A. Chevrier dit que le chemin des disciples du Christ part de la solidarité vécue avec les blessés de la vie, les petits qui sont des frères
2 octobre, fête du Père Antoine Chevrier. Homélie à l'eucharistie de 18 h dans la chapelle du Prado de Lyon.
Il me semble que nous sommes invités à vivre cette fête du Bienheureux Antoine Chevrier en unissant celle des Saints-Anges gardiens et celle de Saint François d’Assise pour demander l’intercession du père Chevrier auprès du Père afin que notre Assemblée grandisse en proximité avec celles et ceux qui sont éloignés de l’Église. Que Dieu nous protège alors que nous souhaitons grandir en sainteté pour être plus proche des personnes dans notre mission d’ouvrir à tous et toutes l’Évangile en commençant par les très pauvres pour que, effectivement soit assurée à tous l’annonce du Royaume.
« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. »
Nous n’avons rien d’autres à faire, nous aussi, que d’habiter parmi les gens, de parler leur langue, connaître leur culture pour être, dans leur langue porteur de la Bonne Nouvelle.
Pour que Dieu nous parle de Lui, il vient dans notre monde.
« Le Verbe s’est fait chair ».
« Ces mots, a écrit Pierre Joatton, Antoine Chevrier les commentait en disant : “Le Verbe fait chair est le principe de toutes choses, il est le fondement sur lequel tout doit reposer, la racine d’où nous devons tirer la sève qui doit nous donner la vie, le centre vers lequel tout doit converger, la fin vers laquelle tout doit aboutir. Il est la résurrection et la vie. Voilà Jésus Christ !” » Je n’en dis pas plus, nous connaissons.
Alors me vient la question : comment vivons-nous cette présence du Verbe parmi nous dans l’annonce de l’Évangile ?
Dans leur barque de mai 1856, face aux inondations, deux vicaires de Saint-André de la Guillotière voient la détresse des habitants. Ils agissent en conséquence. Et nous, que voyons-nous ? Comment répondons-nous aux problèmes que rencontrent, par exemple, les migrants exilés par détresse politique, économique ou familiale ? Nous n’oublions pas qu’Antoine Chevrier, Marie Boisson, Pierre Louat, Amélie Visignat (voir ici) se sont organisés pour accueillir des exilés du Dauphiné, ou autres campagnes françaises, qui ont trouvé refuge dans le pauvre et mal famé quartier de la Guillotière découvrant les tout débuts de l’industrie chimique.
Ces jours nous sommes effrayés d’apprendre comment des familles, des mineurs isolés sont mal traités par des polices chargées de protéger des frontières européennes.
Il n’y a pas que la Pologne ou la Hongrie.
Je reprends les mots de Pierre Joatton : « Ce qu’il (Antoine Chevrier) a vécu ce soir de Noël oriente sa vie au cours de laquelle il va fonder une œuvre, appelée le Prado, pour l’évangélisation des pauvres et des petits. Il décide alors de se faire pauvre à la suite de Jésus né à Bethléem, la ville de David, dans une crèche et non dans un palais royal.
Le P. Chevrier nous rappelle encore aujourd’hui que le chemin des disciples du Christ part et repart de la solidarité vécue avec “les blessés de la vie ”, ceux que Jésus appelle “les petits qui sont ses frères ”. Il est le chemin qui mène à fonder, en priorité avec eux, des lieux de vie et de partage. Des communautés chrétiennes où l’on apprend à “connaître Jésus Christ qui est la seule et véritable science” ». (Voir ici)
Ceci dit, voici une dernière question, question que je livre à notre prière : comment vivons-nous notre engagement diocésain et notre engagement pradosien ? Nous sommes diocésains, mais pas que diocésain. Nous sommes aussi pradosiens, laïcs, religieuses, laïcs consacrés, diacres, prêtres. C’est en regardant Saint François que je pense à l’engagement religieux dans le cadre des Instituts séculiers. Quelle place donnons-nous à l’engagement pradosien dans notre attachement diocésain ? Je veux parler des conseils évangéliques. Voir ici
En cette fête du Bienheureux Antoine Chevrier, grâce à son intercession, je nous invite à demander à Dieu, la fidélité à notre vocation.
Dieu Notre Père, tu as choisi le Bienheureux Antoine Chevrier pour annoncer l’Évangile aux pauvres. Et pour former des apôtres habités par ton Esprit. Nous te rendons grâce pour tout ce que Tu nous as déjà accordé par son intercession.
Le Père Chevrier nous guide pour suivre de plus près ton Fils à travers les mystères de la Crèche, du Calvaire et du Tabernacle, nous faisant découvrir la beauté de ton Amour.
Permets qu’il soit auprès de Toi le porteur de notre prière, afin d’obtenir de plus grandes grâces encore. Nous t’en prions, Toi qui es vivant pour les siècles des siècles.
Amen !