Roussas
J'ai trop attendu pour publier la suite de cette catégorie : "il y a 30 années". Il y a quelques jours je voulais la mettre
en ligne pendant mon absence de janvier. Mais je n'ai pas trouvé pas le temps de le faire. Aujourd'hui et demain je présente deux chapitres : une façon de se lancer qui nécessitera une
reprise en février !
Roussas, juillet 1977
à l'Evêque d'Autun
Mon Père,
Nous avons déjà eu l'occasion de nous rencontrer et de parler assez longuement. Cela remonte maintenant à plus de deux ans. Avons-nous pu, à l'époque, nous exprimer clairement ?
Cette année, j'ai eu la visite de deux de vos collaborateurs, vicaire général et vicaire épiscopal, B.L. et M.C. Ils m'ont beaucoup écouté. Mais, qu'ai-je pu dire ? Me suis-je fait comprendre ? A l'issue de la rencontre, je fus totalement incapable de deviner, de savoir quelle était leur opinion ; ont-ils pu répondre à des questions insuffisamment formulées peut-être? J'ai alors songé à une lettre : vous partagez un certain nombre d'idées, de projets, de rêves…, mieux me donner à votre connaissance…, solliciter votre discernement en vue de la tâche qui nous est commune, construire l'Eglise.
Puis, au cours d'une promenade dans la campagne drômoise, l'idée du texte que vous avez entre les mains m'est venue. Je fus subitement convaincu que l'écriture serait le meilleur moyen pour communiquer avec vous et, éventuellement, avec d'autres. Un "papier", une fois lu, peut se reprendre. A travers les lignes, des points de vue, à peine esquissés, peuvent s'entrevoir alors qu'une parole disparaît avec l'air ; cela vaut mieux parfois. Par ailleurs, n'est-ce pas dans cet effort de rédaction de mes impressions et jugements principaux que j'occuperai le plus utilement cette période estivale ?
Le calme de la campagne, le silence favorable à la méditation ont largement contribué à clarifier certaines idées. Il devrait être facile de vous les écrire, sans plan préétabli, en suivant le cours des pensées dans leur jaillissement spontané. Enfin, nous verrons, vous verrez. Je sais que vous aurez la patience voulue et l'indulgence nécessaire pour passer outre les imperfections et imprécisions de tableaux trop rapidement brossés. Les points obscurs pourront du reste, s'expliquer par la suite, soit oralement, soit de nouveau par écrit.
Ma manière de procéder sera simple. Je pense développer chaque jour un thème particulier ; le thème suivant sera, je suppose, appelé par le précédent. Si, sur certains sujets, la passion l'emporte au point de se fermer à la réalité, sachez que je ne l'ai pas voulu sciemment. Des raisons, que je ne serais pas arrivé à décortiquer et à exprimer, expliqueraient vraisemblablement les jugements considérés trop rapides. Et si nous les aidions à faire surface. Enfin, je ne cherche pas à traiter un problème ! Je me propose simplement de vous dire, plus sous la forme d'un témoignage que d'une étude scientifique -que veut dire ce mot ?- comment je vois aujourd'hui la vie, ma vie, celle de l'Eglise.
Est-ce que je ne perds pas l'occasion de me taire ? Je l'ignore. Je vous offre gracieusement ces pages et le travail qui en est la source. Je vous en fais don quoiqu'il m'en coûte par la suite ! Qu'ai-je à perdre ? Tenez, voilà une réflexion à développer : quel est l'intérêt de la transparence dans les relations humaines ? Quel est le bien-fondé de la parole sincère ? Nous retrouverons peut-être cette discussion en fin de parcours.
Roussas, juillet 1977
à l'Evêque d'Autun
Mon Père,
Nous avons déjà eu l'occasion de nous rencontrer et de parler assez longuement. Cela remonte maintenant à plus de deux ans. Avons-nous pu, à l'époque, nous exprimer clairement ?
Cette année, j'ai eu la visite de deux de vos collaborateurs, vicaire général et vicaire épiscopal, B.L. et M.C. Ils m'ont beaucoup écouté. Mais, qu'ai-je pu dire ? Me suis-je fait comprendre ? A l'issue de la rencontre, je fus totalement incapable de deviner, de savoir quelle était leur opinion ; ont-ils pu répondre à des questions insuffisamment formulées peut-être? J'ai alors songé à une lettre : vous partagez un certain nombre d'idées, de projets, de rêves…, mieux me donner à votre connaissance…, solliciter votre discernement en vue de la tâche qui nous est commune, construire l'Eglise.
Puis, au cours d'une promenade dans la campagne drômoise, l'idée du texte que vous avez entre les mains m'est venue. Je fus subitement convaincu que l'écriture serait le meilleur moyen pour communiquer avec vous et, éventuellement, avec d'autres. Un "papier", une fois lu, peut se reprendre. A travers les lignes, des points de vue, à peine esquissés, peuvent s'entrevoir alors qu'une parole disparaît avec l'air ; cela vaut mieux parfois. Par ailleurs, n'est-ce pas dans cet effort de rédaction de mes impressions et jugements principaux que j'occuperai le plus utilement cette période estivale ?
Le calme de la campagne, le silence favorable à la méditation ont largement contribué à clarifier certaines idées. Il devrait être facile de vous les écrire, sans plan préétabli, en suivant le cours des pensées dans leur jaillissement spontané. Enfin, nous verrons, vous verrez. Je sais que vous aurez la patience voulue et l'indulgence nécessaire pour passer outre les imperfections et imprécisions de tableaux trop rapidement brossés. Les points obscurs pourront du reste, s'expliquer par la suite, soit oralement, soit de nouveau par écrit.
Ma manière de procéder sera simple. Je pense développer chaque jour un thème particulier ; le thème suivant sera, je suppose, appelé par le précédent. Si, sur certains sujets, la passion l'emporte au point de se fermer à la réalité, sachez que je ne l'ai pas voulu sciemment. Des raisons, que je ne serais pas arrivé à décortiquer et à exprimer, expliqueraient vraisemblablement les jugements considérés trop rapides. Et si nous les aidions à faire surface. Enfin, je ne cherche pas à traiter un problème ! Je me propose simplement de vous dire, plus sous la forme d'un témoignage que d'une étude scientifique -que veut dire ce mot ?- comment je vois aujourd'hui la vie, ma vie, celle de l'Eglise.
Est-ce que je ne perds pas l'occasion de me taire ? Je l'ignore. Je vous offre gracieusement ces pages et le travail qui en est la source. Je vous en fais don quoiqu'il m'en coûte par la suite ! Qu'ai-je à perdre ? Tenez, voilà une réflexion à développer : quel est l'intérêt de la transparence dans les relations humaines ? Quel est le bien-fondé de la parole sincère ? Nous retrouverons peut-être cette discussion en fin de parcours.