Appel aux citoyens quelles que soient leur religion ou philosophie à nous rejoindre dans un mouvement de solidarité en faveur des migrants

Publié le par Michel Durand

Depuis jeudi 20 novembre, huit écoles lyonnaises se mobilisent pour que tous leurs élèves puissent avoir un toit. Lyon Capitale est allé à l’école Victor-Hugo pour prendre la température.

Africains, Américains, Asiatiques, ou Européens, nous somme tous des humains.

Ce jour, l’Eglise catholique de Lyon fait tout son possible pour rencontrer des journalistes afin de leur parler de l’urgence d’accueil de toute personne, européenne ou non. Il s’agit de « rendre accessible au plus grand nombre la dynamique citoyenne cruciale pour la solidarité…. »

Elle s'adresse aux rédacteurs  en chef et des journalistes couvrant
- le voyage du pape à Strasbourg,
- la question des migrants
- ou le congrès du Front National à Lyon

Nous vous proposons de nous rencontrer pour un point presse ce Jeudi 27 Novembre

- afin de vous présenter le travail fait par notre Coordination Urgence Migrant au cours de l’année 2014,
- de vous expliquer le sens et l’intention des deux appels que nous lançons (cf communiqué de presse)
- et de vous faire état des démarches récemment entreprises auprès des autorités locales et régionales ,
notamment par la communication in extenso des courriers récemment adressés à Mr le maire de Lyon - Pdt de la communauté urbaine, au président du Conseil Régional et au Préfet de Région.

Nous reviendrons également sur les déclarations du pape François lors de son discours de Strasbourg, et notamment sur ce qui concerne  la question des migrants

Rdv jeudi 27 novembre au Café de la Cloche à 10h, 4 rue de la Charité Metro Bellecour

COMMUNIQUE DE PRESSE

Bonjour,

A  la suite du discours du pape François au Conseil de l’Europe à Strasbourg, nous, Coordination Urgence Migrants, animée par Bruno-Marie Duffé, vicaire épiscopal en charge des questions familiales et sociales de l’Eglise catholique de Lyon lançons un double appel : 
- Appel aux citoyens, quelles que soient leurs convictions, religieuses ou leurs appartenances philosophiques, à nous rejoindre dans un mouvement de solidarité CONCRETE qui s’organise sur notre agglomération et sur d’autres villes de France depuis plusieurs années. Notamment après la destruction de plusieurs bidonvilles où squats laissant des familles en errance dans des conditions d’insalubrité et de détresse insupportables. (cf site dont le lien se trouve ci-dessous)
- Aujourd’hui, comme hier à Lampedusa*, le pape François nous invite à faire de l’église « un hôpital de campagne et non une douane. » A la suite de ses prises de positions très fortes sur la question du lien entre migrations et dignité humaine... L’appel citoyen que nous lançons sur notre site vise à  mettre fin au scandale actuel :  des familles entières  de migrants, avec souvent des enfants en bas âge, sont encore à la rue aujourd’hui !
- Notre second appel s’adresse à l’ensemble des décideurs de notre agglomération mais aussi de toute la France  pour qu’ils prennent toutes leurs responsabilités et s’engagent clairement à respecter l’ensemble des droits des migrants ainsi qu’ à utiliser toutes les ressources et tous les dispositifs en leur faveur, ce qui  est loin d’être le cas à ce jour (cf doc joint).

Nous espérons que cette double  initiative retiendra toute votre attention et celle de votre média et en particulier à la veille du congrès du Front National à Lyon ce week-end…
Nous comptons totalement sur vous pour la rendre accessible au plus grand nombre de nos concitoyens

Très cordialement,

Jean François Vallette

Relation presse Collectif Urgence Migrants - 06 20 83 92 26

Dans la suite de ce CP vous trouverez la déclaration du pape François à Lampédusa au début de son pontificat puis l’appel citoyen que nous lançons et que l’on peut retrouver sur notre site

C/o
Mission Famille santé Société
Maison Diocésaine St Jean Baptise
6, Avenue Adolphe Max- 69005 LYON

Pour signer l’appel citoyen dont vous ci-dessous le texte venir ici.

 

Texte de l'appel aux responsables politiques

LES HOMMES, FEMMES ET ENFANTS DES SQUATS ET DES BIDONVILLES ONT DES DROITS                 

Appel citoyen pour la défense de la dignité fondamentale des personnes sans abris

Aujourd'hui, dans le Grand Lyon, des enfants, des hommes et des femmes vivent dans la boue, la peur, les intempéries, l’insalubrité, avec le risque d’être évacués de leur abri de fortune tous les matins.

Ils sont roms, roumains, albanais, arméniens, kosovars, africains, syriens, irakiens … Ils ont quitté leur pays pour fuir la violence, les persécutions ou la pauvreté. Ils vivent dans des conditions de précarité absolue que connaissent également nombre de nos compatriotes.

Cette précarité interpelle car elle ne respecte pas la dignité de l'homme. Elle est contraire aux valeurs fondatrices de notre pays : liberté, égalité et fraternité.

Animés par ces convictions, nous n’acceptons pas de laisser perdurer ces situations.

