Fête de Toussaint, les saints des temps anciens, mais aussi ceux de notre temps qui ne figurent pas au martyrologe. Les saints, nos modèles
Apocalypse 7,2-4 – 9,14 : « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues »
• Psaume 23 : « Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur ».
1 Jn 3,1-3 : « Nous verrons Dieu tel qu’il est ».
Matthieu 5,1-12 : « Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
Continuons notre méditation d’hier. Toujours avec l’appui de Saint Augustin et d’autres saints.
Les saints vivent dans la Vérité et jouissent de la présence de Dieu. Jésus-Christ, notre maître, nous a ouvert, avec les saints, les sources de salut qui répandent des bienfaits de toute nature ; ils sont le véhicule de l’Esprit-Saint. C’est pour cela que nous en vénérons les reliques, que nous avons le respect des cimetières et tout lieu de sépulture. Saint Augustin le dit (Cité de Dieu, l. I, c. XIII.) : « Il ne faut pas, abandonner avec dédain les corps des saints qui, pendant leur vie, ont été l’organe et l’instrument du Saint-Esprit pour toute bonne Œuvre. » Saints reconnus et nous reconnus.
La Toussaint est une fête chrétienne, dont l'Église catholique a fixé la date au premier novembre en 835. Depuis, chaque année, la Toussaint célèbre Dieu et tous ses saints témoins.
Elle a été instituée pour pallier à nos négligences, pour penser aux saints que l’on aurait pu oublier, ou négliger. Un moine bénédictin écrit : « bien que nous ne fassions la fête que d'un petit nombre de saints, cependant il s'y mêle beaucoup de négligence, et notre ignorance comme notre négligence nous y font oublier une multitude de choses. Si, donc nous avons négligé quoi que ce soit dans les autres solennités des saints, nous pouvons le suppléer dans cette fête générale, et nous purifier des fautes qui pourraient nous être imputées ». Cette raison se retrouve dans le sermon du vénérable Bède (sermon XVIII), mort le 26 mai 735. Il y est dit : « Il a été décrété qu'en ce jour on ferait mémoire de tous les Saints, afin que si la fragilité humaine a quelque chose à regretter dans la manière dont elle a solennisé les Saints -soit par ignorance et par négligence, soit par les embarras des affaires-, elle puisse l’expier en cette circonstance ».
Que nous enseigne la commémoration des saints ?
Saint Bernard dit que « trois choses rendent précieuse la mort des saints : cessation de travail (repos), joie de la situation nouvelle (plénitude), assurance par rapport à l’éternité. (certitude)»
Les saints nous ont été donnés comme des patrons, des modèles, pour, nous secourir par leurs mérites et leurs prières. « O bonté immense de Dieu, dit saint Augustin, qui veut que les mérites des martyrs (ce mot signifie : témoin) soient ce qui nous aide ! Il les éprouve pour nous instruire ; il les tourmente pour nous gagner ; il veut que leurs supplices soient notre profit.» « Si les apôtres et les martyrs, revêtus encore de leur corps, dit saint Jérôme, peuvent prier pour les autres, quand ceux-ci doivent encore être inquiets par rapport à eux-mêmes, à plus forte raison peuvent-ils le faire, après avoir remporté des couronnes, des victoires, des triomphes ! Moïse seul obtient le pardon de six cent mille hommes, et Étienne demande pardon pour Paul et pour beaucoup d'autres, et l’obtient ; auront-ils moins de pouvoir lorsqu'ils seront avec le Christ ? L'apôtre Paul dit que Dieu lui accorda la vie de deux cent soixante-seize âmes dans un navire : fermera-t-il la bouche quand il sera avec Jésus-Christ. ? » Certes non !
Les martyrs, même ceux dont nous ne connaissons pas les noms, souffrirent avec constance. Saint Augustin dit à ce sujet : « L'âme du martyre c'est une épée resplendissante de charité, aiguisée par la vérité, agitée par la force du Dieu… : elle a fait, les guerres, elle a terrassé ses nombreux contradicteurs, elle a frappé ses ennemis, elle a écrasé ses adversaires. » Saint Chrysostome ajoute : « Ceux qui étaient torturés sont restés plus forts que leurs bourreaux ; et des membres écorchés ont vaincu les écorcheurs. »
Avec toutes ces évocations, nous pensons, certes aux saints anciens, aux martyrs comme Polycarpe,
https://nominis.cef.fr/contenus/saint/690/Saint-Polycarpe.html
Maurice.
https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1897/Saint-Maurice.html
Il convient d’y ajouter les contemporains : les saints des temps anciens, mais aussi ceux de notre temps qui ne figurent pas au martyrologe catholique :
Dietrich Bonhoeffer, théologien protestant, exécuté le 9 avril 1945, pour avoir résisté au régime nazi ; Martin Luther-King, pasteur baptiste américain, assassiné à Memphis le 4 avril 1968 ; Mgr Oscar Romero, archevêque de San Salvador, assassiné le 24 mars 1980 alors qu'il célébrait la messe ; Père André Jarlan, tué au Chili le 4 septembre 1984 ; Alexandre Men, prêtre russe orthodoxe tué à coups de hache près de chez lui le 9 septembre 1990 ; Cyprien et Daphrose Rugamba, du Rwanda, fusillés avec six de leurs dix enfants durant le génocide de 1994 ; Nazareno Lanciotti, assassiné au brésil en 2001 ; Andrea Santoro, assassiné en Turquie en 2006 ; Faraj Rahho, archevêque de Mossoul assassinés en 2008 ; Un prêtre et six laïcs indiens assassinés en 2008… ; 46 martyrs de Bagdad, 2010 ; Shahbaz Bhatti, ministre pakistanais, défenseur de la liberté de l'Église, assassiné en 2011 ; et bien d’autres témoins.
Disons avec Saint Augustin : O saintes âmes du paradis, vous qui, maintenant à l'abri des écueils et des tempêtes, jouissez d'un bonheur qui ne doit pas finir, je vous en conjure, au nom de la charité qui remplit votre coeur, au nom de Celui qui vous a choisis et qui vous a faits tels que vous êtes, écoutez ma (notre) prière.