Alors Jésus ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Voilà l’un des derniers gestes accomplis par le Seigneur ressuscité.

Publié le par Michel Durand

Alors Jésus ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Voilà l’un des derniers gestes accomplis par le Seigneur ressuscité.

Dans la tradition catholique, la messe prend le pas sur l’ensemble des réunions priantes. Quand il n’y a pas de prêtre, personnage indispensable pour qu’il y ait eucharistie, il n’y a rien. Trop souvent hélas, pas de réunion des fidèles chrétiens pour prier en communauté en absence de prêtre.

Nous pouvons bien expliquer que les offices des heures du jour réunissent les baptisés avec les chants des psaumes et l’écoute de la Parole. On va dire que cela ne vaut pas une messe. Alors on s’abstient.

Notons aussi que très souvent la messe est dite rapidement, l’Évangile à peine médité une fois écouté. La messe est dite plus que priée, les fidèles chrétiens ayant écouté plutôt passivement. C’est tout cela qui me fait préférer la participation de la communauté à un office du matin (Laudes), ou du soir (vêpres) à la messe, car avec les psaumes, il y a manifestement une longue participation de l’assemblée. J’aime beaucoup l’union de l’eucharistie à l’office chantée. Et quand il y a concélébration, j’apprécie que tous les prêtres présents accompagnent de façon audible la voix du président de l’eucharistie. Personne n’est seul en prière.

Bref, ce que je souhaite souligner ici, c’est que toute célébration liturgique est l’action de tous, par tous, avec tous en la présence du Christ alors que le prêtre préside l’assemblée de prière dans la personne du Christ.

Ces pensées me sont venues alors que je lisais la lettre apostolique de François publiée ce 30 septembre.

François privilégie l’annonce de la Parole de Dieu en créant un événement autour de l’annonce de l’Évangile. Celle-ci doit être magnifiée, pratiquée. Je ressens dans cette annonce, une volonté de mettre l’Évangile en avant, alors que la messe prend toute la place dans l’emploi du temps des chrétiens en prière. Toute personne à la suite du Christ, homme et femme, doit se sentir inviter à proclamer l’Évangile. Annoncer, écouter et mettre en pratique, bien évidemment, pour que la Parole entendue soit crédible. Nicolas Senèze (La Croix) écrit : « Le pape François a donné, lundi 30 septembre, un nouvel exemple de son souhait d’une Église plus évangélique. En faisant du 3e dimanche du temps ordinaire, fin janvier, le dimanche de la parole de Dieu, il dessine une fois de plus les contours d’une Église qui, dans la ligne du concile Vatican II, se réapproprie la parole de Dieu.

Non que François veuille diminuer la place de l’Eucharistie dans l’Église catholique, mais il a bien conscience qu’à s’arc-bouter sur ce seul sacrement, elle risque d’oublier que « la relation entre le Ressuscité, la communauté des croyants et l’Écriture Sainte est extrêmement vitale pour notre identité », comme il le rappelle dès le début de ce texte dense et structuré qui revisite longuement la place de la parole de Dieu dans le christianisme, jusque dans sa mise en œuvre concrète ».

Pour terminer, c’est aujourd’hui la fête du Bienheureux Antoine Chevrier, je me tourne vers le fondateur du Prado qui recommande sans cesse « l’étude de l’Évangile ». Voir à ce propos cette page.

Entendre et mettre en pratique la Parole. Notons, au passage, que si les pradosiens souhaitent la canonisation du Père Chevrier, ils doivent eux-mêmes en demander la grâce en répondant positivement à l’appel de tous à la sainteté.

Antoine Chevrier : « Dans la vie de Notre Seigneur se trouvent la sagesse et la lumière. C'est dans ces détails que nous trouvons toute notre règle de conduite et que nous trouvons la perfection et un enseignement sûr et selon Dieu, puisque c'est Dieu lui-même qui se montre à nous. A quoi sert l'Évangile si on ne l'étudie pas ? Pour bien connaître l'Évangile, il faut entrer dans les petits détails de chaque fait, de chaque action, c'est là que nous trouvons la sagesse. Quand on passe dans une rue et que l'on voit une belle maison, on la regarde en passant et l'on dit : voilà une belle maison ; on ne voit que de l'extérieur, on ne se rend pas compte de tout ce qu'il y a dedans, de tout ce qu'il y a d'arrangement, de beauté, de commodités, etc. On passe, on regarde, on dit : C'est beau ! Voilà tout ; on ne s'en sert pas... Mais si on entre dedans et que l'on visite chaque étage, chaque pièce, on peut en admirer l'ordre, la beauté intérieure, l'ordonnance parfaite. Ainsi de l'Évangile ; beaucoup le regardent et disent : C'est beau ! Et ne sont pas entrés dedans, pour en examiner les beautés intérieures et ne peuvent s'en servir, en jouir et mettre à leur usage les choses qui s'y trouvent. Pour connaître une maison, il faut y entrer et mettre à son usage les chambres qui la composent. Pour connaître l'Évangile, il faut y entrer, voir les détails et mettre en pratique les choses que nous y trouvons ; et nous n'avons qu'à y entrer un peu, à étudier ses détails pour comprendre tout de suite combien cette maison est belle, grande, parfaite. C'est véritablement la maison de la Sagesse. » (Manuscrit XII, 25-26).

Ce passage est donc une invitation à prier avec l’office des lectures en ce jour du Bienheux Antoine Chevrier.

 

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