelle que matérielle. »
Déchargé de la charge de la Pastorale du tourisme, je fus invité à rejoindre l’équipe de Arts, cultures et foi. J’étais du reste, depuis les origines de Confluences/Pastorale du Tourisme, lié au service des Affaires culturelles, service d’Église précédant Arts, cultures et foi.
Les biennales
Elles résultent donc du dialogue avec les artistes rencontrés à Confluences-Saint-Jean.
Ceux-ci souhaitaient (et souhaitent toujours) montrer leurs œuvres à caractère spirituel et/ou religieux, parfois de grandes dimensions, dans un cadre sacré tel une église. À l’époque, curé de la Sainte-église de la Sainte-Famille (Villeurbanne), j’ai pu accueillir cette demande. En effet, la paroisse de la Sainte-Famille avait sur le même terrain deux églises ; l’une de 150 places environ, largement suffisante pour les eucharisties dominicales, l’autre d’environ 700 places, fermée, oubliée et en bien mauvais état de propreté. Après l’évacuation des pigeons, nous avons pu y organiser la première biennale. 1996.
La mairie de Villeurbanne ayant apprécié cette activité culturelle dans un lieu cultuel remarquable par son innovation architecturale des années 20 (art déco), finança la peinture intérieure de l’édifice. La seconde biennale se produisit dans un superbe espace. 1998.
La première exposition à Saint- Polycarpe fut en 2006.
En 2008, l’Institution ne permit pas la tenue de la huitième biennale. Elle aura lieu à Saint-Polycarpe en 2009.
À l’issue de l’édition de 2015, alors que je n’étais plus curé de Saint-Polycarpe, il a fallu laisser les locaux « aux besoins des activités pastorales ». La demande, plusieurs fois renouvelée, de donner à l’engagement pastoral d’Arts, cultures et foi, un lieu dédié à sa mission, un outil de réception, d’accueil, de rencontre et d’exposition n’ayant pas été entendue, il ne fut plus possible d’agir dans le confort de ces larges et surprenants espaces disponibles.
L’église Saint-André fut alors proposée. Cela nécessitait d’importants aménagements pour accrocher et éclairer les œuvres. La taille de l’édifice basée sur les 5 mètres entre chaque colonne ne nous permettait pas d’utiliser le matériel mis en place pour la Sainte-Famille et Saint-Polycarpe, basé sur un espacement de 3 mètres entre les colonnes. Le coût de l’installation était élevé Après de longues discussions, une telle dépense fut jugée acceptable à condition qu’au moins deux expositions soient réalisées dans Saint-André.
L’association Résurgence(s), selon sa pratique éprouvée lors des précédentes sessions, s’organisa pour que le thème de l’édition de 2019 soit décidé par le CA de Résurgence(s) suite à une consultation, en présence du commissaire, des artistes de la biennale de 2017. Cette sympathique rencontre conviviale se tint le jour du repas de décrochage où furent invitées à participer toutes personnes actives dans l’événement. Chacun pouvant y donner son avis.
Le changement
En janvier 2018, le diocèse faisait savoir que commission, thème, cahier des charges pour 2019, n’étaient en rien acceptables. À la demande du pourquoi de ce refus, il ne fut pas vraiment répondu.
Le 19 juillet, point final. On apprenait que l’Eglise à Lyon souhaitait vraiment que la biennale dure, mais refusait toujours le thème, la commission, le cahier des charges pensés par nos soins pour 2019.
Ce jour est également annoncé que l’église Saint-André ne pourra être ouverte au bénéfice de la Biennale 2019.
La prochaine biennale en partenariat avec l’Eglise de Lyon « qui fait la proposition de mettre en place un comité de réflexion ouvert » sera en 2021. Bien évidemment, Résurgence(s), libre de ses choix d’action, peut réaliser là où il le souhaite ses activités d’exposition concernant la biennale 2019.
Tel est le chemin que le Conseil d’administration a choisi de prendre lors de sa rencontre de septembre.
La biennale d’art sacré actuel 2019 aura donc lieu dans un lieu approprié.
Michel Durand
Le centre scolaire Saint-Marc est donc favorable à un partenariat avec Résurgence(s) dans la perspective « BASA 2019 ».
Le centre St Marc à Lyon, c’est :
– Deux écoles primaires
– Deux collèges
– Deux lycées
– Un lycée professionnel
– Deux établissements d’enseignement supérieur
Nous serons accueillis dans la grande chapelle du lycée, située rue Sainte-Hélène, à deux pas de la place Bellecour. Pour la petite histoire, l’abbé Pierre a été ordonné dans cette chapelle ainsi que le cardinal Danielou.
Outre l’enjeu de reconduire la Biennale d’Art Sacré Actuel, le nouvel intérêt de ce lieu est d’inscrire cette manifestation dans un cadre éducatif au spectre large. Nous pourrons ainsi associer les quelques milliers de jeunes scolarisés et leurs familles, enseignants et personnel à cette manifestation. Un concours pourra être lancé à l’échelle du centre en direction de tous les artistes en herbe ; un comité de sélection récompenserait alors trois œuvres qui seraient ensuite exposées à côté des autres.
Un premier aperçu des possibilités que nous offre l’espace permet de dire que nous pourrons installer une quinzaine de cellules d’exposition.
En ce qui concerne la durée de la Biennale, la contrainte est l’agenda de la chapelle. Nous pourrons nous intercaler entre les deux temps forts de fin d’année : la messe de rentrée du centre (fin septembre) et une célébration de confirmation (autour du 25 novembre), donc la Biennale pourrait avoir lieu de début octobre au 20 novembre 2019. Pour le moment, nous avons pensé caler la logistique sur le fonctionnement du centre, c’est-à-dire que l’événement serat ouvert dans les heures et jours d’ouverture du lycée ; nous serons ainsi plus tranquille niveau sécurité, gestion des clefs, etc…
Chaque chose en son temps. Serait-il incongru de confier tout cela au Seigneur qui, dans son infinie bonté, saura nous aider à en faire jaillir le meilleur et le plus beau pour sa plus grande gloire ?
Franck Castany
Co-commissaire BASA 2019
Dans quelques temps, je parlerai du projet d'ouvrir des rencontres débats avec des artistes sur l'art contemporain sacré et spirituel au sein des communautés chrétiennes et dans la société. Ce sera dans l'espace d'exposition de Résurgence(s) un jeudi à 18 h 30.