Cette crèche montre notre solidarité avec chaque famille déplacée à Gaza. Si le Christ naissait aujourd'hui, il naîtrait sous ces gravats à Gaza
A Bethléem en Cisjordanie, une crèche représentant la naissance de Jésus dans des décombres. (HAJERA MOHAMMAD / RADIOFRANCE)
Source de l’mage (article à lire et entendre)
« Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu » (Is 52, 7-10)
La terre tout entière a vu le salut que Dieu nous donne (Ps 97)
« Dieu nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-6)
« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-18)
L’Évangile de ce matin ne se comprend qu’avec le souvenir des proclamations évangéliques des eucharisties précédentes, à savoir :
- Eucharistie de la nuit - Aujourd’hui vous est né un Sauveur (Lc 2, 1-14) : à Nazareth, le temps où Marie devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire… Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.
- Eucharistie de l’aurore - Les bergers découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né (Lc 2, 15-20) : Ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
- Eucharistie du Jour, maintenant - Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous (Jn 1, 1-18).
Nous entendons ces proclamations alors que nous baignons dans l’atmosphère de notre temps. Ce sont les vacances de Noël ; ce sont les rencontres familiales ; ce sont les cadeaux. Oui, Noël est devenu un moment important pour tout le monde. Faire un cadeau à Noël par exemple, c’est une manière de se rappeler que Dieu nous a fait cadeau de la Terre, de son Fils, de son Esprit, son Amour… mais c’est aussi, surtout, se dire, qu'à notre tour, on fait un cadeau pour souligner la fête de l’enfance. Effectivement, en ce jour, est surtout gardé, dans de très nombreuses familles, l’unique aspect familial qui se concrétise par des cadeaux et un bon repas. Or, Noël, c’est la venue dans l’humanité d’un nouveau né, la venue chez nous de la réalité du Dieu créateur de tout. Voilà le message que nous avons à répandre autour de nous.
Je sais que je ne suis pas vraiment agréable en disant cela. Je souligne simplement que le plaisir de la rencontre en famille ne peut oublier qu’à Noël, c’est Dieu qui se donne.
Et il y a dans mon esprit un autre soucis. Celui de l’état du monde dans lequel nous vivons. Vous savez que l’homélie - prise de parole après la proclamation de l’Évangile - cherche toujours à dire comment concrétiser la Bonne Nouvelle entendue. Alors je cherche à voir ce qu’il importe de vivre au quotidien pour mettre en pratique la Parole de Dieu. Or, maintenant, la morosité nous envahit tous. Nous sommes comme écrasés par les guerres, les exterminations de familles, d’enfants, démolitions de lieux de vie, mort par noyade en mer d’exilés qui fuient la misère de leur pays d’origine ou des conditions inhumaines à cause des lois des États. Nous craignons le terrorisme. Je rappelle tout cela car l’Évangile du jour nous y invite.
Regardons la proclamation de Jean.
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
Jadis cette page de l’Évangile de Jean était très connue car elle était lue, récitée - souvent machinalement d’après mon souvenir - en clôture de la messe. On parlait du prologue de Jean. J’invite à le reprendre d’une façon méditative dans la solitude de sa chambre.
Ce Verbe, Dieu, est la Vie. Et la Vie est la lumière des hommes. Elle est la lumière dans l’obscurité. Quand je souligne la morosité dans laquelle nous vivons, une lassitude, une désespérance qui nous anéantit, j’en appelle à se tourner vers la Vie, cette Vie-Lumière qui nous dynamise. Le croyant en Christ Ressuscité ne désespère jamais. « Les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. »
Jean (le baptiste), était le premier témoin. Dans sa ligne nous sommes aussi témoins. Nous montrons le chemin vers le Christ, l’unique sauveur. L’unique Prêtre.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme.
C’est le grand prêtre, l’unique sacerdoce qui prend avec lui toute l’humanité. Il attire tous les humains dans l’amour du Père et fait de nous tous des frères, des sœurs.
Il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Pour que nous, les humains, nous comprenons bien ce que Dieu nous dit par son Verbe, sa Parole, eh bien, Dieu vient lui-même.
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Certes, exista la Loi, donnée par Moïse. Elle aidait à vivre selon les volontés de Dieu. Mais cela n’allait pas bien. Même ce que disaient les prophètes n’étaient pas entendu. (Hébreux 1,1-2)
À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes.
Jean précise :
La grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu vient parmi nous (nous, tous les humains, toute l’humanité) pour nous parler de son Amour et nous prendre avec Lui.
Le message de Dieu à Noël, en Jésus-bébé, nous appelle à vivre une réelle fraternité mondiale. Il ne peut jamais y avoir une « préférence nationale ».