Nous sommes regroupés, associations ou personnes individuelles, afin de mettre en commun nos énergies et nos compétences.

Nous cherchons ensemble des solutions adaptées aux situations rencontrées par ces migrants.

Nous avons conscience que notre action d’urgence interroge radicalement les carences des institutions et des politiques publiques.

Nous lançons un appel citoyen à la solidarité et à la dignité

En vous demandant de signer cet appel, nous vous invitons
·         à poursuivre la dénonciation de ces situations inacceptables dans lesquelles vivent ces hommes et ces femmes,
·         à vous reconnaître solidaires de cette détresse
·         à soutenir l’action des associations qui œuvrent sur le terrain pour la justice et une meilleure fraternité entre tous.                                                    

En vous demandant de signer cet appel, nous vous invitons à faire pression sur les responsables politiques locaux, nationaux et européens :
·         Des lois et des droits existent, nous demandons qu’ils soient réellement appliqués (habitat, santé, scolarité, travail…)
·         Nous demandons que des moyens soient mis à disposition pour déployer les actions engagées par les groupes et associations  
·         Nous demandons que les espaces immobiliers inoccupés soient mis à disposition pour l’hébergement d’urgence.

Cet appel sera transmis à tous les élus maires, députés, sénateurs du Grand Lyon et de Rhône Alpes,  au Président du  Grand Lyon, au Préfet de région et à leurs services.                               

Un peu partout en France et en Europe, des initiatives proches de celle-ci existent déjà ou émergent, preuve de la nécessité d’une mobilisation citoyenne.

Coordination Urgence Migrants

Organisations et personnes à l'origine de cet appel :

ATD Quart Monde, Cercles du Silence,  Cimade, CLASSES (Collectif Lyonnais pour l’Accès à la Scolarisation et le Soutien aux Enfants des Squats), LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Mission Famille et Société Diocèse de Lyon, Paroisses Notre Dame du Point du Jour, du Sacré Cœur, de la Mulatière, Vaulx en Velin, de Villeurbanne-Nord, de Givors, du Bois d’Oingt, et de Tarare, Secours Catholique Rhône.

 

Déclaration du Pape Francois à Lampedusa

Immigrés morts en mer, dans ces bateaux qui au lieu d’être un chemin d’espérance ont été un chemin de mort. Ainsi titrent des journaux. Il y a quelques semaines, quand j’ai appris cette nouvelle, qui malheureusement s’est répétée tant de fois, ma pensée y est revenue continuellement comme une épine dans le cœur qui apporte de la souffrance. Et alors j’ai senti que je devais venir ici aujourd’hui pour prier, pour poser un geste de proximité, mais aussi pour réveiller nos consciences pour que ce qui est arrivé ne se répète pas. Que cela ne se répète pas, s’il vous plaît !

Mais tout d’abord, je voudrais dire une parole de sincère gratitude et d’encouragement à vous, habitants de Lampedusa et Linosa, aux associations, aux volontaires et aux forces de sécurité, qui avez montré et montrez de l’attention aux personnes dans leur voyage vers quelque chose de meilleur. Vous êtes une petite réalité, mais vous offrez un exemple de solidarité ! Merci !

Merci aussi à l’archevêque Mgr Francesco Montenegro pour son aide, son travail et sa proximité pastorale. Je salue cordialement le Maire, Mme Giusi Nicolini, merci beaucoup pour ce qu’elle a fait et fait. Je désire me tourner en pensée vers les chers immigrés musulmans qui commencent, ce soir, le jeune du Ramadan, avec le vœu d’abondants fruits spirituels. L’Église vous est proche dans la recherche d’une vie plus digne pour vous et vos familles. À vous : (oshià) !

Ce matin, à la lumière de la Parole de Dieu que nous avons écoutée, je voudrais proposer des paroles qui surtout provoquent la conscience de tous, poussent à réfléchir et à changer concrètement certaines attitudes.

« Adam, où es-tu ? » : c’est la première demande que Dieu adresse à l’homme après le péché. « Où es-tu, Adam ? ». Et Adam est un homme désorienté qui a perdu sa place dans la création parce qu’il croit devenir puissant, pouvoir tout dominer, être Dieu. Et l’harmonie se rompt, l’homme se trompe et cela se répète aussi dans la relation avec l’autre qui n’est plus le frère à aimer, amis simplement l’autre qui dérange ma vie, mon bien-être. Et Dieu pose la seconde question : « Caïn, où est ton frère, ». Le rêve d’être puissant, d’être grand comme Dieu, ou plutôt d’être Dieu, génère une chaîne d’erreurs, qui est une chaîne de mort, porte à verser le sang du frère !

Ces deux questions de Dieu résonnent aussi aujourd’hui, avec toute leur force ! Beaucoup de nous, je m’y inclus aussi, nous sommes désorientés, nous se sommes plus attentifs au monde dans lequel nous vivons, nous ne soignons pas, nous ne gardons pas ce que Dieu a créé pour tous et nous ne sommes plus capables non plus de nous garder les uns les autres. Et quand cette désorientation assume les dimensions du monde, on arrive à des tragédies comme celle à laquelle nous avons assisté.

