La croix du Seigneur nous garde et nous protège des dangers de la nuit. Le cœur d’enfant de Messias était tout ouvert près de Dieu-tendresse

Publié le par Michel Durand

La croix du Seigneur nous garde et nous protège des dangers de la nuit. Le cœur d’enfant de Messias était tout ouvert près de Dieu-tendresse

Source de la photo

 

Pour la programmation des rencontres-conférences dans la grande salle du Prado à Lyon, j’ai été amené à lire le récit d’Éric Guyader (Frère Éric) Pèlerin de la Trinité, à la rencontre des exclus.

Cela est impressionnant.

Comment peut-on être au plus près des vraiment très pauvres ? Comment, dans la reconnaissance de l’Évangile et de la dignité de chaque être humain, arriver à tisser autant de liens d’amitié et de respect ? J’imagine que l’on ne peut pas faire mieux et je ne peux que reconnaître que j’en ai toujours été incapable. Ce ne sont pas quelques conversations avec des gens rencontrés dans la rue subissant toute forme de déshérence qui peuvent engendrer de réelles amitiés et susciter dans cette même mouvance le désir de prier Dieu. Il y faut une vie de complète proximité. Une longue et réelle incarnation : une immersion durable.

Si en 1987, Éric avait 25 ans, aujourd’hui, il devrait atteindre les 60 ans.Que dit-il maintenant de sa vocation à suivre les chemins de Benoit-Joseph Labre dont le Prado s’honore d’en avoir un portrait près de la crèche comme l’a voulu Antoine Chevrier ? Dans cette ligne, que cela soit Jacques Lancelot, prêtre du Prado, qui ait été invité à rédiger la préface n’a rien d’étonnant.

Nouvelle cité présente ainsi l’ouvrage :

Sans rien emporter avec lui, si ce n’est la foi, l’espérance et l’amour du prochain mis en pratique, l’auteur de ce livre va à la rencontre des plus abandonnés qui errent dans les rues et sur les routes ou les chemins. Il marche beaucoup. Il prie beaucoup. Il ne construit pas d’œuvres sociales, il ne se fixe pas, il vit avec les gens, sûr qu’en chacun habite le Dieu-Trinité, au-delà des apparences les plus quotidiennement dramatiques. C’est un récit bouleversant. Une aventure vraie. S’adressant à l’auteur dans la préface du livre, le Père Jacques Lancelot, Secrétaire du Comité Épiscopal France-Amérique Latine lui dit : « Tu es en marche vers ceux qui sont « l’image cachée de Dieu » et son « sanctuaire » préféré. Oui, ce sont eux que tu veux rejoindre : les sans-maisons, les sans-travail, les sans-terre, les sans-famille. Ce sont eux, ton « lieu » de pèlerinage « .

Après des études d’ingénieur, accompagné d’une formation théologique, Éric GUYADER a quitté sa France natale en 1987 pour vivre dans une favela de la grande banlieue de São Paulo. Il a, petit à petit, décelé en lui une vocation originale, suivie par son évêque local au Brésil : être « Pèlerin de la Trinité » dans les rues et sur les routes.

À la page 392, je copie :

« Avant-hier, avant de me coucher, j’ai consacré, comme d’habitude, les dernières minutes à la prière. La prière du soir, de l’abandon… J’ai disposé mon carton, tiré la Bible de mon sac et me suis agenouillé. À mes côtés, Pira, toujours fidèle, dormait déjà, comme tous les autres d’ailleurs. Seul Messias, assis sur son carton, un peu plus loin, observait la vie de la place.

Alors, il s’est levé et, comme pour s’excuser, s’est approché de moi, en disant :

  • Laisse-moi prier avec toi…

Il s’est agenouillé près de moi. La croix de carton qui veille sur notre sommeil pendant la nuit était à côté de la petite icône de la Trinité de tendresse . Devant elles, la Parole de Dieu. Messias a demandé :

  • C’est la croix de notre Seigneur ?
  • Oui. Elle nous garde et nous protège des dangers de la nuit. Ainsi, nous pouvons dormir tranquilles, confiants dans la protection de Dieu, ai-je répondu…

Le cœur d’enfant de Messias était tout ouvert. Docile, simple et innocent, il était près de Dieu.

Pour en savoir plus, rien de mieux que de regarder la vidéo dont le fichier me fut remis à l’occasion de cette programmation 2021/2022.

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