Plus appelé à présenter Christ aux humains afin de rendre Dieu aimable en toute l’humanité… qu’à prendre soin de l’organisation ecclésiale
Il me faut aujourd’hui présenter l’ouvrage que Goulven a rédigé à mon propos.
Goulven est encore un jeune « paroissien » des Pentes de la Croix Rousse. Avec le temps il est venu devenu un ami. J’étais présent en Bretagne à la célébration de son mariage avec Liesse. Présent au baptême des enfants à Paris, à Lyon. Certainement présent aussi pour le baptême du dernier né, 5 mois.
Enseignant en philosophie et littérature en classe de prépa pour un lycée technique, il m’a longuement questionné : plusieurs enregistrements au cours des mois. Longues retranscriptions. Au final, un livre de 250 pages.
J’ai mis longtemps à me décider à faire connaître ce texte. Mais, le travail de Goulven fut si réel que je ne peux me taire, même si je ne parle que timidement. « Michel Durand, un prêtre engagé entre fidélité et insoumission », une sorte de longue révision de vie, selon le langage usuel dans la famille pradosienne, ne peut rester dans un placard. Ce récit, offert aux diverses critiques, positives ou négatives, peut éventuellement servir à la permanente conversion de l’Église. Disciples missionnaires ne sommes-nous pas sans cesse invités à regarder de près notre fidélité à l’Évangile ? Ai-je été - suis-je - fidèle à ma vocation ? En ce jour, je reconnais que je me suis toujours plus senti appelé à rendre Jésus-Christ présent au milieu de la société dans l’appel à rendre Dieu aimable pour toute l’humanité : son salut, qu’à prendre soin de l’organisation de la communauté chrétienne. Mais, en fait, l’un ne va pas sans l’autre.
Je ne développe pas pour l’instant. Je laisse plutôt la place de cette page à Goulven expliquant sa démarche.
<< Bonjour,
Entre le printemps 2022 et l’hiver 2023, j’ai interrogé Michel Durand, un prêtre lyonnais que nous connaissons bien : il a célébré notre mariage ainsi que le baptême de nos filles, et nous avons fait un certain nombre de manifs en sa compagnie, notamment contre la dernière réforme des retraites…
Je l’ai fait parler sur sa vie de prêtre, mais aussi sur la manière dont il envisage l’avenir de l’Église dans le monde explosif qui est le nôtre…
Après avoir été séminariste à Rome au moment même où s’y déroulait le concile Vatican II, il a été prêtre « au travail » dans les années 70, ce qui l’a amené à développer un regard très critique à l’égard du productivisme et du capitalisme, et à se tourner de plus en plus vers l’accueil des étrangers. Il a été du combat anti-nucléaire à Creys-Malville en 1977, et plus tard il a fondé un groupe de réflexion écologiste, « Chrétiens et pic de pétrole » (c’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai fait sa connaissance). Dans un autre registre, il a également été très engagé dans la promotion de l’art contemporain en parallèle de ses missions dans des paroisses de Lyon et de Villeurbanne. Son rapport à l’institution catholique quant à lui a été fait de hauts et de bas, car son indépendance d’esprit s’est parfois heurtée à l’intransigeance de certains évêques…
Michel est en somme un prêtre atypique, bien à gauche, qui n’est pas précisément dans la ligne dominante de l’Église d’aujourd’hui (c’est le moins que l’on puisse dire !), mais sa liberté de ton, le mélange de douceur et de ténacité qu’il incarne, l’inventivité qu’il a montrée au fil de son parcours, sa capacité à mettre ses actes en conformité avec ses idées, ont quelque chose, à mes yeux, de profondément ressourçant et inspirant.
De nos entretiens, Michel et moi avons tiré un livre, qui va paraître vers le 15 avril (la table des matières se trouve ci-dessous). Christian Delorme, qui est connu pour avoir été l’un des organisateurs de la « marche des beurs » de 1983 mais qui est aussi un compagnon de route de Michel depuis plus de quarante ans dans le cadre du Prado, a signé une préface. L’écrivaine Sophie Divry, qui a fait la connaissance de Michel en tant que paroissienne des pentes de la Croix-Rousse, a écrit la postface. [le dernier roman de Sophie : Fantastique histoire d’amour].
Il est possible de passer commande d’ores et déjà, par le bon de souscription qui figure en pièce jointe.
Par avance, bonne lecture !
Goulven >>
Michel Durand, un prêtre engagé entre fidélité et insoumission
Table des matières
Préface, par Christian Delorme (page 5)
Avant-propos, par Goulven Jézéquel (page 9)
I. Relecture d’une vie d’engagements sociaux, écologiques et artistiques selon l’Évangile (page 15)
1. L’enfance à Digoin, au sortir de la guerre
2. L’adolescence à Moulins puis à Clermont-Ferrand
3. De Chalon-sur-Saône à Limonest : vers la prêtrise
4. Rome, dans le sillage de Vatican II
5. La coopération en Côte d’Ivoire
6. L’ordination et le retour en France
7. Le Creusot : la double expérience du travail salarié et d’une paroisse « schneidérisée »
8. L’arrivée à Lyon, au contact des plus modestes
9. Au Centre Chrétien Universitaire
10. Les cours d’iconographie chrétienne
11. Dans l’orbite de la cathédrale Saint-Jean, la pastorale du tourisme et l’ouverture de « Confluences »
12. La Sainte-Famille, à Villeurbanne
13. La prise en charge de la paroisse des pentes de la Croix-Rousse : Saint- Polycarpe, Saint-Bernard et le Bon Pasteur
14. Le blogue « En manque d’Église »
15. « Chrétiens et pic de pétrole »
16. L’accueil des réfugiés
17. La retraite à Saint Maurice
II. Dialogues sur la vie en Église, sur la vie de l’Église et sur ses relations avec le reste du monde (page 75)
1. Boussoles théologiques, ancrages évangéliques
2. Sur la disposition et l’espace liturgiques
3. Les rapports entre les laïcs et les clercs
4. Sur les évêques et les papes
5. L’engagement au Prado
6. Une journée de prêtre
7. Sur l’avenir de l’Église
8. Sur la place des femmes dans l’Église
9. Enfants, adultes et sacrements
10. À propos de la droite et de la gauche : engagement chrétien et engagements politiques
11. L’Église et la sexualité
12. Sur la mort
Envoi (page 131)
Annexes (page 133)
Annexe 1 : le parcours de Michel Durand en quelques dates
Annexe 2 : bibliographie de Michel Durand
Annexe 3 : lettres adressées à Michel Durand ou le concernant, écrites juste avant et juste après son départ du Creusot
Annexe 4 : présentation des « cercles de silence »
Annexe 5 : lettre adressée à Michel Durand par Guy Daurat, prêtre du Prado
Annexe 6 : extraits de Nouer la terre au ciel (1978)
Postface, par Sophie Divry (page 173)
Bon de souscription Michel Durand