La vie n’est pas ce que l’on possède comme richesses, mais ce que l’on est. Que peut-on entasser quand il y n’y a pas d’amour à donner ?

Publié le par Michel Durand

La vie n’est pas ce que l’on possède comme richesses, mais ce que l’on est. Que peut-on entasser quand il y n’y a pas d’amour à donner ?
Photo de ascalaphe sur Unsplash

Du livre de l'Ecclésiaste 1. 2 et 2. 21 à 23 : « Que reste-t-il à l’homme de toute sa peine ? »

Psaume 89 : D’âge en âge, Seigneur, tu as été notre refuge.

Lettre de saint Paul aux Colossiens : 3. 1 à 11 : « Recherchez les réalités d’en haut ; c’est là qu’est le Christ »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc : 12. 13 à 21 : « Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? »

 

 

Comme il se doit, nous confrontons notre quotidien à la Parole de l’Évangile et nous essayons de voir ce qui est conforme à la volonté divine. C’est un appel permanent à la conversion, c’est-à-dire au réajustement de nos modes de vie à la pensée du Créateur. Nous nous entendons dire :

Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.

Mais Dieu dit :

Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?

Aujourd’hui, de quoi notre quotidien mondialisé est-il fait ?

  • familles sur les routes des vacances.
  • incendies. Certains d’origines criminels.
  • soirées culturelles grâce aux multiples festivals d’été.
  • personnes qui restent la maison, car les vacances, telles qu’on les conçoit aujourd’hui, coûtent trop chers.
  • décisions politiques qui ne respectent pas les engagements d’aider les pays du Tiers-Monde les plus pauvres.
  • blé bloqué (ou récemment débloqué) en Ukraine par la guerre.
  • pays qui connaissent la famine.
  • violences « terroristes » émanant de ces régions en difficulté.
  • Jour du dépassement : ce 29 juillet, nous avons épuisé toutes les ressources que la planète peut nous offrir en une année.
  • etc.

Révisons notre vie en regardant et mettant en pratique l’Évangile. Nous savons ce qu’il faudrait changer, mais nous n’y croyons pas assez, alors rien ne bouge et des jeunes vont affirmer ne pas vouloir d’enfants car le monde qui se présente, celui que les adultes donnent, ne peut apporter un avenir bénéfique.

Aujourd’hui, je ressens un tel écart entre ce que nous vivons et le message biblique qu’il me semble que tous les chrétiens devraient descendre dans la rue et occuper routes, ports et aéroports pour que l’humanité retrouve la sagesse fondamentale. À cause des vanités qui menacent le monde, l’humain, augmenté plus que réparé, le Cyborg, n’en dort plus la nuit.

Tous ses jours sont autant de souffrances, ses occupations sont autant de tourments : même la nuit, son cœur n’a pas de repos.

Que l’on fasse grève pour retrouver un peu de raison, pour que, riches et pauvres, nous ne nous laissions pas séduire par les illusions que la société fait miroiter à nos yeux.

Je pense à l’illusion de ces riches industriels dont les innovations ont si bien réussi qu’ils envisagent des conquêtes spatiales. Trouver une autre planète !

Alors, je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence. Mais Dieu lui dit : Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ?

Je pense aux inévitables guerres entre pays riches et pays pauvres, alors que Saint Paul nous exhorte à la reconnaissance de la dignité de toutes et de tous :

Revêtez l'homme nouveau, celui que le Créateur refait toujours neuf à son image, pour le conduire à la vraie connaissance. Alors, il n'y a plus de Grec et de Juif, d'Israélite et de païen, il n'y a pas de barbare, de sauvage, d'esclave, d'homme libre, il n'y a que le Christ : en tous, il est tout.

On pourrait croire, suite au commentaire que je viens de faire, que j’invite les chrétiens (que je nous invite) à régler les problèmes du monde entier comme le Christ les auraient résolus. Reprenons le début de cet Évangile (12,13).

Un homme, un inconnu parmi la foule souhaite que Jésus se prononce sur un problème d’héritage. Jésus serait un maître, un sage, capable de régler les conflits. Non, il n’est pas le juge dans nos affaires. Il y a des hommes compétents en ce domaine et il n’est pas question d’accomplir cette tâche à leur place. Jésus va plus loin. Il dépasse la solution du problème en agissant sur l’âme et la conscience du demandeur. S’adressant à la foule, il dit :

Gardez-vous bien de toute âpreté au gain, car la vie d'un homme fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ses richesses (de ce qu’il possède).

« Âpreté » traduit le grec pleonexia qui désigne le désir d’avoir toujours plus.

« Richesses » traduit le grec huparchonta, ce que possède le prince, archon.

Notre vie ne dépend pas de ce que possède le prince (le premier), de ce qui ne nous appartient pas. Nous ne sommes ni propriétaires, ni maîtres de ce qui ne nous appartient pas. La vie n’est pas acquise pour être possédée ; elle est reçue pour être donnée. La vie n’est pas ce que l’on possède comme richesses, mais ce que l’on est. Que peut-on entasser quand il y n’y a pas d’amour à donner ? Jésus ne se partage pas, il se donne tout entier.

Disciple du Christ, le chrétien communique, de l’intérieur, la Vie. Ce n’est qu’ensuite, une heureuse conséquence, que les problèmes de sociétés seront élucidés et réglés. Il y a tout d’abord l’amour, l’adhésion mystique, l’appartenance au Christ qui invite à aimer universellement. L’intensité de la vie intérieure d’abord et, ensuite, la concrétisation de cet engagement auprès de Christ, dans le quotidien. En bref : être chrétien.

Être riche en vue de Dieu

Qu’il en soit ainsi !

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