Robert ! Peut-être sentais-tu ton départ en restant loin de ceux que tu aimes ?
Photo prise et « trafiquée » par Mehboob
Robert, très actif à Confluences/Polycarpe, a rejoint l’éternité. Au moins depuis le mois de juin 2016, il se sentait très affaibli par la maladie. Nous avons quand même pu nous rencontrer et partager un repas de midi que Mehboob a préparé. Mais, à partir d’août, il ne se sentait plus de recevoir de visites ou de se rendre chez ses amis. Nous nous téléphonions. Il nous demandait d’être prévenu avant que l’on se rende chez lui ou à l’hôpital. Toujours, il se sentait trop fatigué pour nous recevoir. Peut-être il ne voulait pas que l’on constate la montée en lui de la fatale maladie. Frédéric, l’homme du théâtre de l’Espace Culturel Saint-Polycarpe, comme moi-même n’avons jamais pu lui rendre visite. Un grand regret. Mais nous ne souhaitions que respecter sa volonté.
Nous avons été prévenus de son décès à l’hôpital l’avant-veille de la cérémonie de dernier adieu. Son amie brésilienne, présente à ses côtés, nous aura prévenus. La durée de la rencontre du souvenir aura été celle que les services funèbres concèdent à qui ne peut cacher sa pauvreté. Il y eut quand même quelques prises de paroles spontanées.
Daniel, viens d’envoyer aux amis et connaissances de Robert, aux fidèles de Saint-Polycarpe, une lettre que je dépose en ce lieu. C’est un bel hommage que nous ne pouvons cacher. Hommage que Robert entend là où il se trouve.
Chers(ères) polycarpiens(ennes) de cœur,
Je connais Robert depuis plusieurs années. Vous pouvez deviner et trouver où nous nous étions rencontrés. Là, à Saint-Polycarpe, il m'avait tenu par la main. Je me rappelle qu'il m'invitait manger juste avant de prendre son service que je sois dans les Pentes de la Croix Rousse ou quelque part en train de travailler. Daniel, tu viens manger ? Si tu n'es pas disponible, tu trouveras à manger à la cuisine (celle de la maison paroissiale). Dans le frigo il y a des cuisses de poulet, des côtelettes de porc. Prends-les toutes.
Dans mon atelier, tu trouveras tels outillages ; prends-les, je te les donne..., me disait-il.
C'est ainsi que près de soixante-quinze pour cent de mes outillages viennent de lui.
Mais depuis mon départ de Lyon, je l'ai appelé trois fois. Plus tard, il ne répondait plus à mes appels. Même pendant ma visite flash, à Lyon, je ne l'avais ni vu, ni parlé avec lui.
Samedi dernier, j'ai appris qu'il nous avait quittés ; j'étais consterné.
Robert, géant, grand homme au cœur d'enfant,
Tu viens de traverser la porte,
Toi, un ange sur mon chemin,
Peut-être sentais-tu ton départ en restant loin de ceux que tu aimes ?
Peut-être voulais-tu qu'on garde de toi le souvenir de l'homme souriant, blagueur, fort... ?
Pourtant, franc, sincère, honnête...
Apprends-moi comment avoir un cœur d'enfant et comment le garder.
Que ton âme traverse les nuages obscurs, que tu voulus éclaircir, jusqu'au Père
Mes pensées encensent sa montée.
Et, là-bas, en bricolant, continue de blaguer, de rire...
Ils continueront de résonner à St Po, sur les Pentes de la Croix-Rousse...
Pense à nous.
Pense à tous ces immigrés qui ont mangé dans le creux de tes mains.
Pense à Nicolle, Corinne... qui ne vont pas sitôt se consoler.
Je penserai toujours à toi tel que je t'ai connu.
Pour moi, tu continues de vivre.
Tu resteras à jamais gravé dans mon cœur.
Je raconterai à ma progéniture qui tu es pour nous.
Voilà chers(ères) polycarpiens(iennes) mon message de reconnaissance pour mon ami et frère Robert.
Passez une bonne semaine.
Avec mes amitiés.
Daniel