Dans le Christ, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu… selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé
Il semblerait que les pages lumineuses ne viennent pas facilement.
Écrire à propos de « sauver des vies » au lieu de « sauver la Vie » est certainement plus aisé que de se trouver en présence, concrètement, existentiellement d’une telle alternative. Écrire demeure dans la fiction, l’imagination. Se décider à appeler le Samu relève d’un autre ordre. Faut-il prendre tous les moyens pour sauver une vie qui ne dépasserait pas le biologique ? Or, dans cette question, il y a le doute : comment être certain de mettre vraiment le doigt sur ce qui n’est que biologique ? Où est la frontière entre l’organique pur et le spirituel ?
Même si je ne suis pas apte à réponde à cette question, j’en reconnais son importance et je redis que gagner 9 mois de vie dans la solitude d’une chambre d’Ehpad n’est assurément pas un gain. Ne pas mourir de Covid, et mourir d’isolement.
Un séminaire mériterait de se réunir pour approfondir tous ces sujets. Or, quoiqu’il en soit de nos méconnaissances, le but à poursuivre est celui de l’accueil de la fin de vie. Ne pas avoir peur de la mort alors que nous l’a voyons se profiler au détour d’un examen clinique.
Autrement dit, après avoir lu d’Olivier Rey, L’idolâtrie de la vie.
je rends grâce d’avoir vécu une intervention en cardiologie, car cela pose sans masque la réalité concrète de la question sur la Vie.
Ceci affirmé, je regrette que des rencontres de prêtres âgés soient supprimées sous prétexte de protéger les personnes fragiles, rencontres de réflexion, alors que des manifestations pieuses se voient maintenues. Pouvons-nous célébrer la Vie en la coupant de sa phase réflexive ? Je pose autrement la question, et assurément, j’y reviendrai : pour conduire une vie de retraité canonique, ne faudrait-il pas envisager une sorte de noviciat, de séminaire en marche vers le Royaume ? Nous sommes préparés à la vie missionnaire par au moins 6 années d’études, avec retraites, sessions découvertes, pourquoi pas une vie de retrait conventuel avec ermitage pour entrer dans le domaine divin, encore largement inconnu ? N’est-ce pas dans ce temps de retirement que je deviendrais susceptible de trouver les bonnes raisons de rendre grâce ?
Ces derniers mois, ayant enregistré auprès de confrères de superbes parcours de vie missionnaire, je me suis dit que je devais, comme eux, rassembler les éléments importants qui ont jalonné mon existence. Cela demandera un vrai travail de recherche, d’archives. N’est-ce pas l’indispensable pour mettre en avant ce qui relève de la Vie tout en relativisant ce qui n’est que du domaine de la vie à sauver ?
En terminant cette page, j’avoue que je me suis laissé aller à l’écriture spontanée. Ai-je été capable d’exprimer le sens profond de ma pensée ? Assurément, depuis, l’intervention en cardiologie une nouvelle page existentielle se présente. J’aurai l’occasion d’en reparler et de déterminer ainsi, des traces de changement.
Pour l’instant, je prolonge la méditation avec un regard que l’Évangile du jour.
Dans sa création continuée, Dieu sait tout de notre vie. Sa Providence est permanente.