J’ai dû quitter le séminaire du Prado, ce fut une épreuve et j’ai tourné le dos à l’Église, mais le Véritable Disciple restait proche de moi

Publié le par Michel Durand

Père Antoine Chevrier

Père Antoine Chevrier

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Cahier de vie, journal personnel, révision de vie en équipe, dialogue avec un accompagnateur (que jadis on appelait directeur de conscience), toutes ces réalités sont des chemins qui tracent l’appel de Dieu. Où le Père de tous nous souhaitent-ils ?

C’est dans cette perspective que je rédigeais, avant d’entrer au séminaire, un journal. C’est ainsi que j’en évoque l’existence le 29 juillet 2022.

 

Vincent, ayant vécu au séminaire du Prado de France, à Limonest, pour la revue pradosienne, Quelqu’un parmi nous, a rédigé ce témoignage dans la perspective de montrer la sainteté du prêtre lyonnais, Antoine Chevrier. Important son témoignage, bien réel. Dieu appelle assurément à une lecture, une étude de l’Évangile. Je donne à lire cette page rédigée par Vincent qui témoigne de l’importance du dialogue avec autrui.

 

Antoine Chevrier, assurément saint

 

J’ai découvert le Père Chevrier en septembre 1992, lors de mon entrée au séminaire du Prado.

Avant d’arriver au Prado, j’ai fait mon premier cycle de formation avec le Groupe de Formation Ouvrière pendant 4 ans.

Pendant ce premier cycle, je travaillais comme agent de service dans différents lycées de la région clermontoise. J’avais des responsabilités syndicales, J’étais engagé en Action Catholique des Enfants (ACE) en monde ouvrier, en Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) dans la catégorie Précarité Boulot. Je faisais révision de vie en JOC puis en Action Catholique Ouvrière (ACO).

Lorsque je suis arrivé au Prado, j’ai très vite découvert le Véritable Disciple, que Pierre Berthelon nous a présenté (un grand Monsieur passionné et passionnant). Il nous a notamment expliqué comment l’utiliser à l’aide de la table des citations bibliques.

Deux formateurs m’ont plus particulièrement marqué au séminaire : Guy Daurat et Robert Daviaud. Ils nous ont fait découvrir le Père Chevrier et sa démarche à travers le Cahier de Vie et l’Étude d’Évangile entre autres. Guy Daurat m’a plus particulièrement accompagné dans la reprise du cahier de vie qui me rappelait la démarche de relecture de la vie des enfants en ACE et des copains de la JOC.

 

Cahier de vie : structure du Cahier de vie

 

Colonne 1

Colonne 2

Colonne 3

(voir)

 

Liste des personnes que je rencontre.

Qu’est ce que ces gens disent ? (« … »)

Qu’est ce qu’ils font ?

(juger)

 

Qu’est ce que j’en pense ?

Qu’elle analyse ?

(agir)

 

Quel projet j’ai avec eux ?

Quel projet j’ai pour eux ?

Qu’est ce que je mets en place ?

 

Je reprenais ce cahier avec Guy qui m’aidait à creuser à être plus précis, il m’accompagner dans la mise en place de l’agir (troisième colonne). J’ai mis quelques temps avant de pouvoir aller jusqu’à la fin de la démarche pour porter toute cette vie dans la prière.

J’ai gardé cette démarche encore aujourd’hui pour relire certaines de mes rencontres et surtout je ne culpabilise plus de prier avec un cahier et un crayon à la main (ou un ordinateur), j’ai trouvé grâce à cette démarche un support un outil.

 

ÉTUDE D’ÉVANGILE

La première Étude d’Évangile, je l’ai découverte au côté de Robert. Je peux même vous dire que ce n’étais pas n’importe quel texte : les disciples d’Emmaüs chez Luc 24, 13-35.

Il m’a fait beaucoup travailler sur le début qui est de se mettre « en attitude d’écoute et d’accueil » en faisant appel à l’Esprit Saint. L’étude d’Évangile n’est pas un exercice de compréhension de texte, mais bien la démarche de se laisser interpeler par le texte.

 

Guide : Étude d’Évangile 

ÉTUDE D’ÉVANGILE

1. Le texte du passage choisi

 

Le texte du passage de l’Écriture choisi prend place dans la première colonne.
On prend un texte précis auquel on pourra ajouter d’autres passages qui nous viennent à l’esprit et qui sont dans cette même ligne.

