Libre face à la Loi, le malade retourne à Jésus et exprime qu’il a compris que sa guérison venait de la puissance en lui de la Parole divine
« Naaman retourna chez l’homme de Dieu et déclara : Il n’y a pas d’autre Dieu que celui d’Israël » (2 R 5, 14-17)
Ps 97 (98), Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations
« Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons » (2 Tm 2, 8-13)
« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 11-19)
source de la photo : le lépreux guéri
Le samedi 4 octobre, une centaine de chrétiens de diverses Églises se sont retrouvés pour, dans un élan œcuménique, célébrer les 10 ans de Laudato si’. À la Halte, église Notre-Dame de l’Annonciation, à Vaise, furent évoqués les « Semences de paix et d’espérance » pour «travailler à une société plus sobre et solidaire ».
Notre eucharistie plonge dans le bain, Laudato si’, et je me permets de dire que, dans les premiers mois de la publication de cette lettre encyclique par François (24 mai 2015), j’ai rencontré de nombreux militants, pas toujours croyants en Dieu, qui ne pouvaient qu’en reconnaitre la grande pertinence.
Me vient à l’esprit deux mots : Sacré et sainteté. Ou encore : Contemplation et action. Le sacré est tourné vers le sanctuaire, le lieu du culte, par exemple ce bâtiment église. La sainteté, vers la vie de tous les jours. C’est là que nous vivons, mettons en pratique ce que nous avons reçus dans la contemplation. Nous n’oublions pas que la rencontre eucharistique se termine avec l’envoi en mission. Je cite : Allez en paix, glorifier le Seigneur par votre vie.
Naaman.
Il retourna chez l’homme de Dieu et déclara : « Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu ».
Des lépreux :
Dix lépreux vinrent à la rencontre de Jésus et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » En cours de route, ils furent purifiés.
L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Or, c’était un Samaritain.
Ils étaient dix à être guéris. Un seul rend grâce. Et nous, aujourd’hui, ne sommes nous pas des milliers de milliers à recevoir les bienfaits de Dieu alors que quelques uns seulement songent à remercier ? Il est vrai que les temps sont plus que durs. Et nous pouvons penser à la gouvernance de la France. Je me surprends à imaginer que le Créateur de l’univers, face à tant de guerres, d’injustice, de drames climatiques, de maltraitance de la Terre, d’incohérences politiques, d’individualisme etc… Je me surprends à imaginer que le Créateur nous aurait oublié.
Sacré et sainteté
Je ne peux que m’interroger. Dans l’acte cultuel propre au sacré, est-ce que je puise la force, l’énergie d’une action au bénéfice du monde tel qu’il est ? Au service de la Terre, notre maison à tous ? Des personnes rencontrées au quotidien ? Des très (ou plus) pauvres ? Je peux citer Léon XIV avec Dilexi te - 4 octobre 2025 - n° 42 : « la charité n’est pas une voie facultative, mais le critère du vrai culte ».
Alors la sainteté ? Il n’est pas question d’avoir un visage incliné, les yeux fermés, ou élevés au ciel et les mains jointes. La sainteté c’est ce qui façonne nos modes de vie, relève nos manches pour que nous puissions modeler aisément toutes réalités selon le message de l’Évangile. Edifier selon l’enseignent de Jésus Christ. Prendre, en ce sens, soin de la Terre.
Alors, dans l’émerveillement face à la magnificence de la création travaillée par nos soins, face aux bienfaits dont bénéficient les humains, je prends le temps d’une action de grâce : contemplation.
Nous sommes tous appelés à la sainteté et nous constatons que des gestes saints sont posés au bénéfice des humains, des très pauvres, de tous… Action.
Jésus met l’accent sur cette difficulté à dire merci en montrant que le seul qui agit ainsi est un étranger.
« Or, c’était un Samaritain ».
La scène racontée par Luc montre que, à la suite d’une simple parole de Jésus, les dix lépreux furent guéris. Fallait-il respecter la tradition de se montrer aux prêtres ou bien rendre de nouveaux visite à celui dont la parole a été si efficace ? Le Samaritain, libre par rapport à la Loi, retourne vers Jésus et exprime ainsi qu’il a compris que sa guérison venait de la puissance de sa Parole divine. En plus de la guérison physique, il entre dans l’intimité de Dieu :
« Va, ta foi t’a sauvé ».
Naaman :
« je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël. »
La foi ?
« La foi, a écrit Henri de Lubach, nous fait évader des limites de notre propre esprit et nous fait atteindre Dieu ».
Pour Blaise Pascal, « C’est le cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi. Dieu sensible au cœur, non à la raison ».
Claudel : « Dans l’acte de foi, il y a toujours un moment où il faut fermer les yeux et se jeter à l’eau avec intrépidité et sans garantie apparente ».
Émerveillement : contemplation, ambiance sacrée
Recueillement : ce que je retiens de la Parole divine entendue
Dépouillement / Engagement : ce que j’abandonne de moi pour me donner à autrui : action.
Laudato si’
65 Ceux qui s’engagent dans la défense de la dignité des personnes peuvent trouver dans la foi chrétienne les arguments les plus profonds pour cet engagement.
91 « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi ». Tout est lié. Il faut donc une préoccupation pour l’environnement unie à un amour sincère envers les êtres humains, et à un engagement constant pour les problèmes de la société.
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