La neutralité est une illusion. Se taire, c’est laisser faire. Ne pas dénoncer les violations aux droits humains c’est participer à leur acceptation
Résistance et espérance. En ce Vendredi Saint je trouve que ce texte de la Ligue des droits de l’homme (LDH) de Lyon a bien sa place en ce blogue.
12 avril 2025 : Rassemblement de la société civile pour défendre l’État de droit et la Justice
Déjà cahotique les six derniers mois de 2024, l’actualité s’affole totalement depuis début 2025, rythmée par les surenchères de Trump qui ne se limite plus aux déclarations et, à peine installé, s’attaque directement aux immigrés. Israël accentue les bombardements sur les territoires occupés de Cisjordanie et poursuit sa guerre génocidaire à Gaza, l’Ukraine est dans sa quatrième année de guerre, les perspectives d’apaisement du conflit et d’une paix juste et durable avec la Russie s’éloignent. Le monde se fracasse.
La France n’est pas en reste et poursuit les dégradations de son paysage social et politique. Les récents et indignes propos du Premier ministre, à propos des immigrés (« la submersion migratoire ») prouvent, si besoin en était encore, que les idées d’extrême droite se banalisent dans la sphère politique. La menace que fait peser l’extrême droite sur la démocratie est bien réelle, il est urgent de mettre en place une véritable résistance civique.
« La pire des attitudes est l’indifférence, dire je ne peux rien, je me débrouille. En vous comportant ainsi, vous perdez l’une des composantes essentielles qui fait l’humain. Une des composantes indispensables : la faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence » Avec cette exhortation à ses lecteurs en 2010 (Indignez-vous ! Indigène Édition), Stéphane Hessel défendait une indignation profondément transformatrice, une résistance active.
La neutralité est une illusion. Se taire, c’est laisser faire. Ne pas dénoncer les violations aux droits humains, les inégalités de traitement de catégories de population, c’est participer à leur banalisation, c’est participer à leur acceptation.
Le socle des principes fondamentaux de la LDH repose sur le refus de toutes les discriminations, la défense de l’universalité des droits et libertés, la démocratie et l’État de droit.
La démocratie ne se réduit pas au droit de vote.
La démocratie, c’est aussi l’état de la société et sa vitalité. Poutine, Trump et quelques autres (trop nombreux) se revendiquent de cette légitimité du droit de vote pour remettre en cause les fondements de la démocratie : avec ce discours : « à partir du moment où j’ai été élu·e, je fais ce que je veux et je n’ai pas de compte à rendre ».
La démocratie est un système complexe, qui est lié à l’équilibre entre les différents pouvoirs, à l’indépendance des pouvoirs, et notamment de la justice.
La démocratie nous concerne toutes et tous, et à tous les moments de la vie citoyenne, et pas seulement pour les élections. On est toutes et tous les vigies de la vitalité de la démocratie.
Aujourd’hui, Ii s’agit aujourd’hui d’agir collectivement et résister, il s’agit de créer une véritable résistance civique.
Myriam Matonog
LDH Lyon Confluences