L'évêque de Djibouti demande au HCR d'étendre sa protection à tous les migrants
L'Afrique déshéritée a trouvé un avocat
Je pense intéressant de lire cet article en passant au devoir des pays occidentaux de tout faire pour que s’organise un commerce mondial respectant les personnes. Le besoin de migrer se serait pas si échanges harmonieux existaient entre les pays.
C’est ce constat qui faisait dire « jadis » : la justice est la première porte, le premier chemin de la paix.
Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti et administrateur apostolique de Mogadiscio, est venu cette semaine à Genève témoigner devant le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, de l'insoutenable détresse des milliers de Somaliens, d'Éthiopiens et d'autres migrants africains qui passent dans son diocèse. «Arrivés au port somalien de Bosasso, ils essaient d'entreprendre la grande traversée de 300 km du golfe d’Aden vers le Yémen. On ne les voit pas si on n'ouvre pas les yeux. Ils n'osent pas se rendre dans nos dispensaires, même malades. Ils ont intérêt à ne pas se montrer, et on ne se rend vraiment compte de leur passage que quand il y a des accidents, raconte l'évêque, un franciscain italien, membre du comité exécutif de Caritas.
Je pense intéressant de lire cet article en passant au devoir des pays occidentaux de tout faire pour que s’organise un commerce mondial respectant les personnes. Le besoin de migrer se serait pas si échanges harmonieux existaient entre les pays.
C’est ce constat qui faisait dire « jadis » : la justice est la première porte, le premier chemin de la paix.
Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti et administrateur apostolique de Mogadiscio, est venu cette semaine à Genève témoigner devant le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, de l'insoutenable détresse des milliers de Somaliens, d'Éthiopiens et d'autres migrants africains qui passent dans son diocèse. «Arrivés au port somalien de Bosasso, ils essaient d'entreprendre la grande traversée de 300 km du golfe d’Aden vers le Yémen. On ne les voit pas si on n'ouvre pas les yeux. Ils n'osent pas se rendre dans nos dispensaires, même malades. Ils ont intérêt à ne pas se montrer, et on ne se rend vraiment compte de leur passage que quand il y a des accidents, raconte l'évêque, un franciscain italien, membre du comité exécutif de Caritas.
La traversée se fait dans des conditions épouvantables et les drames sont fréquents. « Ils meurent de suffocation dans des cales ou jetés à la mer par les trafiquants qui refusent
d'aller jusqu'à la côte, noyés ou dévorés par les requins. » Sur les six premiers mois de 2007, on estime qu'environ 9000 personnes ont tenté de fuir la Somalie en traversant le golfe d'Aden, sur
ce nombre, 380 d'entre elles ont trouvé la mort... De plus, « beaucoup de ceux qui s'en sortent risquent de s'entendre dire qu'ils ne sont pas des réfugiés », explique Mgr Bertin, qui appartient
à la Commission internationale catholique des migrations (ICMC). « Mon intervention à Genève en tant que porte-voix des communautés catholiques pour les questions de migrations consiste à dire
que tous les migrants ont droit à la vie, et qu'il faut les traiter tous avec le même respect. Il faut réaffirmer cette position devant la communauté internationale pour faire élargir la
protection du HCR, pas seulement aux réfugiés et aux demandeurs d'asile, mais aussi à toutes les personnes qui sont dans l'illégalité, qu'elles aient fui l'extrême pauvreté, le manque de liberté
ou la guerre. »
Reconnaissant qu'il n'y aura pas de solution facile, Mgr Bertin insiste sur le fait que « l'Église a le devoir de mener une œuvre de conviction pour que ces flux migratoires soient traités avec un regard plus humain, grâce à une meilleure collaboration entre États, organismes des Nations Unies et ONG ». Se faisant l'avocat de cettte région violente et déshéritée de la Corne de l'Afrique où il vit depuis 1978, entre la Somalie et Djibouti, Mgr Bertin estime être entendu à Rome. Le 5 avril dernier, la collecte de la messe du Jeudi saint célébrée par le pape avait été envoyée au dispensaire du diocèse de Mogadiscio, un geste de solidarité destiné également à sensibiliser les Eglises locales dont beaucoup pensent qu’elles ferment parfois les yeux sur le flux de migrants de la misère passant devant leurs portes.
Reconnaissant qu'il n'y aura pas de solution facile, Mgr Bertin insiste sur le fait que « l'Église a le devoir de mener une œuvre de conviction pour que ces flux migratoires soient traités avec un regard plus humain, grâce à une meilleure collaboration entre États, organismes des Nations Unies et ONG ». Se faisant l'avocat de cettte région violente et déshéritée de la Corne de l'Afrique où il vit depuis 1978, entre la Somalie et Djibouti, Mgr Bertin estime être entendu à Rome. Le 5 avril dernier, la collecte de la messe du Jeudi saint célébrée par le pape avait été envoyée au dispensaire du diocèse de Mogadiscio, un geste de solidarité destiné également à sensibiliser les Eglises locales dont beaucoup pensent qu’elles ferment parfois les yeux sur le flux de migrants de la misère passant devant leurs portes.
Nathalie Lacube La croix du vendredi 28 septembre 2007