« Où est ton frère ? », la voix de son sang crie vers moi, dit Dieu. Ce n’est pas une question adressée aux autres, c’est une question adressée à moi, à toi, à chacun de nous. Ceux-ci parmi nos frères et sœurs cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix ; ils cherchaient un rang meilleur pour eux et pour leurs familles, mais ils ont trouvé la mort. Combien de fois ceux qui cherchent cela ne trouvent pas compréhension, ne trouvent pas accueil, ne trouvent pas solidarité ! Et leurs voix montent jusqu’à Dieu ! Une fois encore, je vous remercie vous habitants de Lampedusa de votre solidarité. J’ai récemment écouté un de ces frères. Avant d’arriver ici, ils ont passé par les mains des trafiquants, ceux exploitent la pauvreté des autres, ces personnes pour qui la pauvreté des autres est une source de revenu. Quelle souffrance ! Et certains n’ont pas pu arriver à destination.

« Où est ton frère ? » Qui est le responsable de ce sang ? Dans la littérature espagnole, il y a une comédie de Lope de Vega qui raconte comment les habitants de la ville de Fuente Ovejuna tuèrent le Gouverneur parce que c’est un tyran, et le font de façon à ce qu’on ne sache pas qui l’a exécuté. Et quand le juge du roi demande : « Qui a tué le Gouverneur ? », tous répondent : « Fuente Ovejuna, Monsieur ». Tous et personne ! Aujourd’hui aussi cette question émerge avec force : qui est le responsable du sang de ces frères et sœurs ? Personne ! Tous nous répondons ainsi : ce n’est pas moi, moi je ne suis pas d’ici, ce sont d’autres, certainement pas moi. Mais Dieu demande à chacun de nous : « Où est le sang de ton frère qui crie vers moi ? ». Aujourd’hui, personne dans le monde ne se sent responsable de cela ; nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle ; nous sommes tombés dans l’attitude hypocrite du prêtre et du serviteur de l’autel, dont parlait Jésus dans la parabole du Bon Samaritain : nous regardons le frère à demi mort sur le bord de la route, peut-être pensons-nous « le pauvre », et continuons notre route, ce n’est pas notre affaire ; et avec cela nous nous mettons l’âme en paix, nous nous sentons en règle. La culture du bien-être, qui nous amène à penser à nous-même, nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon, qui sont belles, mais ne sont rien ; elles sont l’illusion du futile, du provisoire, illusion qui porte à l’indifférence envers les autres, et même à la mondialisation de l’indifférence. Dans ce monde de la mondialisation, nous sommes tombés dans la mondialisation de l’indifférence. Nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, cela ne nous regarde pas, ne nous intéresse pas, ce n’est pas notre affaire !

Revient la figure de l’Innommé de Manzoni. La mondialisation de l’indifférence nous rend tous « innommés », responsables sans nom et sans visage. « Adam où es-tu ? », « Où est ton frère ? », sont les deux questions que Dieu pose au début de l’histoire de l’humanité et qu’il adresse aussi à tous les hommes de notre temps, à nous aussi. Mais je voudrais que nous nous posions une troisième question : « Qui de nous a pleuré pour ce fait et pour les faits comme celui-ci ? » Qui a pleuré pour la mort de ces frères et sœurs ? Qui a pleuré pour ces personnes qui étaient sur le bateau ? Pour les jeunes mamans qui portaient leurs enfants ? Pour ces hommes qui désiraient quelque chose pour soutenir leurs propres familles ? Nous sommes une société qui a oublié l’expérience des pleurs, du « souffrir avec » : la mondialisation de l’indifférence nous a ôté la capacité de pleurer ! Dans l’Évangile nous avons écouté le cri, les pleurs, la longue plainte : « Rachel pleure ses enfants… parce qu’ils ne sont plus ». Hérode a semé la mort pour défendre son propre bien-être, sa propre bulle de savon. Et cela continue à se répéter… Demandons au Seigneur d’effacer ce qui d’Hérode est resté également dans notre cœur ; demandons au Seigneur la grâce de pleurer sur notre indifférence, de pleurer sur la cruauté qui est dans le monde, en nous, aussi en ceux qui dans l’anonymat prennent les décisions socio-économiques qui ouvrent la voie à des drames comme celui-ci.

« Qui a pleuré ? » Qui a pleuré aujourd’hui dans le monde ? Seigneur, en cette Liturgie, qui est une Liturgie de pénitence, nous demandons pardon pour l’indifférence envers beaucoup de frères et sœurs ; Père, nous te demandons pardon pour celui qui s’est accommodé et s’est enfermé dans son propre bien-être qui porte à l’anesthésie du cœur, nous te demandons pardon pour ceux qui par leurs décisions au niveau mondial ont créé des situations qui conduisent à ces drames. Pardon Seigneur ! Seigneur, que nous entendions aujourd’hui aussi tes questions : « Adam où es-tu ? », « Où est le sang de ton frère ? ».

François,  Evêque de Rome, 8 juillet 2013

François au Conseil de l'Europe, 25 Nov. 2014

Publié dans Politique

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A
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M
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