Tant que nous serons dans la logique du "toujours plus" nous contribuerons à abîmer la terre, ses ressources, à appauvrir les sols
Fallait-il la sincérité d’un ministre qui démissionne parce que la politique de croissance infinie des gouvernements ne permet pas de concrétiser les promesses écologiques ? Toujours est-il que des foules de manifestants ont occupé places et rues samedi dernier.
À Lyon, places Terreaux, on compte jusqu’à 10 000 personnes pour tenir le “siège” symbolique de l'Hôtel de ville. « Les organisateurs de ce rassemblement entendent ainsi lancer une "action de masse non-violente pour dire à nos élus d’être enfin à la hauteur des pires défis que l'humanité ait jamais rencontrés: l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique".
Un rassemblement composé de personnes de tous âges, jeunes comme retraités, les familles sont également présentes. La consigne des organisateurs : pas de message politique. »
N’oublions pas que les “élus” ce sont nous les citoyens qui les ont avons élus. Pour que la politique croissantiste change, il est indispensable que changent nos propres modes de vie et nos choix politiques.
Une réflexion semblable est à tenir avec la réalité de la migration. Protéger la Terre, protéger la maison commune à tous, sans protéger nos frères humains qui sont obligés de quitter leur chez eux, soit pour des raisons politiques (par exemple, la guerre ou la corruption des élus), soir pour des raisons économiques (absence de travail, famine), serait un non sens.
Objecteur de croissance, tachant d’œuvrer pour un développement qui serait au service de tous, ne marginalisant personne dans la misère, donc souhaitant une gouvernance anticapitaliste, je me réjouis de voir que, de plus en plus, grandit dans les consciences, l’exigence du refus d’un “toujours plus”.
Je vous donne à lire un paragraphe de la chronique de Bruno Frappat dans l’édition de La Croix, du 8/9 septembre 2018 :
« On comprend qu’un Hulot n’aurait pas pu, avec ses petits bras, éradiquer ces mauvaisetés de tous les esprits humains. Il n’y a pas de ministère du surhumain.
Croissance
Surtout que tout le monde fait comme si l’on pouvait continuer à faire monter les arbres jusqu’au ciel et à attendre les bras croisés la bienveillante et mirifique « croissance », solution à tous nos soucis pour l’avenir de cette planète bleue qui court à sa perte dans le cosmos indifférent.
Croissance pour assurer nos retraites. Croissance pour permettre l’emploi des jeunes et maintenir celui des seniors. Croissance pour équilibrer les comptes de l’État, diminuer les impôts et permettre la hausse des revenus des particuliers. Croissance pour terrasser la pauvreté et permettre le développement harmonieux de tous les continents. Croissance pour en finir avec les guerres et éviter les fanatismes. Croissance pour répandre le bonheur sur l’ensemble du monde. Croissance Dieu caché des jours actuels, que l’on attend comme un nouveau messie et dont des générations ont entendu dire qu’elle était sur le point de revenir…
Tant que nous serons dans cette logique jadis appelée par l’ami François de Closets celle du « toujours plus » nous contribuerons à abîmer la terre, ses ressources, à appauvrir les sols, assécher les torrents, faire fondre les glaciers et les pôles. Anéantir les ressources de la pêche et gaspiller le peu qui nous reste pour contempler, en fin septembre, les bois encore un peu verts dans le soleil d’une aube fraîche qui revient tous les jours et à la lumière de laquelle, heureusement, nous ne pouvons pas nuire. »