La bible vient en dialogue avec les interrogations et la quête de sens de notre société. À la suite du Christ, ils orientent nos modes de vie
2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde
« Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun » (Ac 2, 42-47)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Alléluia ! (Ps 117, 1)
« Il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts » (1 P 1, 3-9)
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
« Ils avaient tout en commun ».
Il importe de réfléchir sur les liens qui existent entre la liturgie et la diaconie, la prière et le service, la contemplation et l’action.
Des foules sont dans la rue. Peut-être certains parmi nous ont manifesté d’une façon ou d’une autre leur désaccord par rapport au sens qui est donné au travail, donc à la retraite, à l’économie productiviste et consumériste, à la vision de l’humain. Pensant à son acte d’électeur, un chrétien (Jean-Luc Naouri il ya plusieurs années), expliqua en une vingtaine de pages, que des textes bibliques l’ont interpellé, lors de méditations, prières ou réflexions, en résonance avec les difficultés auxquelles, économiquement et politiquement, nous nous heurtons. « Ces textes, dit-il, viennent en dialogue avec les interrogations et la quête de sens de notre société. Ils peuvent nous apporter des éléments de réponse, ou nous inviter à une attitude critique face au courant dominant qui nous entraîne bien souvent, nous inviter à un chemin de conversion de nos façons de voir et de nos modes de vie ».
« Ils avaient tout en commun ».
Mais, avant de vivre ainsi :
Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs.
Regardons ce texte d’évangile avec précision.
Nous sommes à quelques jours de l’exécution du Christ. Les apôtres se protègent pour ne pas subir le même sort ; ils se méfient des responsables du Temple, prêts à tout, comme le montrera Saul (Paul) mandaté pour arrêter dans le sang, la propagation de la Bonne Nouvelle du Salut opérée par Dieu lui-même en Jésus-Christ. Ainsi, les parents de l’adulte aveugle-né, que Jésus avait guéri avec l’eau de la piscine de Siloé, avaient eu peur des judéens qui avaient décidé d’exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie (Jean 9,22).
Mais, dans le milieu des disciples de Jésus la rumeur circulait que le fils de Marie (et de Dieu) était ressuscité comme promis et que Marie de Magdala l’avait vu. Pour en parler, les apôtres s’étaient rassemblés avec la Mère et les disciples de Jésus. Ils priaient Dieu et écoutaient le récit de la rencontre de Marie de Magdala au tombeau. Elle leur témoignait avec preuves que Jésus était ressuscité.
Notons bien que les apôtres avaient fermé les portes du lieu où ils étaient réunis. Or :
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Thomas, éventuellement moins peureux que les autres (ou dans l’obligation de le faire), était sorti, j’imagine, afin d’acheter hors de Jérusalem des provisions alimentaires pour le groupe. À son retour, 8 jour après, il eut droit au récit de la visite du Maître. Celui-ci leur avait annoncé la Paix, non pas celle qui s’estompe avec les années, mais la paix consécutive à l’amour.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie (Jean 15,13).
Ce don du Seigneur produit une paix au cœur de l’homme et elle se transforme en béatitude. Voilà ce que produit l’amour de Dieu :
Voici le Dieu de mon salut : j'aurai confiance et je ne tremblerai plus, car ma force et mon chant c'est Yahvé, il a été mon salut (Isaïe 12,2).
Tout au long de l’Histoire, Dieu est proche des humains pour leur rappeler son amour créateur.
Il a donné la vie au peuple qui habite la terre et le souffle à ceux qui la parcourent. (Isaïe 42,5).
Rien ne brisera la vie ; et de mort il n’y en aura plus, car le Christ l’a vaincue. Il est ressuscité. Il est la vie. En répandant son souffle sur les apôtres et les disciples, il a communiqué la vie qui ne meurt pas.
Il en va ainsi à la suite du baptême en Christ et de la présence en nous de l’Esprit. Lorsque l’homme ouvre son cœur et qu’il accueille Dieu, il reçoit la force de l’amour. Alors, il devient capable de pardon à son tour. Telle est la miséricorde divine.
Tout homme à qui vous remettez ses péchés, ils lui sont remis.
Le pardon de Dieu passe, par nous, auprès de nos sœurs et de nos frères. C’est une grande responsabilité que le Christ nous a confiée. Dans notre faiblesse, demandons à nouveau l’Esprit Saint pour vivre le pardon et communiquer la vie.
« Ils avaient tout en commun ».
Forts de l’amour du Fils et du Père et emplis d’Esprit Saint, les disciples partirent annoncer le Christ ressuscité. Depuis ce jour, ceux et celles qui croient que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, proclament, comme Thomas, Jésus-Christ, « mon Seigneur et mon Dieu ».