Communistes et chrétiens peuvent se rejoindre quand il s'agit de refus de l'injustice, de promotion collective des plus pauvres, de dignité

Publié le par Michel Durand

Communistes et chrétiens peuvent se rejoindre quand il s'agit de refus de l'injustice, de promotion collective des plus pauvres, de dignité

Le travail avec « l’année » Alfred Ancel - souvenir de sa mort, 1984 - invite à relire l’histoire  des mouvements chrétiens du millieu du XXe siècle.

Alfred, dans son engagement pradosien, à la suite du Christ, se voulait proche des pauvres, de celles et ceux qui sont loins de l’Église. Cela donna de nombreux contacts avec les communistes. Ainsi le montre l’exposition «1898-1984, Mgr Alfred Ancel, un évêque lyonnais dans son siècle » qui débutera à Lyon, dans la basilique Saint-Bonaventure au premier septembre 2024.

Est donc évoqué le monde ouvrier. J’ai lu à ce propos une article de La Vie : L’Église et le monde ouvrier : le grand déplacement, dont je dépose ici le lien (accès libre), car il me semble merveilleusement bien éclairer la situation actuelle quand on affirme qu’il n’ya plus de classe ouvrière.

 

Voici ce qu’exprime un panneau de l’exposition Alfred Ancel

Après la Deuxième Guerre mondiale, le Parti Communiste Français (PCF) bénéficie d'un grand prestige, ayant contribué à la victoire sur le nazisme. Entré en 1944 au gouvernement, sa présence comme celle des catholiques résistants (MRP), favorise la mise en œuvre d'importantes réformes sociales. Le marxisme interroge et parfois, séduit des militants catholiques, ouvriers ou paysans. Mais peut-on être à la fois communiste et chrétien ?

En 1946, Alfred Ancel a 48 ans. Il publie la petite brochure « Le communisme et les paysans », dans laquelle il rappelle fermement la condamnation du communisme par l'Église. Cependant, proche des ouvriers, il est attentif à tout ce qui touche à leurs attentes, à leurs revendications et à leurs combats. Alfred Ancel vit intensément, spirituellement, fraternellement la recherche de plusieurs prêtres du Prado qui veulent être complètement avec les pauvres. Il est également attentif aux combats et aux réflexions menées par les militants de l'Action Catholique Ouvrière. Si pour l'Eglise catholique les doctrines communiste et chrétienne sont inconciliables, en revanche, pour Alfred Ancel, communistes et chrétiens peuvent se rejoindre quand il s'agit de refus de l'injustice, de promotion collective des plus pauvres, de libération et de dignité humaines. Le dialogue est à favoriser, dans l'écoute et dans la reconnaissance des différences. Le 22 octobre 1949, Alfred Ancel n'hésite pas à intervenir devant trois mille personnes, à la Bourse du Travail de Saint-Étienne, lors d'un rassemblement du syndicat CGT de la Loire.

C'est surtout au long des années 1970 qu'Alfred Ancel va développer un dialogue exigeant mais fraternel avec des responsables du Parti Communiste français, suscitant leur reconnaissance. Le dimanche 10 juin 1976, il est présent au Palais des sports de Gerland, parmi les quinze mille personnes venues écouter le secrétaire général du Parti, Georges Marchais, défendre une collaboration nécessaire des chrétiens et des communistes. En 1979, il publie aux Éditions Sociales : « Dialogue en vérité. Chrétiens et communistes dans la France d'aujourd'hui », un ouvrage qui s'adresse prioritairement aux militants communistes. En 1987, la municipalité communiste de Vaulx-en-Velin inaugurera dans cette ville une rue au nom d'Alfred Ancel.

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