Pour enrayer la machine économique, pour déstabiliser les systèmes bancaires virtuels ou non, n’achetons rien pendant plusieurs jours
Bodrum (Turquie) - Duaa, réfugiée syrienne de 22 ans, compte nerveusement les heures avant d'embarquer de Bodrum, ville touristique sur la côte égéenne en Turquie, pour la Grèce. Cette mère de deux enfants espère que cette nuit leur offrira une vie meilleure de l'autre côté, en Europe.
J’ai lu ou j’ai entendu je ne sais où ce slogan : envoyer des bombes, vous recevrez des migrants.
C’est ce qui se réalise. Alors, pour se protéger de « l’invasion » des migrants, les dirigeants européens payent les dirigeants turcs afin qu’ils aient les moyens d’enfermer dans des camps de détentions tous migrants avant de les renvoyer hors de leur frontière, hors de l’Europe, en Syrie, par exemple. On assiste même à plus efficace. La police se charge d’extraire des camps situés en Grèce les non européens qui sont venus de Turquie afin de les refouler dans les camps turcs.
En France, on dit que l’Albanie est un pays sûr. Moyennant quoi, des obligations à quitter le territoire français en direction de l’Albanie sont délivrées. Mais, les Albanais sachant leur mort certaine s’ils retournent dans leur pays d’origine ne veulent pas partir.
Bref, pour ne pas avoir d’étrangers sur son sol, l’Europe ignore le respect des droits élémentaires susceptibles de respecter les personnes.
Chaque jour, nous lisons dans les médias des analyses de faits sociaux qui ne touchent jamais aux racines extrêmes des problèmes. Personne ne veut ouvrir les livres qui abordent les questions traitant du méfait radical du capitalisme.
Je peux ainsi citer les analyses sociologiques du mal-être dans les banlieues. On regardera sous tous les angles, les raisons qui conduisent à l’engagement dans les rangs de Daech, mais on ne parlera jamais à fond de la mainmise des multinationales sur la vie des quartiers et des États qui conduisent les gouvernements à ne pas remettre en cause le système économique mondial qui écrase les populations. Les gens voulant garder leurs privilèges et avantages acquis ne veulent surtout pas que l’on s’attaque au système économique qui leur assure un certain confort matériel.
Donc, pour que rien ne bouge, que l’étranger reste dehors, sous les bombes, dans la famine, l’absence de travail, de revenus. Certes, on reconnaîtra les méfaits des colonisations des siècles passés. Mais, rien ne sera dit sur la colonisation des pauvres par l’actuelle financiarisation de l’économie mondiale.
Nous voyons que rien ne va plus et nous ne faisons rien. Nous sommes mêmes disposés à revoter pour ceux qui sont censés nous protéger des envahisseurs.
Que faire pour obtenir un changement ?
Bloquer à sa source capitaliste le système injuste de l’économie mondiale.
Comment cela ?
En vivant plusieurs jours sans fréquenter les magasins. Ne plus rien acheter. Tenir une grève totale en ne consommant plus, en ne produisant plus. Je sais que je rêve. Pourtant, je me dis que là il y aurait un réel bouleversement du système économique actuel par défaut d’acteurs. Pour que les banques s’interrogent sur la place indue que prend l’argent sous leur surveillance, gelons tout transfert de monnaie.
Cette hypothèse me semble importante, il me faudra la reprendre avec plus d’arguments. J’en ferai un outil au service de l’Evangile : A quoi sert-il de gagner le monde entier si cela doit provoquer la perte de ton âme ? Et tu perds ton âme à chaque fois que, légalement, tu prends les moyens de maintenir le réfugié, le migrant en dehors de chez toi. On ne peut adorer Dieu et l’argent.