 

 

2a. Jésus se fait connaître

 

Dans le texte que je médite, je considère la personne de Jésus et je me demande :

  • ce qu’il fait, ce qu’il dit,
  • ce qu’il est.
  • Qu’est-ce qui m’est révélé du mystère de Dieu
  • Qu’est-ce qui m’est révélé du mystère de la personne humaine créée à l’image et à la ressemblance de Dieu ?

 

2b. les autres personnages présents dans ce texte


J’observe également l’attitude des autres personnes citées dans le passage choisi :

 

  • Qui sont-ils, que font-ils, que disent-ils ?
  • Quels enseignements je reçois sur la nature et l’âme humaine ?

Où sont les ouvertures, les fermetures à la Parole de Dieu ?

3.Je rassemble mes découvertes dans la troisième colonne

 

4.Les lumières pour ma vie de disciple du Christ et d’Apôtre.

 

Grâce à ce passage d’Évangile :

  • en quoi ma foi s’est-elle enrichie ?
  • Comment mon attachement à Jésus s’est-il renforcé ?
  • Qu’est-ce qui illumine ma vie actuelle, ainsi que la vie des personnes, des pauvres, des hommes, des femmes que je rencontre dans mon proche entourage
  • À quelle conversion l’Esprit-Saint m’invite-t-il ?
  • Quelle décision prendre pour mieux témoigner de mon attachement au Christ et pour mieux servir la mission reçue au baptême ?

 

5. Une brève synthèse et la prière


En bas de page, sur toute la surface de la feuille, on écrit une courte phrase qui synthétise les lumières reçues. Ici, on peut exprimer en se tournant spirituellement vers Dieu, sa prière de demande ou de remerciement, son Action de grâce. Dans un groupe, chacun peut partager à haute voix sa propre synthèse et prière.
Puis, en silence, on se donne un temps de prière personnelle. On demeure en présence de Dieu, dans une contemplation admirative du Christ pour se laisser transformer par son Esprit de Vérité.
On fait le vide en soi pour que Dieu prenne toute la place dans la ligne de qui vient d’être découvert avec et par la lecture studieuse du passage d’Évangile choisi.

 

 

J’ai beaucoup aimé cette démarche, pour plusieurs raisons :

  • La découverte et redécouverte des textes de la bible à travers cette démarche. Je ne me laisse jamais interpeler de la même manière par le même texte.
  • Ma prière se nourrit de ces découvertes.
  • Je reste bien les pieds sur terre dans la vrai vie.

 

En 1995, j’ai du quitter le séminaire du Prado, ce fut une très grande épreuve et, pendant des années, j’ai tourné le dos à l’Église, mais mon Véritable Disciple n’était jamais très loin de moi.

 

En bref, quelques temps forts

Avec mon épouse nous avons décidé de nous marier à l’Église. J’ai été sollicité pour préparer divers cérémonies de funérailles dans ma famille ; notre fils cadet nous a interpellé en demandant le baptême (à 16 ans) ; nous nous sommes engagé, en couple, comme animateur d’aumônerie des collèges.

Certains collègues m’ont interpellé pour me poser des questions sur leur incompréhension à propos des positions de l’Église. J’ai eu l’occasion aussi de prendre du temps avec une collègue qui traversait des épreuves difficiles.

Alors, j’ai pu puiser dans mon expérience de l’étude d’Évangile et du cahier de vie. Je me suis rendu compte que la spiritualité du Père Chevrier était bien ancré en moi et que c’était un modèle. Cette démarche ancrée dans la vrai vie me plait beaucoup. J’essaye d’accueillir celui qui est en difficulté comme il nous le montre si bien.

J’ai été invité à rejoindre une équipe « les amis du Prado », sur Clermont-Ferrand. Nous essayons avec André, le prêtre qui nous accompagne, de leur faire découvrir petit à petit la démarche de l’étude d’Évangile, je ne veux pas garder cette expérience pour moi mais permettre à d’autres de se retrouver dans cette démarche.

En parallèle, je suis le parcours que le Prado propose aux laïcs qui permet de se rendre compte que je ne suis pas seul dans la quête de mieux connaître Antoine Chevrier.

Mon article est un peu long, je me suis permis de vous partager ces deux outils que vous pouvez adapter à votre convenance.

Nous vivons chacun à notre manière ce compagnonnage avec Antoine Chevrier, cet article est l’occasion de remercier toutes les personnes qui nous permettent de toujours mieux le connaître. Vu tout ce que le fondateur du Prado nous apporte, il est simplement juste de reconnaître sa sainteté. Il serait bon que l’Église détermine sa canonisation, déclaration officielle et définitive de son état de saint.

Vincent

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