Celui qui est égal au Père, étant Dieu, est devenu semblable à nous en devenant serviteur, et il nous recrée à la ressemblance de Dieu

Publié le par Michel Durand

Zachée et Jésus Christ

Zachée et Jésus Christ

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Lecture du livre de la Sagesse : 11.23 à 12.2 : « Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu aimes tout ce qui existe ».

Psaume 144 : « Mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais ! »

Lecture de la lettre de saint Paul aux Thessaloniciens : 1.11 à 2.2 : « Le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en lui ».

Evangile selon saint Luc : 19. 1 à 10 : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».

 

 

Nous connaissons bien l’épisode de Zachée. Je ne voudrais pas vous fatiguer avec un commentaire qui risque de ressembler à ceux que vous auriez déjà entendu de nombreuses fois.

Aussi, aujourd’hui et mardi, 1er novembre, fête de tous les saints, je puiserai dans Saint Augustin. Je choisis également d’évoquer la seconde lecture afin d’habiller le passage d’évangile que nous connaissons bien.

« Frères, (et sœurs) nous prions pour vous à tout moment afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ».

En fait, je me place dans la personne de Zachée et je me demande : une fois la rencontre avec Jésus pleinement réussie. Que va devenir notre existence ?

Dimanche dernier, une dame est venue - au moment des annonces (dimanche matin à Saint-Maurice) - parler de la présence de jeunes migrants/réfugiés dans le gymnase Marcel Dargent, rue du Premier Film/professeur Paul Sisley. Je leur ai rendu visite dans le gymnase. J’ai parlé longuement avec trois d’entre eux. Après quelques minutes de conversation, deux ont tenu à me dire qu’ils étaient chrétiens. Alors, je me suis présenté avec précision. J’avais alors en tête le thème de la récollection au centre spirituel du Prado, maison Saint-André, prévu au 13 novembre : Présence. Quelle présence aux réalités du monde, à moi-même, aux autres, à Dieu ?

Comment vivons-nous l’engagement du baptême qui nous constitue prêtre, prophète et roi ? Comment collaborons-nous avec le christ dans les trois actions essentielles : enseigner, annoncer ; sanctifier ; gouverner, prendre soin ? N’est-ce pas là, l’appel de toutes et de tous à la sainteté ? Zachée, recevant chez lui, Jésus, ne pouvait que comprendre cette nouvelle orientation de sa vie.

À sa suite, observons le lieu où nous nous dirigeons : le Royaume, l’Assemblée des Saints, le fait d’être en présence de Dieu Amour ; moment où nous serons rassasiés par la vision du Verbe.

Saint Augustin dans un sermon pour Noël a écrit :

« Qui donc, parmi les hommes, connaît tous les trésors de sagesse et de science cachés dans le Christ, et enfouis dans la pauvreté de sa chair ? Car lui qui est riche est devenu pauvre à cause de nous, pour que nous devenions riches par sa pauvreté. »

Notre connaissance ne sera jamais complète, tellement immense fut l’acte du Christ. En effet, « lui qui est riche (riche de richesse divine) est devenu pauvre à cause de nous, pour que nous devenions riches par sa pauvreté. » Nous ne devons pas oublié qu’il est venu « pour endosser la condition mortelle et pour terrasser la mort elle-même, il s'est infiltré dans l'état de pauvre » Pauvre dans sa chair humaine, il « nous a promis des richesses lointaines ». Pauvres, abandonnant les richesses du Créateur (Dieu), « il n'a pas réellement perdu celles dont il s'est éloigné ». Ce sont ses richesses qu’il nous donne.

« Comme ils sont surabondants, ses bienfaits ! Il les tient en réserve pour ceux qui le craignent, il en comble ceux qui espèrent en lui ! »

Présence aux autres, présence à Dieu… Et c’est cette richesse que nous sommes appelés à transmettre. L’admiration que ressent Zachée ne peut que se concrétiser :

« Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »

Reprenons la lettre de Paul aux Thessaloniciens :

« Frères (et sœurs), nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous trouve dignes de l'appel qu'il vous a adressé ; par sa puissance, qu'il vous donne d'accomplir tout le bien que vous désirez, et qu'il rende active votre foi. Ainsi, notre Seigneur Jésus aura sa gloire en vous, et vous en lui ; voilà ce que nous réserve la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ ».

St Augustin à juste titre enseigne que « notre connaissance est partielle, jusqu'à ce que vienne l'achèvement. Afin que nous devenions capables de le saisir ; celui qui est égal au Père comme ayant la nature de Dieu est devenu semblable à nous en prenant la nature du serviteur, et il nous recrée à la ressemblance de Dieu ».

Telle est notre vocation, ce à quoi nous sommes appelés.

Devenu fils d’homme en Marie, l'unique Fils de Dieu transforme de nombreux humains, dont Zachée, en fils de Dieu.

« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

En core Saint Augustin, sermon 198 :

« Qui donne au pauvre ne manquera de rien » (Proverbe 28,27). Tu ne te souviens donc pas de ce que dira le Seigneur à ceux qui auront assisté les indigents : “Venez, bénis de mon Père, recevez le royaume” ?»

Cette interrogation, alors que nous avons les yeux tournés vers le gymnase Marcel Dargent, nous ouvre l’esprit à la fête de la Toussaint. Tous les saints !

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